Laurent Wantz,
Directeur de l’ingénierie
pour les Opérations de Paris,
FM Global
en termes de CatNat locales
», explique Laurent Wantz,
Directeur de l’ingénierie pour les Opérations de Paris.
Ces ingénieurs vont regarder et évaluer essentiellement
quatre risques : l’inondation, le tremblement de terre, la
tempête et l’effondrement des toitures suite à une accu-
mulation d’eau ou de neige
(cf. encadré outil RiskMark
®
de FM Global).
DES RISK MANAGERS
DE PLUS EN PLUS IMPLIQUÉS
Dans certaines entreprises, les Risk Managers peuvent
être impliqués très tôt dans la gestion du risque de
CatNat. «
Nous intervenons sur des préconisations comme,
par exemple, la mise en place de moyens de protection
en adéquation avec les risques,
explique Cédric Malki.
Nous pouvons intervenir aussi très en amont, comme lors
de projet d’extension de site comme celui présent sur
la station de ski d'Avoriaz. Après détection d'un risque
sismique, l’équipe projet a fait réaliser une étude d’impact
en collaboration avec un sismologue.
»
Pour Laurent Barbagli, «
dans une entreprise industrielle,
tout le monde est Risk Manager
». Celui qui a le titre de
Risk Manager a donc pour missions de s’assurer que la
cartographie des risques est exhaustive et de vérifier
qu’il y a bien un pilote pour chacun des risques naturels
qualifiés de majeurs pour l’activité, de même que pour
les PCA. «
Il peut insuffler en interne qu’il y a bien un
processus de vérification des process
», poursuit-il.
DISPOSITIFS PRÉVENTIFS ET CURATIFS
Une entreprise qui a survécu à un risque naturel majeur
se met ensuite à l’abri. Or la mise en place de certaines
mesures de bon sens et dispositifs relativement basi
ques, peut permettre de limiter les dégâts. Murets de
rétention et batardeaux ainsi que surélévation des équi-
pements pour contrer le risque d’inondation, piliers en
béton armé enfoncés profondément dans le sol pour
résister aux ouragans, ou encore filet de protection
pour éviter que les objets extérieurs ne se transforment
en projectiles en cas de vent violent, élaboration d’un
plan d’urgence millimétré… Les solutions préventives
ne manquent pas.
Après le passage de l’ouragan Wilma qui s’est abattu sur
le Yucatán au Mexique en 2005, le groupe Club Med a dû
rénover une bonne partie de son village. Pour contrer de
« Le Risk Manager devient
alors membre de la deuxième
ligne de maîtrise du Risk
Management de l’entreprise
car il va vérifier avec l’audit
et avec les fonctions que
tout est bien en place. »
Laurent Barbagli,
Administrateur de l’AMRAE
LE GROUPE ENGIE FACE AUX RISQUES DE CATNAT
Il y a quelques années, le Groupe Engie n’avait qu’un seul programme Dommages pour couvrir la totalité
de ses actifs industriels dans le monde. Il y a 4 ans, le département Assurances décide de le découper en
quatre programmes assurantiels distincts en fonction de leur localisation géographique. «
Chacun de ces
programmes a atteint aujourd’hui une taille critique sur le marché et ce découpage en régions nous a permis d’ex-
ploiter la compétitivité des marchés locaux et a notamment conduit à multiplier par trois les limites de garantie
liées aux événements naturels
», explique Laurence Delaire, Directeur Assurances du Groupe. «
Nous n’avions
donc plus besoin d’acheter une couverture CatNat spécifique pour nos actifs, hormis sur le risque de tremblement
de terre/tsunami au Chili, pour lequel nous souscrivons un excess sur le marché de Londres.
»
Il y a 4 ans, le Département Assurances d’Engie a lancé une cartographie de l’ensemble des risques indus-
triels pour évaluer l’exposition du Groupe aux événements naturels en géolocalisant tous ses actifs et en
croisant cela avec les cartes de Munich Re. «
Sur l’Amérique latine où nous avons une concentration de valeur
sur une zone exposée aux risques naturels, nous avons approfondi l’étude avec AIR
», l’un des spécialistes du
marché au côté de RMS et Eqecat. AIR a ainsi envoyé sur place une équipe d’ingénieurs qui vérifie, avec les
collaborateurs du Groupe présents sur le site, les constructions et la prise en compte des normes sismiques.
Les actifs d’Engie n’ont, pour l’heure, jamais enregistré de gros dégâts, mais le Groupe n’en est pas moins prudent au regard de la valeur
de ses sites industriels. Usines de production électrique, barrage, usine de désalinisation, au total le montant à assurer pour les actifs
onshore s’élève à plus de 150 milliards de dollars, répartis dans une cinquantaine de pays.
Laurence Delaire,
Directeur Assurances,
Engie
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE
I N°7 I
DÉCEMBRE 2015
31
DOSSIER
LES RISQUES ENVIRONNEMENTAUX