MÉTIER RISK MANAGER
ZOOM SUR…
Par Aurélie Nicolas
Pouvez-vous nous rappeler les caractéris-
tiques de la norme 31000 ?
L'ISO 31000:2009,
Management du risque
– Principes et lignes directrices
est destinée
aux personnes qui, au sein d’une organisa-
tion, créent de la valeur et la préservent par
le management du risque, la prise de déci-
sions, l’établissement et l’atteinte d’objec-
tifs et l’amélioration de la performance. La
norme fournit des lignes directrices sur les
avantages et les valeurs d’un management du
risque efficace, afin d’aider les organisations
à mieux comprendre et traiter les incerti-
tudes auxquelles elles sont confrontées dans
la poursuite de leurs objectifs. Toutes les or-
ganisations sont concernées. L’ONU a même
sollicité l’ISO (Organisation Internationale de
Normalisation) pour les ONG avec lesquelles
elle travaille.
Pourquoi aura-t-il fallu près de 4 ans pour
la réviser ?
Contrairement aux normes techniques, qui
sont révisées tous les 5 ans, ISO 31000 est une
norme de management. Sa révision, bien que
nécessaire, n’était pas soumise à un délai pré-
cis. La première version avait été élaborée par
les experts représentants moins d’une tren-
taine de pays. C’est à plus de 40 experts que
nous avons commencé à nous réunir en 2012,
afin de travailler à sa révision et nous terminons
la révision avec 55 pays intéressés. J’ai inté-
gré le comité technique en tant qu’experte en
2012, puis comme Présidente de la Commission
Management des Risques à l’AFNOR, j’ai pour-
suivi à partir de 2016 la démarche de mon pré-
décesseur Pierre Pérouty visant à faire évoluer
la norme dans un consensus français de clari-
fication mais aussi d’efficacité opérationnelle.
Cette révision nous a pris du temps, en effet,
Depuis sa première parution en novembre 2009, la norme ISO 31000 avait grand besoin d’une
révision technique. Mené sur plusieurs années par un groupe de travail rassemblant 55 pays, ce
travail de longue haleine a abouti à une version remaniée de la norme, qui devrait être publiée
d’ici début 2018. Eclairages en avant-première avec Françoise Gaucher, Risk Manager expert du
groupe La Poste et présidente de la Commission Management des Risques à l’AFNOR.
NORMES : RÉVISION D’ISO 31000
PLUS DE SOUPLESSE
ET UN TEXTE PLUS CLAIR
LE GRAND DÉFI DE LA TRADUCTION
Au sein du groupe de travail international, tous les échanges et débats se tenaient en
anglais entre les experts de plus de 50 pays. Logiquement, le projet de révision de la
norme ISO 31000 a été rédigé en anglais, avec un choix très précis des mots retenus pour
exprimer des notions délicates. Ainsi, le mot «board», pouvant prêter à confusion selon
le type d’organisation et le pays, a été remplacé par «governance», tandis que le mot
«stakeholders» (parties prenantes) a fait l’unanimité car il est dans la norme depuis l’ori-
gine. Un gros travail de traduction va donc être nécessaire pour conserver la finesse du
langage lors de l’adaptation nationale des textes, d’autant que la norme s’accompagnera
d’un glossaire-lexique. En France, c’est l’AFNOR qui est chargée de la traduction.
«Nous avons voulu
élargir la notion d’in
certitude, en la reliant
non plus seulement à
des risques négatifs
très connotés sécurité,
mais aussi à des aléas
plus diffus voire à des
opportunités et à des
conséquences positives,
permettant ainsi de
ne pas brider la R&D
et l’innovation»
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ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE
I N°14 I
AUTOMNE 2017
Françoise Gaucher,
Risk Manager expert du groupe
La Poste et Présidente de la Commission
Management des Risques à l’AFNOR