MÉTIER RISK MANAGER
«Depuis trente ans,
l’économie est devenue
plus émotionnelle et
toujours plus basée
sur des actifs intangibles
et immatériels. C’est
une grande opportunité
pour les assureurs. »
RÉSEAU INTERNATIONAL
Par Gilmar Sequeira Martins
Au Royaume-Uni, Airmic - l’association britannique des Risk Managers -, développe
une stratégie de long terme pour orienter les meilleurs talents vers le métier de Risk
Manager et porter le Risk Management en acteur stratégique de la gouvernance des entreprises.
JOHN LUDLOW, CEO DE AIRMIC
PÉDAGOGUE MILITANT
E
n 2015, le vote de l’
Insurance Act
a
marqué un tournant dans les relations
entre les assureurs, les entreprises et les
courtiers opérant au Royaume-Uni. En
rendant l’ensemble de la procédure plus
clair et plus fiable, il doit réduire les incertitudes
liées aux sinistres. Un progrès auquel Airmic
a contribué et dont John Ludlow, son CEO, se
félicite : «
Il ne faut pas que la demande d’indem-
nisation déclenche la première rencontre entre le
Risk Manager et son assureur. L’”Insurance Act”
facilite toute cette procédure parce que l’assureur
a désormais une connaissance approfondie des
risques. Il est donc plus simple d’établir les scéna-
rios qui peuvent mener à un sinistre, scénarios qui
doivent être élaborés par les Risk Managers, les
assureurs et les courtiers.
»
Ce progrès, Airmic le doit à une stratégie de
long terme reposant sur trois grands objectifs.
DE LA SENSIBILISATION
À LA TRANSMISSION
Le premier est l’accompagnement de ses
membres. Il commence par la promotion du
secteur auprès des étudiants. «
Nous devons leur
faire comprendre que le management du risque
et de l’assurance est une brillante carrière
»,
souligne John Ludlow. Il se poursuit lorsque les
diplômés intègrent le secteur. Airmic les initie
aux bases du métier, avec les programmes de la
Fast Track Foundation
, et leur offre des oppor-
tunités de contacts avec leurs pairs ainsi que
la possibilité d’entrer dans son programme
de développement professionnel dit CPD
(
Continuous Professional Development
).
Plus tard, à un stade intermédiaire, Airmic leur
propose des formations qui couvrent un large
spectre de sujets allant des sinistres complexes
jusqu’à la prévention du risque de fraude corpo-
rate. Le stade suivant, ouvert aux membres
parvenus à des positions élevées, comprend des
actions de lobbying et des projets de leadership.
Le dernier stade de formation concerne les
dirigeants et porte sur la façon de transmettre
leur expérience.
MULTIPLIER LES PARTENARIATS ET LE
LOBBYING POUR PLUS DE VISIBILITÉ
ET DE RECONNAISSANCE
Pour ce double objectif, partagé par de
nombreuses associations, tant sur le Risk
Management que pour le Risk Manager, l’un
des moyens retenus est la démonstration de la
pertinence du Risk Management comme fonc-
tion décisive dans la réussite de l’entreprise.
JOHN LUDLOW, UN APÔTRE DU RISK MANAGEMENT
Après quinze ans de responsabilités opérationnelles, John Ludlow devient Risk
Manager dans la division hôtelière du groupe Bass PLC, propriétaire de la
chaîne Intercontinental (5 000 établissements dans plus de 100 pays).
Il pilote l’équipe EMEA, avant de prendre en charge le continent
américain puis la Chine. Dans ces fonctions, il a supervisé
les risques liés à des facteurs financiers, géopolitiques
(terrorisme, crime organisé) ainsi que la formation annuelle
de 134 000 collaborateurs. Administrateur d’Airmic depuis
2011, il en est devenu Président en 2017.
John Ludlow, CEO de Airmic
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE
I N°14 I
AUTOMNE 2017
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