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tation des traitements mis en œuvre avec des mesures de confiden-

tialité spécifiques, selon la typologie et la sensibilité des données. Le

principe d’

accountability

conduit à assurer une véritable traçabilité et

transparence vis-à-vis des autorités.

La mise en œuvre de ce principe d’

accountability

nécessite, au sein

de l’entreprise, l’intervention forte du CIL, futur Data Privacy Officer

(pilier du respect de la conformité).

D’autres principes fondamentaux sont mis en œuvre comme celui de la

minimisation des données collectées (

privacy by default

) ou encore de

privacy by design

. En d’autres termes, chaque nouvelle application ou

technologie traitant ou permettant de traiter des données personnelles

doit être conçue et pensée

ab initio

, en garantissant le niveau de protec-

tionleplusélevé.Cesdeuxprincipessontsemblablesmaissedifférencient

par le fait que le premier laisse une marge de manœuvre à l’utilisateur.

Le concept du

privacy by default

a notamment son utilité dans le cadre

du développement des applications mobiles. Les paramètres par défaut

de ces applications feront ainsi en sorte que la plus grande protection

des données possible soit garantie. L’utilisateur pourra alors modifier les

paramètres (permettre la localisation par exemple) à sa guise même s’il

se verra notifier les dangers de ces changements.

UN PANEL DE SANCTIONS ÉLARGI EN CAS DE MANQUEMENTS

Eu égard au contexte décrit ci-dessus, les risques associés à une

non-conformité recouvrent de multiples aspects et ne se limitent pas

uniquement aux sanctions qui peuvent être prononcées à l’encontre

d’une entreprise. Outre la responsabilité civile de droit commun à

laquelle s’expose une entreprise qui ne respecte pas la loi, rappelons

que l’ensemble des obligations incombant à un responsable de traite-

ment est sanctionné sur le plan pénal et administratif lorsqu’elles ne

sont pas respectées.

En effet, même si le montant des amendes, tel que mentionné dans le

projet de règlement européen, se veut extrêmement dissuasif (5% du

chiffre d’affaires annuel mondial), d’autres actions peuvent être pronon-

cées. Ainsi, à titre d’illustration, la CNIL a vu son pouvoir de sanction

renforcé notamment avec la possibilité d’effectuer des contrôles en ligne

et de prononcer des sanctions administratives ou encore de dénoncer au

Parquet certaines infractions.

DES RISQUES IMPORTANTS POUR L’ENTREPRISE

À la suite du prononcé des sanctions, les effets collatéraux sont nombreux.

Le premier effet est l’atteinte à l’image et à la réputation de l’entreprise

en cas de non-conformité avérée. Cet effet peut s’accompagner d’autres

conséquences sur les intérêts commerciaux comme le fait de voir des

fichiers déclarés illicites ou voir des collectes de données non recevables

par les tribunaux (comme l’absence de déclaration d’une badgeuse).

Cette approche de la conformité est d’autant plus prégnante au regard des

transferts de données internationaux, de la gestion de la sécurité et de la

confidentialité, notamment à la suite de l’invalidation du Safe Harbor par

la Cour de Justice de l’Union européenne, le 6 octobre 2015. Ainsi, dans ce

contexte, les contrats portant sur les transferts de données vers les États-

Unis doivent être renégociés dans les plus brefs délais.

Les enjeux entourant la protection des données sont désormais primor-

diaux pour la pérennité d’une entreprise. Ainsi, prendre en compte la

protection des données n’est pas à négliger sur le plan commercial et

renforce la crédibilité des entreprises, notamment auprès des éventuels

investisseurs ou de leurs clients.

En d’autres termes, la conformité au regard des données à carac-

tère personnel est un véritable outil de Management du Risque et de

l’image d’une entreprise. 

ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE

I N°7 I

DÉCEMBRE 2015

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VEILLE ET POSITION