BAROMÈTRE
«LES COLLECTIVITÉS PASSENT DU
MODE PROJET AU MODE PROCESS»
«
La gestion des risques n’est plus l’apanage
du secteur privé
». C’est le message qu’a
voulu faire passer Gilles Proust, fondateur
du cabinet de conseil Arengi, dédié à la
gouvernance et à la gestion des risques,
vendredi 16 octobre lors de la présentation du 2
e
baromètre intitulé
Collectivités territoriales et gestion
globale des risques
. Réalisé en partenariat avec l’AMRAE
et l’ADGGC (Association des Directeurs Généraux des
Grandes Collectivités), ce baromètre s’appuie sur la
consultation de plus de 200 collectivités territoriales
dont 80 des plus importantes communes et intercom-
munalités de l’hexagone.
DGS IMPLIQUÉES, CARTOGRAPHIE ADOPTÉE
1
er
constat : les Directions Générales des Services (DGS)
sont de plus en plus impliquées dans les dispositifs de pré-
vention et de gestion des risques, 46% se déclarent partie
prenante en 2014, contre 29% en 2013. La raison ? Les
fortes contraintes budgétaires et les réformes institution-
nelles qui les contraignent à trouver de nouveaux leviers.
2
e
constat : la pratique des cartographies de risques est en
voiedegénéralisation.48%déclarentainsienavoirréalisé
ou initié une, contre 36% en 2013 et 41% projettent
d’en mettre une en place contre 30% l’an dernier. «
Nos
périmètres métier vont bouger, nous avons donc besoin
de nouveaux outils plus transverses
» a expliqué Yannis
Wendling, Directeur de l’audit, du contrôle interne et de
la gestion des risques au Conseil général de Seine-Saint-
Denis, une collectivité de la catégorie des «
bâtisseurs
»
(voir encadré).
De plus, 74% des collectivités interrogées ont déclaré
travailler sur des plans d’action après avoir réalisé une
cartographie de leurs risques. «
Les collectivités passent
du mode projet au mode process
» a ainsi souligné Audrey
Lesueur, Directrice du département collectivités d’Arengi.
Autre preuve que, petit à petit, la gestion des risques
commence à faire son nid dans le secteur public, 42%
des collectivités interrogées déclarent avoir mis en
place une cellule ou une fonction dédiées à l’animation
et la coordination d’une démarche de gestion globale
des risques, contre 26% en 2013.
CONTRÔLE ET AUDIT INTERNE
À DÉVELOPPER
Si 95% considèrent que le début d’une nouvelle manda-
ture est une période propice pour la mise en place ou
le renforcement d’un dispositif de gestion globale des
risques, reste aujourd’hui à déployer les comités d’audit,
pour l’heure embryonnaires. Si seulement 12% des
collectivités déclarent avoir mis en place un tel dispo-
sitif, Gilles Proust rappelle toutefois qu’il n’existe pas
d’obligation réelle en la matière, ajoutant que le chiffre
à retenir est plutôt celui de 82% qui se réfère aux collec-
tivités qui estiment pertinent de se doter d’un comité
d’audit ; 59% considèrent même qu’elles devraient le
faire à moyen terme.
Les résultats du second baromètre
Collectivités territoriales et gestion globale des risques
,
réalisé par le cabinet Arengi en partenariat avec l’AMRAE et l’ADGGC, montrent que la prise en
compte des risques dans les collectivités progresse.
Yannis Wendling,
Directeur de l’audit,
du contrôle interne et
de la gestion des risques
au Conseil général
de Seine-Saint-Denis
Audrey Lesueur,
Directrice du département
collectivités d’Arengi
Gilles Proust,
Fondateur, Arengi
Des acteurs publics classés en trois catégories
Les «
décentralisateurs
» pilotent
les risques par métier
Les «
catalyseurs
» mènent une approche par
les risques en lien avec leur pilotage stratégique
Les «
bâtisseurs
» ont une démarche globale
et intégrée de gestion des risques.
Accidents du travail
et maladies professionnelles
Défaillance d’un satellite,
d’une concession ou d’une délégation
de service public
Échec d’un chantier interne
de modernisation ou d’un projet
de réforme
TOP 3 DES RISQUES SELON LE BAROMÈTRE 2013
1
2
3
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE
I N°3 I
JANVIER 2015
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ACTUALITÉ DE L’AMRAE