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L’ARGUSDEL’

[

Risques émer

Lesentreprisesaffrontentunenvironne

Pluriels,ilssontsigra

ndset,désormai

danslesnouveauxscénarios,faireexpl

adécidéd’enisolercinqmajeurs:lesc

d’approvisionnement,l’hyperterroris

etlespandémiesmondiales.Étroite

socio-économiquesettechnologique

unenouvelleèreauseindelaquelle

[dossierrisKmanagement]

[dossierrisKmanagement]

42

43

L’ARGUSDEL’ASSURANCE.N°7441-7442.29janvier2016.argusdelassurance.com

L’ARGUSDEL’ASSURANCE.N°7441-7442.29janvier2016.argusdelassurance.com

tHiNKStOCK/

L’ARGUSD

e

L’ASSURANC

e

U

nepluiederisquesinterdépendants

sembles’êtreabattuesurlaplanète.Au

pointd’ébranler,potentiellement,le

système.Toutlesystème.Siledangerne

souffreplusnidoute,nidébat,lapublication

concomitantedela11

e

éditiondu«

Global

RisksReport

»àl’occasionduWorldEcono-

micForum2016(lireci-après)etdu5

e

Baro-

mètredesRisquesd’Allianz

(1)

donnetoutefois

àvoiruneperceptioncontrastéedesenjeux.

Leregardposésurlesnouveauxrisquesdu

mondechanged’ordonnancementcomme

decouleur,selonquel’onchausseleslunettes

del’entreprise,del’assureuroudel’écono-

miste!L’économistes’inquièteainsi,dans

l’ordre,desconséquencesd’uneinadaptation

auchangementclimatique,puisdesarmes

dedestructionmassive,dumanqued’eau,

d’uneaugmentationdesfluxmigratoiresà

grandeéchelleetenfinduchocénergétique.

Pourlapremièrefoisdansl’histoireduForum

économiquemondial,l’environnementfigure

d’ailleursentêteduTop5desrisquessuscep-

tiblesd’avoirleplusd’impactdevantl’insta-

bilitégéopolitique,puissociétale,écono-

miqueetenfinlerisquetechnologique

cristalliséparlesfameusescyber-attaques.

Desoncôté,l’entrepriseobservelesrisques

defaçonplus…terreàterre.Parpriorité,elle

redouted’abordl’interruptiond’activité(y

comprislesperturbationsdelachainelogis-

tique),l’évolutiondesmarchésaveclavola-

tilitéaccruequiatendanceàlescaractériser,

lescyberrisques,lescatastrophesnaturelles

etenfinlesévolutionslégislativesetrègle-

mentaires.Quantauxassureurs,ilsdansent

avectouscesloups,enproieàladifficulté

d’apporteruneréponseassurantielleopti-

Nouveauxrisques,

nouvellesdimensions

male,fauted’historiqueetdecapacité,

notamment.Lanécessairerésolutionde

l’assurabilitédecesrisquesémergents–peu

enimportel’ordre–pourlemaintiendes

équilibresdumondemettoutlemonde

d’accord.D’ailleurs,

L’Argusdel’Assurance

a

volontairementélaborésonpropreTop5

desrisquespotentiellementsystémiques,

envertudeleuractualitéetdesdernières

avancéesassurantielles.Ilsconcernentles

attaquescyber,l’hyperterrorisme,la

supply-

chain

,l’environnementetlespandémies.

Leurpointcommun?Leurinterconnexion,

etdespertespourlesentreprises,qui

peuventdépasserlargementlesdommages

directsauxbiens.«

Denombreusessociétés

craignentlesconséquencesd’interruption

d’activitéquisontdeplusenpluslerésultat

decyber-attaques,depannestechniquesou

d’instabilitésgéopolitiques(…)Entant

qu’assureurs,nousdevonstravailleravecnos

clientspourlesaideràaffrontercesnouvelles

réalitésdefaçonglobale

»,confirmeChris

FischerHirs,directeurgénérald’Allianz

GlobalCorporate&Specialty.Uneplus

largegammedescénariosperturbateursse

profiledoncpourlesdifférentesparties-

prenantesdumondeéconomique.Àce

titre,lesmeilleureslunettesàchaussersont

sûrementen3D.3Dpourmondialisation,

digitalisationetinnovationstechnolo-

giques.«

Leurimpactposedesdéfisfonda-

mentaux

»,assureAxelTheis,membredu

conseild’administrationd’AllianzSE.

ÉLOïSEBERNIS

1.Étudemenéeauprèsde800gestionnaires

durisqueetexpertsenassurancedans40pays.

43

Nouveauxrisques,

nouvellesdimensions

44

L’interconnexiondesrisque

enjeupourlesétatsetlesentre

46

L’ascensionfulgurantedu

50

Contrel’hyperterrorism

labatailledel’assurabilité

sommaire

risK mana

DOSSI

riskmanagers.Danslespetitesstruc-

tures, il restedesprogrèsà faire,

notammentdans lagestiondesper-

sonnelsexpatriésou locaux,mais la

prisede consciencea clairementeu

lieu»,

indiqueRenauddePressigny,

directeurgénéraldeQBEFrance.

Lesdonnées,unbienvital

Levéritablechangement?Il

découledelaquatrièmerévolution

in

dustrielle:lesentreprisessont

entréesdansunnouveaumonde

–digital,ubérisé,fondésurdesdon-

néesdemasseetsurdenouvelles

technologies–,quiengendredenou-

veauxrisquesdedéveloppementde

marchéoudedéveloppement

macroéconomique.Tousdeuxont

faituneentréemagistraledansles

derniersclassements(voirinfogra-

phie).

«40%des“businessmodels”

aurontchangéd’iciàcinqans.Les

conséquences,entermesderisques,

sontdifficilesàestimeraujourd’hui»,

expliqueFabriceDomange,direc-

teurgénérald’AIGpourl’Europede

l’Ouest.Carleurnaturecommeleur

hiérarchievontchanger.Certains

disparaîtrontauprofitd’autres

encoreinconnus.Parexemple?

«Larévolutiondel’impression3Dva

modifierprofondémentvoireeffacer

lerisque“supplychain”.Lamontéeen

puissanceduBigDatadonneune

nouvelleampleurauxmenaces

cyber:levolouladestructiondedon

-

néespourronttueruneentrepriseen

trèspeudetemps»,

indiqueThierry

Masurel.L’explosiondesobjetscon-

nectésouautonomessoulèveaussi

denombreusesquestions.

«Dansle

futur,laresponsabilitéd’unéventuel

accidentdelaroutesera-t-elleàcher-

cherducôtéduchauffeur,ducons-

tructeurdelavoiture,ouencoredu

fabricantdulogiciel?»

illustre

FabriceDomange.

Enoutre,quelsquesoientles

domaines,lesrisquesontdésormais

acquisunedimensionplanétaire.

«L’interconnexioncroissantedes

entreprisesetlesmutationstechnolo-

giquescommelaconcentrationdes

servicesennuage,ladémocratisation

dessmartphones,desapplications

collaborativesetdesobjetsconnectés

conduisentlesrisquesàêtreplus

complexes,plussystémiquesetplus

difficilesàanticiper»,

estimeDomi-

niqueDelmas,directeuradjointdu

développementresponsabilité

Panorama

Unecybercriminalitédeplusenplusprofessionnelle

//P.36

|

Internet

Lesréseauxsociauxdécuplentlerisquederéputation

//P.37

|

CécileDesjardins

A

veclerecul,2015fera-t-elle

figured’annéecharnièreen

matièrederisquesd’entre-

prise?

«L’annéeaétémarquéeparde

trèsgrandsbouleversements,tantsur

unplansociétalqu’économique:

outrelesproblèmesgéopolitiques

mondiauxavecDaech,biensûr,mais

aussilaRussie,lepétroleoulasitua-

tionauMoyen-Orient,l’annéeavu

l’avènementdel’ubérisation,dela

transformationgénéralisée,lamon-

téeenpuissancedel’économiedepar-

tageoudesobjetsconnectés»,

résume

ThierryVanSanten,directeurgéné-

ralFranced’AllianzGlobalCorpo-

rate&Specialty(AGCS).Autant

d’événementsquiontfaitbasculer

l’universdurisquedansunnouveau

monde,unepageblanche.

Lesdangers traditionnelsn’ont

biensûrpasdisparu.

«Lapremière

causedesinistreesttoujoursl’incen-

die, suivipar lescatastrophesnatu-

relles.Ilnefautnégligernicesrisques

ni lesexpositions–présentesetréel-

les–qu’ilsreprésentent»,

rappellent

ThierryMasureletEmmanuelBer-

nuchon,respectivementdirecteur

généralEuropeduSudetdirecteur

delasouscriptionchezFMGlobal.

Maisdenouveauxdomaines

sontentraind’émerger.Pastou-

jourstrèsclairs.Pastoujoursbien

définis…Cesontpourtantlessujets

dedemain.Parmieux,lerisquecli-

mat.Ilpeutsemblernaturelaprès

laCOP21,maisraressontlesentre-

prisesquil’ontréellementenligne

demireaujourd’hui,endehorsdes

désormaisclassiquespréoccupa-

tionssurlachaîned’approvision-

nementetlafragilitédesfournis-

seursasiatiquessituésdansdes

zonesinondables.

«Avecla16

e

posi-

tiondansnotrebaromètre,leclimat

n’ajamaisétéaussibasdanslespré-

occupationsdesriskmanagers»,

relèveThierryVanSanten.

Ignorée endébutd’annéeder-

nière,mêmeaprès lesévénements

dejanvier,lamenaceterroristes’est,

elle, imposéedans laplupartdes

entreprises.

«Chacuna compris

aprèslesattentatsdenovembrequela

menaceterroristeétaitdevenuegéné-

rale etomniprésente.Les grands

groupessontdeplusenpluséquipés.

Leursresponsablessécuritéousûreté

travaillentmaindanslamainavecles

ENJEUX/

Al'occasiondes24

e

Rencontresduriskmanag

jusqu’àvendredi,unpanoramadessujetsquipréoccupent

queenentreprise.Ducyberauterrorisme,enpassantpar

Denouvell

àant

civileducabinetd’expertiseSaretec.

«Unvirusouunverpeutaujourd’hui

rapidementsepropagerdanstoutun

secteurindustriel,sansaucuneconsi-

dérationgéographique…»

avertit

EmmanuelBernuchon.

Autantderéflexionsquipeuvent

semblerloinduquotidiendelages-

tiondessinistresoumêmedesplans

decontinuitéd’activité.Defait,elles

sontlesignedel’évolutiondumétier

deresponsabledesrisquesversune

fonctionplusstratégiquequeparle

passé,

«supportdeladémarche

entrepreneurialedanslesorganisa-

tions»,

résumeAnnePiotd’Abzac,

responsabledesrisquesdugroupe

Ipsen.Auxcôtésdeladirectiongéné-

rale.Mais,concrètement,comment

yparvenirdansl’universmouvant

actuel?

«Lessolutionssontencoreà

trouveraujourd’hui,maisilnousfaut

réfléchiràplusd’anticipation,plus

d’agilité,d’innovationetdetransver-

salité»,

estimeLoïcLeRoy,directeur

del’audit,ducontrôleinterneetdes

risquesdugroupeSoLocal.Unbeau

programmepour2016.

(*)Associationpourlemanagementdes

risquesetdel’assuranceenentreprise.

`

SUR

LEWEB

Fraudeinterne:

lapréventionpasseaussiparlesressources

humainessurlesechos.fr/

Casd’école:

Ipsen

,

AéroportsdeLyon

et

SoLocal

surlesechos.fr/

S

MERCREDI3FÉVRIER2016

REVUE DE PRESSE

Un solide menu d’hiver pour cette huitième revue de

presse, sobrement arrosé par l’eau virtuelle de la Seine.

Une mise en bouche sur la couverture du risque

terrorisme, un solide buffet de hors d’œuvre sur le métier,

les 24

ème

Rencontres comme plat de résistance et dans la

farandole des desserts, les SIGR, le cyber.

Avec le café, de nouvelles mignardises.

Un menu riche en calories avec plus de 160 citations

entre le 1

er

décembre 2015 et le 30 mars 2016.

Les riskmanagersprennent dugalon

http://www.tribune-assurance.fr

/article/4771-les-risk-managers-prenne...

1 sur5

30/01/201611:34

Table ronde/

Riskmanagement

VI

CAHIER SPéCIAL

Table ronde/

Riskmanagement

CAHIER SPéCIAL

VII

Ladigitalisation toucheaujourd’hui l’ensembledesentreprises,quelleque soit leur taille

et leur secteurd’activité.Qu’il s’agissedegrands comptes,d’ETIoudePME, toutes les

sociétés sontàprésent confrontéesàdenombreusesproblématiques liéesà la rupture

numérique, induisant l’émergencede risquesnouveaux.Dans ce contexte, la fonction

riskmanagement sedoitd’êtreau cœurdesprisesdedécision,en contactdirectavec le

conseild’administration,maiségalementen lienétroitavec lesopérationnels.Quels sont

les changements liésà ladigitalisation?Quelsnouveaux risques induisent-ils?Quelles

conséquences sur la fonction riskmanagement?Autantdequestionsquenousavons

poséesànosquatreexperts.

Le risk manager face à

la digitalisation

La quatrième édition du Baromètre riskmanager

réalisé par l’Amraemet en lumière les évolutions

de la fonction au sein de l’entreprise.Quel est en

2016 le rôledu riskmanager?

BrigitteBouquot :

Avec la transposition de la huitième di-

rective, la fonction riskmanagement a pris un essor caractéris-

tique au sein des grands groupes. Ainsi, nous assistons depuis

plusieurs années à une véritable prise de conscience de la part

des comités d’audit et des dirigeants. Cette prise de conscience

a pour conséquence la réalisation de reportings sur les risques

de plus en plus sophistiqués et exhaustifs. Au sein des grands

groupes, nous sommes ainsi passés d’une fonction riskmana-

gement incarnée par une personne à une véritable gouvernance

des risques, avec la volonté affichée demettre en place une vi-

sion globale permettant de traiter en priorité les risques suscep-

tiblesdemettre àmal lesguidancesfinancièresde l’entreprise. Il

s’agit làd’une tendancede fondquenousobservonsdepuisplu-

sieurs années au sein de l’Amrae, notamment via le Baromètre

du riskmanager. Face à ces changements,nous avons décidé de

créer cette année un vice-présidentmétier au sein de l’Amrae,

dédié à l’évolution dumétier en tant que tel. Nous constatons

par ailleurs que cette évolution affecte les grandes entreprises

maisqu’elle sepropage égalementau seindes autres entreprises,

quels que soient leur taille et leur secteur d’activité. Ceci est la

résultantede la crisefinancière etdesnouvelles réglementations

misesenplacemaisaussid’uneprisedeconscienceplusgénérale

du faitque l’entreprise est exposéeau risque,prisede conscience

à laquelle les riskmanagers doivent répondre.De plus, je dirais

quenous sommes aujourd’hui face à l’apparition de risques sys-

témiques. Tout fait système. Dans unmonde de risques systé-

miques, ily aune formed’urgence à ceque les fonctionsde risk

management fassent partie intégrante des fonctions vitales de

l’entreprise. Lesdirigeantsdoiventpouvoir s’appuyer sur les risk

managers pour prendre les bonnes décisions.

La digitalisation touche actuellement l’ensemble

des entreprises quels que soient leur secteur d’ac-

tivitéet leur taille.Quelles sont les incidencesde la

rupturenumériqueau seindesentreprises?

François Malan :

La digitalisation est un thème straté-

gique et un véritable sujet d’entreprise. La révolution numé-

rique touche les assureurs,mais également les entreprises in-

dustrielles et de services.Au-delà de l’outil informatique, cette

révolution numérique est l’occasion de revoir les process et de

repenser le fonctionnement de l’entreprise. C’est l’occasion de

se demander s’il n’est pas possible demieux faire ou de faire

différemment. En effet, la digitalisationmodifie le fonctionne-

ment de l’entreprise et transforme l’ensemble de ses systèmes,

à l’instar des systèmes comptables par exemple. Par ailleurs, la

digitalisation aun impact sur l’ensembledes collaborateurs,via

notamment lamise en place de nouveaux outils. Ellemodifie

également les échanges avec les clients. C’est donc l’occasion

pour une entreprise de redéfinir ses relations avec ses clients,

sesprestataires et sespartenaires.Elle engendreun changement

de fond qui amène à repenser les échanges par le prisme de la

dématérialisation.Autant de projets long terme qui demandent

beaucoup d’investissements et quimobilisent toutes les strates

de l’entreprise. Si les directions générales donnent l’impulsion,

ce sont ensuite lesDSI qui sont au cœur de l’aspect technique.

Mais cela va bien au-delà de la technique. Il s’agit d’un chan-

gement culturel de l’entreprise, qui affecte l’ensemble des col-

laborateurs et doit donc égalementmobiliser les directions des

ressources humaines.

GillesProust :

Nous constatons que depuis deux ans, le sujet

de la digitalisation est au cœur des cartographies des risques de

nosclients.Amon sens, l’unedesclésde la réussiteest le timing.

En effet, ce sujet étant nouveau, il y a parfois un enthousiasme

fortde lapartdes entreprisesquipeuvent seprécipiter sur le su-

jet.Ainsi, sur labasede revues stratégiques, certaines entreprises

ont estimé que l’ensemble de leurs activités seraitmodifié par

la rupture numérique, réalisant alors de lourds investissements.

D’autres en revanche sont encore très en retard sur le sujet.Dans

ce contexte, la cartographie des risques est un bon outil. Elle va

en effet permettre demettre le sujet sur la table et de le scéna-

riser afin de se demander de quellemanière la digitalisation va

impacter l’entreprise. Il est, je pense, essentiel que ce sujet soit

débattuau seinde l’entreprise etqu’il soitmis enperspectivepar

rapport aux autres enjeux afin de prioriser les problématiques.

La digitalisation a amené de nouvelles probléma-

tiques et de nouveaux risques au sein des entre-

prises. Ces sujets évoluent très rapidement. De

quelle façon le riskmanagerpeut-ilmettreenplace

unestratégiedegestion longtermealorsque,dans

lemême temps, la ruptureestenmarche?Quelest

le rôledu riskmanager sur ce sujet?

BrigitteBouquot :

Ilestvraiqueces sujets s’accélèrentetque

les effetsde la révolution Internetne sontpas encore totalement

accomplis. La rupture numérique transforme en profondeur la

relation entre les acteurs, tout au long de la chaîne de valeur ;

elle transforme donc les business models autour des données.

L’histoire est aujourd’hui en train de s’écrire. C’est fascinant, et

dans lemême tempsnousdevons faire faceàdenouveaux chal-

lengesà l’instarde la cyber-sécurité.Amon sens, il faut évoquer

la doctrine en termes de sécurité : des systèmes sont créés pour

répondre aux attentes fonctionnelles de notre vie humaine. Il

n’y a pas de limite intellectuelle à pouvoir penser la sécurité en

même temps que l’on pense la technologie. Il est ainsi possible

de concevoir la sécurité nativement, le riskmanager doit aller à

la sourcede ces évolutionspour établir les scénarios et leurs im-

pacts (pertes de données ou arrêt de fonctionnement), veiller au

partage des responsabilités et à l’assurance des risques résiduels.

FrançoisMalan :

Le rôle du riskmanager est d’anticiper et

dans certains cas, de jouer les garde-fous en faisant preuve de

prudence.Ainsi, lorsqu’il s’agitdedigitalisation, l’investissement

financier est colossal et se chiffre enmillionsd’euros. Il estdonc

essentiel d’avoir un retour sur investissement, via une amélio-

ration de la productivité ou unemarge augmentée. Pour entrer

dans la digitalisation, il faut avoir lesmoyens financiers. Dans

lemême temps, il ne faut pas aller trop vite, car si le ROI n’est

pas au rendez-vous, les investissements réalisés vont fragiliser

l’entreprise. Le rôle du riskmanager est aussi de diffuser la pru-

dence. En effet, il y a un véritable enthousiasme face aux sujets

de digitalisation. Certains projets se montent très rapidement,

dansun esprit start-up.Notre rôle en tant que riskmanagers est

de faire entrer la notion de «prise de risque juste» dans chacun

des projets qui sont souventmorcelés. Par exemple, les opéra-

tionnels considèrent souvent lesdonnées clients commeunevé-

ritablemined’or.La tentationestde lesutiliserdans tous les sens

et parfois demanière abusive !Or, en France, la réglementation

sur ce sujet est assez contraignante.Notre rôle est donc d’alerter

et d’inciter à la prudence. Enfin, je dirai que la digitalisation

présente le risque de laisser de côté certains collaborateurs qui

ne sont pas «digital native».D’où l’importance de la formation.

A nouveau, les directions des ressources humaines ont un rôle

clé à jouer.

Quid des assureurs et conseils ? Constatez-vous

uneaugmentationde lademande client sur les su-

jets liésà ladigitalisation?

Renaud de Pressigny :

On constate aujourd’hui une de-

mande croissantede lapartdes clients,quelleque soit leur taille,

sur la couverturedes cyber-risques.Et lesoffresdesassureurs en

Degaucheàdroite :

Renaudde Pressigny,

directeurgénéralde labranche française,

QBE -

GillesProust,

président,Arengi -

BrigitteBouquot,

directeurdesassuranceset

de lagestiondes risques,Thalesetprésidente,Amrae -

FrançoisMalan,

directeurde

lagestiondes risques,Nexity

Photos :OlivierBraive

P

olyvalence. Tel est sans conteste lemot d’ordre qui

s’applique à présent aux prérogatives des riskmana-

gers. Plus question de se cantonner à la gestion des

assurances et de la prévention. Selon le Baromètre

riskmanager 2015 réalisé par l’Amrae, en partena-

riat avec le cabinet de conseil PwC, les champs d’intervention

des risk managers sont aujourd’hui multiples. Ils interviennent

à la fois sur les risques opérationnels, les risques de fraude, les

risques environnementaux, les risques sûretés/sécurité ainsi que

les risques fournisseurs. Il ressort par ailleurs du baromètre que,

en 2015, 62% des riskmanagers disent avoir un accès direct au

directeurgénéralde leur entreprise.Signeque cette fonction joue

àprésentun rôlecléau seindesgroupes,cepourcentagen’acessé

de progresser depuis la première vague du baromètre. Loin d’être

une simple fonction support, le riskmanagement est aujourd’hui

au cœur de la stratégie des entreprises. François Cottignies est

administrateur indépendant. Il se décrit lui-même comme un

«administrateur soucieux de la gestion des risques». Il explique :

«La question des risques doit être au cœur des questions traitées

auplushautniveau, c’est-à-dire auniveaudu conseild’adminis-

tration et sous le contrôle de l’assemblée générale, qui doivent

tousdeux s’assurerde l’efficacitéde la stratégieglobale, sanspour

autant intervenirdirectement. Ladirectiondoit ensuite s’appuyer

sur lemanagement et les collaborateurs qui seront, eux, chargés

de la surveillance, du pilotage et de la gestion des risques.»

Dans ces conditions, la fonction riskmanagement a connu au

cours des dernières années une réelle professionnalisation, via

notamment le développement d’outils spécifiques. Car, dans les

faits, les tâches qui incombent au riskmanager sontmultiples.

Outre la gestion des polices d’assurance, il doit également être à

mêmedepiloterune stratégieglobale sur lesdéfautsdepaiement.

Par ailleurs, dans un monde globalisé, les risques de taux de

change, les risquesgéopolitiques et économiques sontdes enjeux

avec lesquels les experts doivent composer. A cela s’ajoute le

risque de fraude qui, avec l’arrivée des paiements électroniques,

s’intensifie.Ainsi, il ressortd’une récenteétudeque lesentreprises

II

Cahier spéCial

Cahier spéCial

III

Risk management :

les nouveaux enjeux

Marché/

Riskmanagement

Marché/

Riskmanagement

LeprofiLtypedurisk

manageren 2016

Tous lesdeuxans,

l’amrea,enpartenariat

avecpwC, livre le

Baromètredu risk

manager.pour l’édition

2015, l’associationade

nouveaudressé leprofil

typedes riskmanagers.

Majoritairement

masculins (59%), ils

sontà53%âgésdeplus

de46ansetexercent

principalementdans

desentreprisesde type

grands comptes (63%),

des secteursde l’industrie

etdes services (52%).

Dans ledétail, lanouvelle

éditiondubaromètre

montreunediminution

des riskmanagers

gérantexclusivement

lesassuranceset la

prévention (de42%en

2013à31%en2015)au

profitdes riskmanagers

pluspolyvalentsen charge

de lagestiondes risques

et/oudesassurances.

Côté rémunération, le

salairefixebrutannuel

s’établità108000euros

pour les topmanagers

età84000eurospour

lesautres.anoter,par

ailleurs,qu’unedifférence

de15% subsisteentre les

hommeset les femmes.

Aufildesans, lanaturedes risques s’est intensifiéeetdiversifiée,à telpoint

que lagestiondes risques faitaujourd’huipartie intégrantede l’activité

desentreprises.Qu’elles soientmastodontes cotées,ETIendéveloppement

oupetitesPME, les sociétésdoivent,à l’heureactuelle, faire faceàdes risques

multiples.Risquespolitiques, climatiques, cyberattaqueset rupturenumérique

viennentàprésent s’ajouteraux risquesplus classiques telsque les risques

incendies, les risquesde faillites,dematérielsdéfectueuxouencore les risques

financierset réglementaires.Dans ce contexte, le riskmanagerest,plusque

jamais, l’undeséléments clésde l’entreprise. Ildoitêtreàmêmede réagirvite

etde s’adapterdansunenvironnementenpleinemutation.

victimesde fraudene s’en rendent compte enmoyennequedix-

huit mois après l’incident. «D’où l’importance de sensibiliser

en amont à la fois les équipes comptables et les équipes en

charge de la sécurité informatique», explique François Malan,

vice-président de l’Amrae. A ces prérogatives assez récurrentes

viennent s’ajouter d’autres problématiques qui affectent plus

ou moins les entreprises, selon leur secteur d’activité et leur

phase de développement. Enfin, avec l’arrivée des nouvelles

technologies et l’«uberisation» de l’économie, les riskmanagers

doivent également garder unœil sur l’émergence des nouveaux

entrants. Bien sûr, cette mission de veille n’est pas du ressort

exclusif du riskmanager,mais il se doit d’y rester attentif à la

fois grâce à ses interactions avec le comité de direction mais

aussi en lien avec les équipes opérationnelles.

Diffuser la culture risqueau seinde l’entreprise

L’unedes tâchesqui incombeau riskmanager estdediffuserune

culture risqueau seindugroupe.Faceà l’émergencedenouvelles

Lesmissionsduriskmanager

66%

Définitiondesmissions

etde la structuredudispositif

75%

Appréciationdu risque

64%

Maîtrisedes risques

75%

Diffusionde la culture

du risque

45%

Financement

des risques

Gestiondesévénements

non assurés /

nonassurables

31%

Gestiondes sinistres

57%

Gestionde crise

36%

Pilotageet reporting

66%

Source :LeBaromètreduRiskManager2015,PwC,Amrae

LA

CHRONIQUE

de

LaurentGuez

Làoùilyadubusiness,ilyadurisque.

C’estleseldelaviedesaffaires.Sanslui,

pasd’innovation,pasd’investissement,pas

d’avantageconcurrentiel,pasdecréationde

richesse,autrementditpasdecapitalisme!

Etquandleministredel’Economie,mercredi

dernier,déclareque

«lavied’unentrepreneur,

elleestbiensouventplusdurequecelled’un

salarié»,

c’estdeceladontilparle.D’ailleurs,

lelendemain,aprèsladésolantepolémique

provoquéeunenouvellefoisparsesproposde

bonsens,EmmanuelMacronadûpréciserle

fonddesapensée:

«Quandonest

entrepreneur,onprenddesrisques,quinesont

pasdelamêmenaturequ’unsalarié.C’estune

évidence.Jen’aijamaisditquelaviedes

salariésétaitfacile.J’aidelaconsidérationpour

eux,sinon,jen’auraispasprisl’engagementqui

estlemien.»

Alorsbiensûr,lesentrepreneursnesontpas

lesseulsàs’exposer.Lesemployésontleur

partdestress,ilsnesontpasàl’abridesplans

sociaux,desaccidentsdutravail,desrisques

psychosociaux…C’estencoreplusvraides

managers(salariés)desgrandsgroupes

–qu’onnepeutpasrangerexplicitement

danslacatégoriedesentrepreneurs.Ils

doiventprendredesrisquesàchaqueinstant,

etlesassumerpourlemeilleuretpourlepire

auprèsdeleursactionnaires,deleurs

collaborateursetdesautrespartiesprenantes.

Investirsurunetechnologiedisruptive,

s’implanterdansunnouveaupaysémergent,

déciderunlancementdeproduit,réaliser

unegrosseacquisition,accepterourefuser

desefaireracheter…Suivantleurhistoire,

etleuréducation,ilsontleurpropreaversion

aurisque.Autrementdit,aprèsunefroide

analysedelasituation,ilsplacentlecurseur

oùilslesentent,plutôtducôtéde

l’opportunitéouplutôtducôtédudanger…

Cequichange,cesdernièresannées,c’est

qu’aurisqueintrinsèquedubusinesss’ajoute

denouveauxaléas,quidoiventdésormais

fairel’objetd’unevéritablecartographie(lire

notrearticleci-contre,etl’enquêteréaliséepar

lecabinetEY).Cesaléasonttendanceà

transformerlaviequotidiennedudirigeant

enlongparcoursauxalluresdejeuvidéo,

aucoursduquelsurgissentunecyberattaque,

desfraudesentoutgenre,unattentat,des

modificationsréglementairesoufiscales,

unmouvementgéopolitique,descatastrophes

naturelles,lafaillited’unfournisseurclef,

unnouveauconcurrent«barbare»…

Quellesquesoientleurnatureouleur

intensitédramatique,ilsfontbeletbien

partiedupaysagedumanagercesnouveaux

risques.Ilsconstituentmêmel’essentiel

dumétierdepatron.

n

Lerisque,lepatron…

etEmmanuelMacron

ValérieLandrieu

@ValLandrieu

Biensûr,ilyalesrisquesauxquels

toutlemondesonged

ésormais:la

cybercriminalitéetlas

écuritédes

personnes.Maisaussitousles

autres,ceuxdessphèreséconomi-

que,sociale,environnementale,

géopolitique,technologique,etc.

Au-delàdeleursseulsaspectsassu-

rantiels–àl’origine,enréalité,du

développementdu«riskmanage-

ment»–etdesexigencesréglemen-

taires,lesentreprisesdoivent

aujourd’huifairelapreuvedeleur

capacitéàenvisagerlesdiverspérils

susceptiblesdelesmenacer.«

Nous

sommesentrésdansl’èredesgrands

risquessystémiques»

,annonce

BrigitteBouquot,laprésidentede

l’Amrae,l’Associationpourlemana-

gementdesrisquesetdesassuran-

cesdel’entreprise.

Avouloiréliminertoutrisque,on

s’exposeraitàlarigidité,estimaitle

gouroudumanagementPeterDruc-

ker,en1973.Quarante-troisansplus

tard,lesdirectionsd’entreprisesont

plusquejamaissomméesdepenser

leursscénariosfutursalorsqu’elles

entrentenpériodedetransforma-

tion.Ettouslesacteursdesmilieux

d’affaires,ycomprisceuxdel’écono-

miedupartage,sepenchentsurla

gestiondeleursrisques.Exemplesde

démarches,globalesouplusciblées.

d’action

»,résumeLaurentBarba-

gli,administrateurdel’Amrae,

àl’attentiondesPME.

2

Thalesanticipe

lesgrossinistres

«

Noustravaillonssurlacontinuité

dubusiness

»,souligneBrigitte

Bouquot,directeurdelagestiondes

risquesdugroupeThales.Quand

l’entreprisesubitenItaliel’effondre-

mentdesonusinedeL’Aquila,

ravagéeparleséisme,en2009,ses

programmesspatiauxsontretardés

deplusieursmois.«

Lesiteétaitbien

assurépouruntelcasmaislesdom-

magessubisétaientpourmoitié

indirects.Untremblementdeterrede

cetteampleurn’avaitpasréellement

étéenvisagé

»,expliqueladirigeante,

quiaprissonposteen2010.Une

étudeplusapprofondiesurles

implicationsd’unecatastrophe

naturelle,réaliséedepuis,apermis

augroupe,àl’automnedernier,de

nepassubirdepleinfouetlesconsé-

quencesdespluiesdiluviennesà

Cannesoùestsituél’undesessites

industrielsmajeurs.

3

Safranscrute

les«supplychains»

PourSafran,image,conformité,

cyberintrusionetsûretésontau

nombredesgrandsrisquesàconsi-

déreren2016.Mais,aveclamontée

encadencedesprogrammesde

productiondesmoteursetlatransi-

tionversunenouvelleoffrequi

s’annonce,ledangerquesurveillele

groupecommelelaitsurlefeu

s’appelle«retardfournisseur».

«

Plusieurscentainesdeplans

d’action,avecpilotesetcalendriers,

ontétéélaboréspourmaîtriserle

risquede“supplychain”

auseindugroupeet

chezlesfournis-

seursmêmes

»,

expliqueJean-

Christophe

Corde,

directeurRisquesetAssurancesdu

groupe.Pourcesderniers,outilsde

créditetdélaisontétémodelés

pourquelachaînenesoitjamais

rompue.Cetteappréhensionopéra-

tionnelledesrisquesseconcrétise

égalementparlebiaisd’uneforma-

tion.Unmoduledesensibilisation

estproposésurlecampusdel’uni-

versitéd’entrepriseàMassy:

«

Nousvoulonsdévelopperune

culturedurisque

»,expliqueJean-

ChristopheCorde.Aveccepro-

grammemaison,Safraninitie

jusqu’à3.000collaborateursparan

auvocabulaireàemployerdansles

notesinternes.L

’objectif:éviter

«

toutrisquedec

atastrophejudi-

ciaire

».

4

Depuislecomex,Ipsen

traquelacontrefaçon

L’impactdelacontrefaçondemédi-

caments,enconstantecroissance,

identifiéchezIpsen,étaitdifficileà

mesurer.«

Lesprofitsréalisésparles

contrefacteursontétémisenperspec-

tiveaveclesprévisionsdeventes.Cela

apermisd’identifierdifférents

niveauxderisques,selonleszones

géographiquesetlessubstancescon-

cernées

»,expliqueAnnePiot

d’Abzac,VPchiefriskofficerdu

groupe.Lesujet,quifigureparmiles

risquesprioritairesconsidérésau

plushautniveaudel’entreprise,aété

portéparunmembreducomité

exécutifet«

uncomitétransversal

dédié,pilotéparladirectionjuridique

etladirectiondela“supplychain”,est

chargéd’accélérer,decompléteretde

superviserlesplansd’action,decoor-

donnerlesactionsenréponseauxcas

decontrefaçonetd’enrendrecompte

régulièrementàladirectiongéné-

rale»,

indiqueAnnePiotd’Abzac.

a

Retrouversurlesitedes«Echos

Business»l’étude«EY’sglobal

governance,riskandcompliance

survey2015»,titrée«There’s

norewardwithoutrisk».

echo.st/dg

GESTION/

Peuàpeu,les

entreprisespeaufinentleurs

dispositifspouranticiperles

conséquences,ycompris

indirectes,desaléas.

v

LECONSEIL

Christophe

Lairy

(AssociéEYencharge

dudépartementRisk)

EnchargedudépartementRisk

d’EY,ChristopheLairyinvite

lesentreprisesàseconcentrer

surlesrisquesstratégiques

etexternesayantunimpactfort

surleuractivité.

«

Etablirunecartographiedes

risquestouslestroisans,etla

mettreàjourannuellementne

suffitplus.Ilfautêtreenmesure

desuivreentempsréeldesindica-

teurs,grâceàl’analysededon-

nées

»,recommande-t-il.«

Dans

cetteperspective,lesentreprises

doiventtravaillerentempsde

réponse.

»

_ILINVITELESENTREPRISES

ÀSECONCENTRERSUR

LEURSRISQUESEXTERNES

ETSTRATÉGIQUES.

ETÀS’OUTILLERAU

PLANTECHNOLOGIQUE.

EY

1

BioMérieuxpiloteàl’aide

d’unecartographie

Outred’établirlatypologiedes

grandsrisquesassurables,lecabi-

netd’auditetdeconseilEYrecom-

mandedes’outillerd’unecartogra-

phie.Cettedernière,baséesurles

impactsdesrisques,permetd’orien-

terlefonctionnementdel’entre-

priseetlesréponsesàapporter.La

gestiondestalentsoulapénétration

d’unnouveaumarchéentrentainsi

danslacatégoriedesrisquesstraté-

giquesquioffrentauxentreprises

desopportunitésd’agir;lescyberat-

taques,lesfraudesoulaconformité

entrentdanslacatégoriedesris-

quesquel’entreprisepeutcontrôler,

etlafiscalité,lagéopolitique,les

catastrophesnaturellesoumêmela

concurrencedanscelledes«ris-

quesexternes».

L’entreprisebioMérieux–quia

ajoutélesrisquesaupérimètrede

sondépartementAuditinterneen

2014,etlesarattachésàladirection

générale–achoisidetravaillerde

cettefaçon.Elleutiliseunecartogra-

phiedesrisquesmajeurssuscepti-

blesdemenacerlesobjectifsstraté-

giquesàcourtetpluslongtermes.

Etaoptépouruneclassification

baséesurletyped’actionsnécessai-

resàleurgestion.«

Ladirection

généraleasouhaitél’utilisercomme

unoutildegestiondepilotagedela

société

»,préciseCélineFantinLe

Calvé,directeurdel’auditinterne,

desrisquesetdelaconformité.

Lacartographiecomprendquatre

zonesdistinctes–l’action,lecon-

trôle,ladélégationetlasur-

veillance–quifluctuentenfonction

duniveaudemaîtrisedesrisques

parl’entrepriseetdesactionsnéces-

sairesàdéployeretàpiloter.Elle

estajustéerégulièrement;l’iden-

tificationetl’évaluationdenou-

veauxrisquessontréalisées

annuellement.

Aprèsavoirrepéré,ana-

lyséetquantifiéles

risques–cequisup-

posed’avoirles

bonnesressources

internesou

externes–,

ilfauts’assu-

rerque«

cha-

querisquea

“unpro-

priétaire”

etun

plan

Risques:quatre pistesanti-chaos

GillesRolle/RÉA–FrankPerry/AFP–Photopointcom/Thales–VladimirBorodine/Snecma/Safran

SUIVEZ-NOUS

SUR

Directiongénérale

Bingo

pourlaFrançaisedesJeux

//

P.02

|

Finance

Dartycompresseson

BFR

//

P.03

|

Juridique

Quand

l’informatiquefaitprogresser

lesjuristesdeTerrena

//

P.04

|

Marketing

CommentCoca-Cola

renouvellesonmarketing

//

P.05

|

Numérique

Lesprosdela

cybersécuritésonttroprares

//

P.06

|

Carrière

Lamasterclass

deMichaelleJean

//

P.07

|

ChezThales(àgauche),lescatastrophesnaturelles

nedoiventpasperturberlacontinuitédel’activité.

PourlegroupeBioMérieux,lacartographiedesrisques

estunoutildepilotagedelasociété.

Ipsen(fabricant

duSmecta)donne

laprioritéàlalutte

contrelacontrefaçon.

Quantaugroupe

Safran,lesrisquesliés

auxretardsdesfour-

nisseurssontsurveillés

auplushautniveau.

LUNDI25JANVIER2016

//SUPPLÉMENTGRATUITAUNUMÉRO22114|ISSN0.153.4831|NEPEUTÊTREVENDUSÉPARÉMENT

BUSINESS.LESECHOS.FR

Les nouveaux enjeux

CAHIER

SPÉCIAL

RISK MANAGEMENT

LATABLERONDE :

le riskmanager face

à ladigitalisation

p.6

LESEXPERTISES :

Arengipoursuitson

développement

p.12

QBE,partenairede

lagestiondes risques

desPMEetETI

p.14

LAVOIXDUNORD

MERCREDI3FÉVRIER2016

37

Économie

1073.

PARJEAN-MARCPETIT

economie@lavoixdunord.fr

LILLE.

«

Le riskmanager, c’est un

peu l’empêcheurde tourner en rond.

»

Olivier Copperman est le respon-

sablecommunicationde l’AMRAE,

l’Association Management

des

Risques et des assurances de l’En-

treprise, l’association représentant

les5000 riskmanagerspotentiel-

lement recensés en France, qui

ouvre aujourd’hui à Lille ses ren-

contres annuelles

(voir ci-dessous)

.

Toutes les entreprises du CAC 40

ont un riskmanager, pas encore

suffisammentdePME.

Et pourtant…Que ce soient les at-

tentats terroristes, lescatastrophes

naturelles, lamultiplication de la

cyber-criminalité, ou tout simple-

ment la prise en compte des assu-

rances,de la sécurité surune ligne

industrielle, une bonne organisa-

tion logistique ou financière, les

risques sont désormais partout, et

doiventêtreanticipés.

«

Notrerôleestessentiellementantici-

pateur

, explique Christine Gfeller,

directrice des risques du groupe

Arc

International.

Nous devons

identifier, analyser, quantifier et réflé-

chiràtous lesmoyensdetraitementet

de réductiondes risques, en liendirect

avec la direction générale, et avec les

équipes concernées. Notre rôle, c’est

prévoir le cas où, pour qu’il n’arrive

pas».

ATTEINTESÀLARÉPUTATION

Créatricedupostederisk-manager

au sein d’Arc, il y a treize ans,

quand legroupes’est fortement in-

ternationalisé, Christine Gfeller

s’occupaitauparavantde lagestion

des assurances, «

qui servent à cou-

vrirun risquequi se réalise.Trèsvite,

nousavonsprisconsciencequ’il fallait

une politique de gestion des risques

pour l’ensemble des processus, sup-

portset filialesdugroupe

».

Mais les risquesmodernesne sont

plus seulement «assurantiels» et

industriels.

«

Les risques de nature immatérielle

font désormais partie des données à

prendre en compte au sein des entre-

prises

»constateAnne-MarieFour-

nier,vice-présidentede l’AMRAEet

riskmanagerau seindeKering.Ce

sont lesatteintesà laréputationvia

les réseaux sociaux, les atteintes

aux données de l’entreprise, les

peursmédiatiques qui créent des

désaffections de clientèle…Autant

de risques qui peuvent créer de

lourdes pertes. Et qu’il faut égale-

ment anticiper. Des données qu’il

faut croiser, organiser entre diffé-

rentsservices,etque lepatron,pre-

mier riskmanager de l’entreprise,

nepeutappréhenderseul.

«

La gestion des risques, c’est avant

toutunequestiondebonsens

»estime

Christine Gfeller. C’est pour cela

que lesrisk-managerssontsouvent

des gens de grande expérience,

connaissant tous les rouages de

l’entreprise.Des«perlesrares»qui,

avec laglobalisationde l’économie,

ont plus que jamais leur place en

entreprise.

Profession risk manager :

prévoir le pire

pour qu’il n’arrive pas

Événementnaturel,accident,piratage informatique, sécurité financière…

Lagestiondes risquesestunposte stratégiqueau seind’uneentreprise.

Rencontreavecuneprofessionméconnuequi tient congrèsàLille.

ChristineGfellera créé la fonctionde«riskmanager»àArc International,quand le

groupe s’est fortement internationalisé.

PHOTO LAVOIX

Notre rôle

estessentiellement

anticipateur.Lagestion

des risques, c’estune

questiondebon sens.

LILLE.

Du3 au5 février, l’AM-

RAE, l’Associationmanagement

des risques et des assurances de

l’entreprise,

accueille

à

Lille

Grand Palais ses Rencontres an-

nuelles.Plusde2500profession-

nelsde lagestiondes risques sont

attendus à cette manifestation.

Placées sous le thème «

Climats à

hauts risques

», ces rencontres

AMRAE, organisées au sortir de

la COP21 et duWorld Economic

Forum de Davos, se veulent la

caissede résonanced’un riskma-

nagement à l’échelle de la pla-

nète.

L’atteintedes limitesnaturellesde

laplanète, son réchauffementcli-

matique, la globalisation écono-

mique et technologique, créent

des risques systémiques dont les

états comme les entreprises ap-

préhendent encore mal les im-

pacts.

C’estde tousces scénariosetde la

manièrede lesanticiperqu’il sera

question pendant ces trois jours

derencontresetd’ateliersoùsont

attendus de prestigieux invités,

comme Pascal Lamy, ancien di-

recteur général de l’Organisation

mondiale du commerce, Denis

Kessler,PDGdeSCOR, Jean-Louis

Chaussade,PDGdeSuez.

AMRAE: prendre la mesure du risque

Pascal Lamy (ancien DG de l’OMC),

viendra conclure les rencontresAMRAE.

FINORPA ENTREAU CAPITAL

DU CABINETADIX

LILLE.

Depuis 1994, le cabinet de conseil en

managementAdix aide les entreprises à définir,

structurer, piloter etmettre enœuvre leurs projets

d’évolution. Suite au départ à la retraite en 2015

de son actionnairehistorique, qui détenait 55% des

parts,Adix a réorganisé son capital. Le groupe régional

de capital-investissement Finorpa a investi 300000 euros

dans laholdingGadixnouvellement créée, aux côtés du

fonds SopromecParticipations qui a réinvesti lamême

somme.Avec quatre bureaux en France, àParis, Lille,

Lyon et Strasbourg (35 consultants),Adix réalise environ

6millions d’euros de chiffre d’affaires en 2015 et affiche

une belle croissance.D’ici 5 ans, l’entreprise devrait

doubler ses effectifs.

ANDRÉ CHARLOT,NOUVEAUDÉLÉGUÉ

RÉGIONALD’EGEE

RÉGION.

Après sept ans d’animation d’EGEE Côte

d’Opale,André Charlot vient d’être élu délégué régional

EGEENord -Pas-de-Calais. Créée en 1982, EGEE (Entente

entre les générations pour l’emploi et l’entreprise)

compte au plannational environ 1900 conseillers

«cadres retraités», environ90 dansnotre région.

Tous bénévoles, lesmembres d’EGEE agissent pour

les entreprises (accueil

de créateurs et

repreneurs,

accompagnement

d’entreprises en

difficulté, aide

à la rédaction de plan

de prévention), pour

l’emploi

(accompagnement de

demandeurs d’emploi,

parrainage de jeunes)

et l’éducation (conférences, préparation et simulation

d’entretien d’embauche, jury d’examen).

Dansnotre région, EGEE a ainsi accompagné et soutenu

des cadres demandeurs d’emploi de plus de 50 ans

(en appui dePôle emploi Tourcoing), a signé avec

les 22maisons familiales ruralesune convention

régionale d’aide à la préparation à l’entrée dans la vie

professionnelle, a accompagné des jeunes dans

différe

ntesMissions lo

cales et centres sociaux, etc.

Rens.:

www.egee.asso

RÉPLIQUES ÉTRANGÈRESPOUR

LA TROISIÈMERÉVOLUTION INDUSTRIELLE

RÉGION.

Claude Lenglet est chargé demission

au conseil régional et fait le lien personnel avec

JeremyRifkin, inspirateur du

master plan

nordiste

lancé enoctobre 2013en faveur d’une économie

décarbonée et sobre en énergie (

lire notre édition d’hier

).

L’occasion lui fut donnée en ce début d’année de

présenter l’état d’avancement de la TroisièmeRévolution

industrielle régionale au grand-duché de Luxembourg

et dans la région deRotterdam-LaHaye,un État riche

etune région puissante tous deux résolus à s’engager

sur lemême chemin que celui emprunté

par leNord-Pas-de-Calais (et semble-t-il désormais

laPicardie). Économienumérique et circulaire,

transition énergétique,mobilités douces,

ces répliquesnord-européennes confirment

les choixopérés il y a deux ans dansnotre région.

ARJOWIGGINS: LE PLAN DE REVITALISATION

LANCÉ

SAINT-OMER.

Une cinquantaine demilitants

ontmanifestéhiermatin devant la sous-préfecture

à l’appel de la CGT de la papeterieArjowiggins,

àWizernes, fermée depuis fin juin. Le syndicat protestait

contre lamise en place de la convention de revitalisation.

Cette dernière prévoitune enveloppe d’1,5million d’euros

pour soutenir la création d’emploi sur le territoire.

Une entreprise qui créeun poste pourra bénéficier

d’une aide de 3700€.

Par ailleurs, la CGT qui avait dénoncé le plan

de sauvegarde de l’emploi devant le tribunal

administratif a été déboutée en appel.

Elle envisage dorénavant de se tourner vers

le conseil d’État.

ÉCORÉGION

MERCREDI3FÉVRIER2016

96

PRO

Lemagazine indépendantde l’assurance

www.newsassurances

pro

.com

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Quelles réponses

au risque terroriste ?

I

ntervIew

« L’assurancedoitêtreplus

créative ! »

,BrigitteBouquot,

présidentede l’Amrae

P.3

M

arché

Risque terroriste, lemarché

de l’assuranceenébullition

P.6

F

ocus

Les captives résistent à

Solvabilité2

EditionspécialeAmrae

P.7

ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE

I N°8 I

MARS 2016

54

À L’AFFICHE