DOSSIER
BAROMÈTRE 2017 DU RISK MANAGER
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE
I N°14 I
AUTOMNE 2017
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Si la mobilité interne et le réseau sont les deux princi-
paux leviers de recrutement du Risk Manager, on notera
qu’en 2017 les cabinets de recrutement et de chasse de
têtes ont davantage été sollicités pour dénicher les top
managers.
Facteurs accélérateurs mis en avant par Martine
Bournérias : «
le changement de génération, les
exigences des postes et la professionnalisation du recru-
tement
». Les profils ERM sont recrutés essentielle-
ment
via
la mobilité interne. Marc Bartel, Responsable
Europe de la practice juridique, conformité et risques
d’Heidrick & Struggles ne déplore pas de pénurie de
ressources. «
Il y a davantage de candidats sur le marché,
même si les compétences techniques et humaines exigées
par les entreprises sont plus pointues. Néanmoins il
devient difficile pour un seul profil de couvrir la gestion
de l’ensemble des risques. De ce fait, les grandes entre-
prises se mettent à segmenter les rôles.
»
Son de cloche un peu différent pour Laurent Blivet,
Responsable de la practice assurance de Spencer Stuart :
«
il peut falloir du temps et de la créativité pour mettre la
main sur le candidat qui combine l’expérience métier et la
personnalité requise. Les bons Risk Managers ne veulent
naturellement pas bouger
». Il remarque en outre que «
les
entreprises recherchent plus de Risk Managers, ”business
friendly” c'est-à-dire opérationnels et capables d’intégrer
la gestion de risques nouveaux non modélisés. Par ailleurs,
la dimension internationale chez le Risk Manager revêt
une place plus importante dans les grands groupes
». De
son côté, Martine Bournérias admet «
qu’il n’y a pas de
pénurie de candidats. Mais compte tenu des multicritères
à remplir, les talents potentiels sont rares
».
LE REGARD DE GILLES BÉNÉPLANC,
Directeur général de Gras Savoye Willis Towers Watson,
membre du Comité Scientifique Permanent de l’AMRAE
«
Cette édition du Baromètre est à la fois source de confirmation, d’étonnement et
de découverte.
Des confirmations sur leur savoir-faire et leur technicité toujours renouvelée, comme
le démontrent les formations complémentaires suivies : leur niveau moyen tech-
nique est très bon. Je les vois se renforcer en techniques quantitatives car il leur faut
être capable de comprendre les modélisations, de discuter avec les comités d’audit ou les directeurs financiers.
C’est la logique de l’ERM.
Le découpage ERM ; AP/ERM ; AP est probablement celui du modèle historique du Baromètre. Pour ma part, au
regard de ce que mes équipes et moi voyons chez nos clients, les Risk Managers combinent une activité ”staff”
(cartographie, intervention dans les différents comités) avec une activité «terrain», pour optimiser prévention et
assurance, et gérer les sinistres.
Dans ce métier, dans ”notre” métier, j’ai le sentiment qu’il faut avoir une approche holistique, globale. Ne pas
trop dissocier assurance/prévention/ERM.
C’est une tendance de fond que je lis dans le Baromètre.
Autre confirmation, la faiblesse de leurs moyens propres : nous le voyons dans nos opérations avec eux. Leurs
équipes sont vraiment restreintes au regard de leur périmètre de couverture. Cela explique les externalisations
croissantes vues ici (comme chez nos confrères) et cela pourrait dans ce sens, traduire la moindre importance
à la gestion des sinistres.
Interrogation
Je suis un peu surpris par les résultats montrant que les Risk Managers s’intéressent moins aux sinistres. Ce n’est
pas notre vécu ici. Attendons de voir les conséquences en termes de Risk Management des ouragans dans
l’Atlantique. En même temps, il est légitime qu’ils consacrent plus de temps aux éléments non couverts. Sur
les risques dits non assurables, je les invite par ailleurs à revisiter et renforcer le rôle de la captive.
Découverte
Je n’avais pas mesuré à quel point le Risk Manager exerce de plus en plus d’autres fonctions que la sienne. Sur
de plus en plus de fronts, sans plus de moyens si j’ai bien suivi… nous sommes là pour prendre le relais !
»
ARRIVER ET RESTER AU SOMMET DE L’ÉTAT DE L’ART,
GAGNER SA VIE, ÉVOLUER
Marc Bartel,
Responsable Europe
de la practice juridique,
conformité et risques
d’Heidrick & Struggles
Laurent Blivet,
Responsable de la practice
assurance de Spencer Stuart