DOSSIER
BAROMÈTRE 2017 DU RISK MANAGER
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE
I N°14 I
AUTOMNE 2017
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Partout, sa prise en compte a fortement progressé. «
Ce
risque impacte notre métier,
souligne François Malan.
Nous
devons jouer un rôle central dans sa gouvernance et trouver
notre place à côté des DSSI et Direction juridique
. Et de pour-
suivre : «
Le Risk Manager participe à la révolution du numé-
rique et doit adapter sa méthode de travail au digital. Il lui
faut prendre l’initiative de se former
».
L’AMRAE, outre une commission dédiée aux Systèmes d’In-
formation, propose des formations thématiques sur ces
questions. «
Dans de très grands groupes, il est déjà arrivé
que le Risk Manager demande à s’entourer dans son équipe
d’un spécialiste du risque cyber sécurité
», observe Martine
Bournérias, Associée, Practice leader services financiers
de Progress.
LA STRATÉGIE : L’ÉCLAIRER OU ANALYSER
SES RISQUES D’EXÉCUTION ?
C’est d’abord un regard sur l’exécution qui est demandé à
60% des top managers quand seulement 40% d’entre eux
sont sollicités sur l’identification et l’analyse des risques des
différentes stratégies envisagées.
LES OBSERVATIONS DE CORINNE CIPIÈRE
,
Directrice générale d’Allianz Global Corporate Solutions
Le Baromètre confirme-t-il ce que vous observez chez vos clients ?
Globalement oui : la forte progression des profils ERM ou mixte AP/ERM
est une réalité chez les Risk Managers des grandes organisations. C’est
à mon sens corrélable avec la contribution à l’exécution stratégique ou
à l’éclairage stratégique.
Nos clients doivent décrypter un monde aux risques émergents, sans
grand historique. Pour schématiser, c’est «moins de rétroviseur et plus
de prospectif ».
Aux Rencontres AMRAE de Deauville 2017, leur priorité c’était le cyber
ou la Perte d’Exploitation sans dommage (surtout sur la supply chain).
Dans leur gestion du temps et des ressources que nous savons
contraintes, nous les voyons se concentrer sur l’identification des
points de vulnérabilité, aller chercher chez nous l’information et la
documentation indispensables à leur pratique métier. Pour la quantification et une grande partie de l’opérationnel, leurs équipes sont
d’après eux chez leurs courtiers.
Des nuances et des étonnements
Sur l’équité ou la parité Femme/Homme croissante, je ne peux que saluer les progrès.
Mais je nuancerai à l’aune de notre portefeuille clients, majoritairement industriel où le Risk Manager en responsabilité est très majori-
tairement un homme.
Je souscris sans réserve au gain d’influence et de responsabilités tel que le décrit le Baromètre. C’est assez légitime : ceux que nous avons
en face de nous ont une très bonne compréhension de l’international, pratiquent un très bon anglais et leur capacité à se mouvoir dans
l’interculturel est forte, même pour un Français natif, basé en France.
Le Baromètre est, pour mes équipes et moi, très pédagogique sur la dimension multi activités. Nous le percevions peu. Nous devons encore
mieux les écouter et les entendre pour comprendre leur culture « complémentaire », par exemple sur le contrôle interne.
Qu’attendez-vous des Risk Managers pour les prochaines années ?
La co-construction : notre industrie n’est plus celle du taylorisme. Pour permettre aux entreprises d’oser les risques avec assurance, si je
reprends la signature de l’AMRAE, nous devons concevoir ensemble les produits qui rendent durable le business. Ensemble nous devons
analyser la chaîne de valeur des responsabilités, savoir ce qui gêne, où et qui, et ensuite, concevoir. Puis avancer par itérations : il faut
accepter de tester, d’abandonner, de recommencer…
Martine Bournérias,
Associée, Practice leader
services financiers
de Progress.
«Dans de très grands
groupes, il est déjà arrivé
que le Risk Manager
demande à s’entourer
dans son équipe d’un
spécialiste du risque
cyber sécurité. »
Martine Bournérias