DOSSIER
L'EXPERTISE DOMMAGE SE BIPOLARISE ENTRE RAPIDITÉ ET VALEUR AJOUTÉE
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE
I N°13 I
ÉTÉ 2017
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L’AVIS DE l’AMRAE
Comme le soulignent les professionnels, le sujet des pertes
d’exploitation a pris beaucoup d’ampleur et nécessite des ex-
perts formés aux calculs de ces pertes dans le cadre de struc-
tures de production interdépendantes et localisées en divers
points du globe.
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chacune différente, les experts peuvent désormais capitaliser sur leurs méthodes
d’appréciation des pertes d’exploitation. Les assureurs pourraient ainsi délivrer des
couvertures pertes d’exploitation dans d’autres domaines que ceux des dommages
matériels atteignant des biens sur les sites de production.
En utilisant ces mêmes techniques de valorisation des pertes
pourrait-on imaginer d’augmenter les capacités d’assurance
Pertes d’Exploitation suite à un événement en cours de
transport, suite à un événement en cours de construction,
ou au terme d’attaques cyber, voire après des sinistres de
type Responsabilité Civile, ou encore dans le cas d’événe-
ments atteignant l’image ou la réputation d’une entreprise ?
Anne-Marie Fournier,
Vice-présidente de l’AMRAE
en charge du scientifique
UN RETOUR D’EXPÉRIENCE POUR LIMITER L’OCCURRENCE
Suite à un sinistre, la première préoccupation d’un Risk Manager est d’en limiter l’oc-
currence. Les assurances ont compris ce besoin et ont développé des réseaux d’ex-
pertise dédiés. Par exemple XL Catlin a développé une équipe nommée «Global Asset
Protection Services » (GAPS) composée de 150 ingénieurs. Ils interviennent en avant
sinistre mais de plus en plus en retour d’expérience. «
Ils ont prouvé leur efficacité
»,
avance Emmanuelle Martin, Directrice du département sinistre de l’assureur. Ils
peuvent intervenir sur des cas simples mais problématiques comme le cas d’une porte
d’entrée tournante dans laquelle de nombreux usagers se blessaient. Le problème a
été réglé grâce aux préconisations des ingénieurs.
Ce genre de mesures correctives permet d’éviter la récurrence des sinistres, et donc
la hausse sensible de la prime d’assurance. Des problèmes plus complexes peuvent
également être abordés par ce biais. Par exemple, une société de transport devenait
non assurable tellement son Loss Ratio se dégradait. Elle avait atteint un rapport
coûts des sinistres sur primes encaissés de plus de 2000 % ! «
Nous avons alors fait
une analyse des précédents sinistres et de l’ensemble des situations sinistrogènes pour
comprendre où la perte s’effectuait,
poursuit Emmanuelle Martin.
Leur intervention
a baissé ce ratio à 30 %.
» Résultat : l’entreprise redevenait assurable et pouvait de
nouveau couvrir les matières premières qu’elle transportait.
APRÈS-SINISTRE