DOSSIER
L'EXPERTISE DOMMAGE SE BIPOLARISE ENTRE RAPIDITÉ ET VALEUR AJOUTÉE
Cette baisse de coûts a été possible par une mise en
concurrence des experts mais aussi grâce au dévelop-
pement de nouvelles technologies, aux premiers rangs
desquelles l’usage des drones (
voir l’encadré
), la visua-
lisation en trois dimensions et la visio-expertise. Cette
dernière permet de réaliser des expertises à distance.
Elle a commencé à se développer dans le champ de l’assu-
rance grand public, visant des sinistres peu conséquents
et récurrents. Puis, elle s’est développée au sein de l’in-
dustrie pour les petits sinistres, se chiffrant à quelques
milliers d’euros seulement. Cela permet de toujours avoir
une expertise pointue à moindre coût. Cette télé-ex-
pertise est particulièrement privilégiée dans le bris de
machines techniques ou spécifiques, quand celles-ci ne
sont l’apanage de quelques experts seulement. «
Les Risk
Managers sont eux-mêmes demandeurs : ils attendent des
facilités de gestion pour les sinistres de fréquence, afin de
ne pas être pollués par ce genre de dossier
», précise Olivier
Boniface, Président de la Compagnie des Experts (CEA).
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE
I N°13 I
ÉTÉ 2017
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« Les risques évoluent en
permanence et nécessitent
de prendre le temps, pour les
étudier plus en détail avec les
Risk Managers. Ces derniers
sont sous pression dans leur
groupe, car ils doivent répondre
de tout, en cas de sinistre. »
Joël Rigaud, Cunningham Lindsey
LES ZONES DANGEREUSES DANS LE MONDE, INACCESSIBLES À L’EXPERTISE
De nombreux pays nécessitent une expertise locale, principalement pour une bonne compréhension des
lois et règlements en vigueur. «
Dans certains pays, comme en Russie et au Brésil, il y a même une obliga-
tion légale d’expertise locale
», rappelle Philippe Donaint, Vice-président de la Compagnie des experts
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Néanmoins certains pays restent des zones grises ou même dangereuses en termes de sécurité. Certains
réseaux refusent simplement de s’y rendre. «
Dans ces régions du monde, nous interdisons tous déplace-
ments
», témoigne Joël Rigaud, Responsable de l’équipe Major and Complex Loss de Cunningham Lindsey.
Du côté des experts d’assurés, la tendance est la même. «
S’il y a des problèmes de sécurité politique ou
environnementaux, comme à Fukushima, nous n’y allons pas
», précise simplement un expert assuré d'un
grand cabinet.
Olivier Boniface,
Président
de la Compagnie
des Experts
Joël Rigaud,
Responsable de l’équipe
MCL Global de Cunningham
Lindsey