DOSSIER
LE RISK MANAGER AU DÉFI DES NOUVELLES PRISES DE RISQUES
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE
I N°12 I
MARS 2017
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du site, les participants sont répartis dans deux bus qui les amènent
à chaque atelier. Sans surprise, celui sur le cyber risque fait carton
plein. Dans un amphithéâtre studieux, Ronan Jezequel, ingénieur
développement électronique, commence par dresser un panorama
des principaux types d’attaques, sur lesquelles le CNPP travaille
depuis 2015. Puis Ibrahim Daoudi, ingénieur sécurité informatique,
annonce qu’il va simuler en direct une attaque numérique et voler
le tableau accroché au mur, pourtant surveillé par une caméra.
Quelques minutes à peine lui suffisent en effet. «
Les périphériques
connectés à distance au réseau sont particulièrement vulnérables. Les
technologies sous IP, les caméras de surveillance notamment, sont faci-
lement piratables avec des logiciels gratuits accessibles en ligne. Ils
permettent de remplacer l’image du direct sur l’écran de contrôle du
gardien par une capture d’écran figée pendant quelques minutes, et
le tour est joué
», explique le jeune ingénieur, rompu aux techniques
des hackers. Pour rassurer les Risk Managers présents, les deux
ingénieurs présentent ensuite les parades à mettre en place pour
éviter que de telles attaques n’arrivent (sensibilisation des équipes,
pare-feu, système de sécurité…).
MIEUX COMPRENDRE LE RISQUE INCENDIE
Deuxième étape du parcours, la modélisation numérique des risques
incendie. Souvent contactée par les tribunaux ou les experts d’as-
surance cherchant à comprendre l’origine ou les circonstances d’un
sinistre incendie, Armelle Muller, Directrice du département Feu et
Environnement, partage avec l’assemblée quelques cas concrets
qu’elle a eu à traiter. Si la reconstitution grandeur réelle dans les
entrepôts ou laboratoires du site permet souvent d’éliminer ou de
confirmer des pistes, le recours à la modélisation 3D permet de
simuler plusieurs paramètres de façon complémentaire. «
La modé-
lisation permet aussi aux industriels de vérifier l’efficacité de leur
dispositif d’extinction ou de désenfumage
» explique Grégoire Pianet,
responsable du service modélisation. À la fin de l’atelier, le groupe
rejoint le grand hall feu (270 m² au sol, plafond amovible à 30 m de
haut) pour une démonstration d’extinction manuelle d’incendie. Un
moment très… chaud !
PRÉVENTION ET EXPERTISE APRÈS SINISTRE
Pendant ce temps, les participants de l’atelier « Expertise après
sinistre » découvraient auprès d’Eugénie Mathis, ingénieur recherche
et cause incendie, comment les experts analysent les sites sinis-
trés en se basant sur la cinématique du feu et l’interprétation des
traces. Poursuivant leur visite, ils ont ensuite pu observer les moyens
d’essai utilisés pour tester la résistance à l’effraction des portes, des
serrures ou des vitres, avant d’assister à une démonstration grandeur
nature d’attaque de porte et de crochetage de serrure. Enfin, les Risk
Managers ont reçu des conseils pour bien choisir leurs systèmes d’ex-
tinction automatique, avant de voir en action des sprinklers et de
systèmes d’extinction à gaz. Une matinée riche en sensations fortes,
et une envie de revenir…
Le foyer déclenché dans le grand hall feu
a été éteint en moins de 15 secondes par
un homme équipé d’une combinaison adaptée
et d’un extincteur eau + additif de 9 L.