Table of Contents Table of Contents
Previous Page  39 / 84 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 39 / 84 Next Page
Page Background

DOSSIER

LE RISK MANAGER AU DÉFI DES NOUVELLES PRISES DE RISQUES

ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE

I N°12 I

MARS 2017

39

«

Les auditeurs internes disposent aujourd’hui de nouveaux outils d'éva-

luation, qui s'appuient notamment sur l'analyse de données. Cela leur

permet d'avoir un regard et une couverture plus large. Ils interagissent

plus facilement avec les autres acteurs du Management des Risques

»,

soulignait Françoise Bergé.

DES ATTENTES SUPÉRIEURES DU CÔTE DES ORGANES

DE GOUVERNANCE

Les directions générales ont bien pris conscience des enjeux. «

La mesure

du risque est devenue une préoccupation quasi-quotidienne des directions

d'entreprises, alors que ce n'était pas le cas il y a quelques années

», a

souligné Laurence Parisot, ancienne Présidente du MEDEF, en clôture.

Le risque est aujourd'hui devenu l'un des principaux sujets d'attention.

«

Les conseils d'administration s'intéressent désormais de près au risque.

Au-delà même du comité d'audit, les administrateurs attendent des infor-

mations précises sur les rôles et les responsabilités de chacun en matière

de gestion des risques. Ils sont très en demande sur les risques nouveaux,

comme la cybercriminalité, la sécurité des sites et des personnes, la corrup-

tion ou encore les conséquences de la Loi Sapin 2

», a insisté Françoise

Bergé. On comprend que Laurence Parisot ait ainsi défendu, en plénière

de clôture, la division du comité d'audit en deux comités distincts.

Considérant qu’ «

on ne peut traiter, aujourd’hui, les risques par une seule

séance spécifique du comité d'audit»,

elle a proposé la mise en place,

d'un côté, d'un comité des comptes, dont «

la vocation est évidente,

nécessitant un travail exigent et des compétences spécifiques

». Et, de

l’autre, la création d'un comité des risques qui disposerait, comme dans

les institutions financières, de tout le temps nécessaire pour se pencher

sur les risques de l'entreprise.

UN RÔLE DE LEADER DANS LA NOUVELLE ORGANISATION

DE LA GESTION DU RISQUE

Dans ce nouvel environnement, le Risk Manager doit - plus que jamais

– coordonner et organiser les rôles. Il doit, bien sûr, assumer un rôle de

«

tuteur

» sur le sujet du risque. «

Je suis là pour faire grandir la matu-

rité en termes de maîtrise des risques dans l'entreprise. J'ai donc un rôle

d'éducateur, de formateur, de pédagogue. Les managers doivent avoir

confiance en leur jugement en matière de contrôle des risques mais je

suis là pour réfléchir avec eux

», explique Céline Vanhamme, Directeur

de l'audit et des Risques du groupe Hermès International.

Aujourd'hui, chacun a sa place dans le grand orchestre du manage-

ment de risques. «

Il est essentiel que les rôles soient bien organisés :

il faut formaliser les responsabilités des différents acteurs. Il n'y a pas

de recette miracle : tout dépend de la culture, de l'organisation de l'en-

treprise ainsi que des personnes mises en place… Mais il est certain que

la relation triangulaire entre juridique, conformité et éthique doit être

forte et fonctionner naturellement

», jugeait Sylvie Le Damany. Reste à

trouver qui doit mettre tout cela en musique.

Selon l’humoriste Anne Roumanoff, venue à Deauville pour fêter le 25

e

anniversaire des Rencontres, le métier du Risk Manager s’articulerait en

trois temps. «

Tout d'abord, on analyse, on fait peur. Ensuite, on rassure,

en proposant des solutions. Enfin, quand le sinistre arrive, on dit ”je vous

avais prévenu, si seulement vous m'aviez écouté !”

»

De quoi faire franchement rire une salle remplie d'un millier de profes-

sionnels du management des risques en entreprise, aux côtés de tout

autant de courtiers et assureurs.

«Dans le monde de la connectivité

des organisations exponentielles,

le Risk Management est global et

le Risk Manager est central. Mais

ce Risk Management-là ne se décrète

pas, il se gagne, avec du leadership,

mais également dans et grâce

à l’écosystème des assureurs,

des courtiers et des experts. »

Brigitte Bouquot, AMRAE

«On ne peut traiter, aujourd’hui,

les risques par une seule séance

spécifique du comité d'audit.»

Laurence Parisot