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DOSSIER

LE RISK MANAGER AU DÉFI DES NOUVELLES PRISES DE RISQUES

ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE

I N°12 I

MARS 2017

26

Londres vers l’UE, 6,7 milliards de dollars faisant le chemin inverse.

Et Gaëlle Tortuyaux, CEO d’Axa Corporate Solutions UK d’ajouter : «

Un

long processus commence, il faut rester serein, se préparer en interne et

espérer le meilleur

».

LE RISK MANAGER POUR LUTTER

CONTRE LE DÉNI DE RÉALITÉ

En marge du Brexit, d’autres sujets inquiètent évidemment les

Européens. Invité à s’exprimer lors de la plénière d’ouverture sur l’élec-

tion de Donald Trump aux États-Unis, Ludovic Subran, chef économiste

d’Euler Hermes, estime probable que les États-Unis connaissent rapi-

dement un pic de croissance économique, avant de tomber en réces-

sion d’ici 3 à 4 ans, pour cause d’une trop grande dérégulation. Pour

François Bourdoncle, l’arrivée de Trump au pouvoir est la conséquence

politique directe de la crise financière, économique et sociale actuelle.

Ce polytechnicien du corps des Mines, a assumé son pessimisme devant

l’assemblée : «

Nous sommes actuellement dans une période noire, nous

évoluons dans un environnement anxiogène où les Risk Managers doivent

faire face au déni des dirigeants d’affronter cette réalité. Il faut lutter

contre ce déni, car l’interpolation du passé ne permet pas de prédire

ce qui va se passer dans le futur. Qui aurait pu croire, par exemple, que

Blablacar deviendrait le premier concurrent de la SNCF ?

».

RÉGLEMENTATIONS, RÉGULATIONS ET COMPLIANCE

«

Le marché mondial est devenu le premier marché sans état de droit

»

a rappelé Brigitte Bouquot dans son discours d’ouverture. De fait, s’il

y a 25 ans on pensait que le monde serait stable, nul ne sait prédire

aujourd’hui dans quel sens va évoluer le monde de demain. Aldo

Cardoso, ancien dirigeant d'Arthur Andersen en France, et aujourd'hui

consultant, explique ainsi dans une vidéo diffusée lors de la plénière

d’ouverture, que les grandes entreprises, dans un marché globa-

lisé, ont désormais des responsabilités qui dépassent leurs sphères

microéconomiques, mais qu’elles sont mal armées pour assumer leurs

responsabilités civiques et sociétales. En crise, le monde actuel adopte

un réflexe de repli, développant la régulation économique et civile,

comme pour se rassurer.

Interrogé sur l’efficacité de cette législation massive, Bernard Spitz

estime lui que les règles sont nécessaires et qu’on ne peut s’en passer,

à condition qu’elles ne deviennent pas un carcan. «

Un carcan, c’est un

collier de fer qui entrave le bétail pour l’empêcher de sortir de son péri-

mètre. Quand la réglementation est constituée de règles fixes, rigides

et trop décalées dans le temps, oui, elle constitue un carcan

». Prenant

«Un carcan, c’est un collier de fer

qui entrave le bétail pour l’empêcher

de sortir de son périmètre. Quand la

réglementation est constituée de règles

fixes, rigides et trop décalées dans le

temps, oui, elle constitue un carcan. »

Bernard Spitz, FFA et MEDEF 

«Nous sommes actuellement dans

une période noire, nous évoluons dans

un environnement anxiogène où les Risk

Managers doivent faire face au déni des

dirigeants d’affronter cette réalité. »

François Bourdoncle, F&B et Company

Bernard Spitz, Président de la Fédération Française de

l’Assurance et Président international & Europe du MEDEF

« Le marché

mondial est devenu

le premier marché

sans état de droit. »

Brigitte Bouquot, AMRAE