La plupart des grands assureurs de la place ont, aujourd’hui, une offre couvrant les Cyber Risks.
Mais si les entreprises se disent intéressées, elles sont longues à contractualiser.
CYBER RISKS :
UN MARCHÉ EN DÉVELOPPEMENT
MAIS QUI MANQUE DE MATURITÉ
I
l y a 3 ans, seuls trois assureurs en France propo-
saient réellement une assurance pour couvrir
les Cyber Risks. Aujourd’hui, ils sont plus d’une
dizaine dont six qui ont accepté de participer
à l’enquête conduite par Atout Risk Manager
avec François Beaume, le Président de la commission
Systèmes d’Information et supervisée par Brigitte
Bouquot, la Présidente de l’AMRAE. Objectif ? appré-
hender les propositions des principaux acteurs de la
place en termes de garantie et leur appréhension du
marché.
CAPACITÉS : L’ÉVENTAIL EST LARGE
La lecture des grilles montre de nombreuses simi-
litudes dans les couvertures avec néanmoins des
capacités assez différentes : de 10 millions d’euros
pour Hiscox jusqu’à 50 millions d’euros pour Axa
Corporate Solutions («
la capacité a été multipliée par
deux en deux ans
»). AIG atteint 95 millions d’euros.
«
Néanmoins »
, prévient Didier Seigneur, Directeur des
risques financiers pour la France et le Benelux d’AIG,
«
il y a des demandes mais ce montant est très rarement
engagé en tant que tel notamment car les capacités
sont ventilées. Le plus important que nous ayons
eu en France jusqu’à présent est de 35 millions
d’euros».
QBE, pour sa part, intervient en
apporteur de capacités.
«Notre offre en France
est en cours de finalisation et devrait être
lancée à la fin du premier semestre 2016
»,
précise Françoise Mari, Directrice lignes
financières et spécialités de QBE.
Selon plusieurs experts du secteur,
la capacité maximum du marché
français se situerait entre 250
et 300 millions d’euros.
UN MARCHÉ QUI A DOUBLÉ
VOIRE TRIPLÉ EN 3 ANS
Si le nombre d’offres s’est ainsi développé, c’est aussi
pour répondre à une demande croissante des entre-
prises. «
85 à 90 % des sociétés du CAC 40 y réfléchissent
ou font un mapping du Cyber Risk. C’est la seule ligne
dans l’univers des produits non achetés sur laquelle nous
voyons désormais un tel volume de demandes de cota-
tion
», confirme Didier Seigneur. Chez Axa Corporate
Solutions, Irène Plichon, Responsable Cyber, explique
que «
même si nous recevons beaucoup de demandes de
cotations, les entreprises sont encore réticentes pour
souscrire réellement ce risque, notamment dans les
temps où leurs budgets d’assurance restent serrés
». En
attendant la maturité du marché, l’assureur français
s’adresse d’abord à son propre portefeuille de clients
auxquels il propose du sur-mesure.
Chez Beazley, la demande a été multipliée par trois en
l’espace d’un an. «
Le marché a vraiment bougé à partir
de 2012. Avant les produits étaient surtout axés sur les
dommages subis par l’entreprise suite à un incident ou
une interruption des systèmes d’information.
Aujourd’hui, la demande va vers les produits
assurant les dommages causés aux tiers,
la gestion de crise ainsi que toute éven-
tuelle réparation suite à une atteinte aux
données personnelles
», précise Jimaan
Sané, Souscripteur chez Beazley.
François Beaume,
Président de la commission
Systèmes d’Information
de l'AMRAE
Brigitte Bouquot,
Présidente de l’AMRAE
Par Florence Puybareau
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE
I N°7 I
DÉCEMBRE 2015
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PRODUITS ET SERVICES