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PORTRAIT

Aujourd’hui, au-delà de la gestion et du pilotage des risques opéra-

tionnels, le rôle de Gérard Payen et de ses collaborateurs est bien

d’aller au-devant à la fois des menaces potentielles mais surtout des

opportunités. Identifier les marchés en devenir en lien, ou non, avec

l’automobile, en scrutant par exemple la progression des technologies

d’impression 3D. Une démarche de «

business intelligence

», encore

émergente au sein des Directions des risques. «

Notre capacité à inté-

grer des signaux de tous horizons est capital

», affirme-t-il.

Car l’objectif, martèle le Risk Manager, n’est pas d’éviter la prise de

risque. Bien au contraire. «

Une entreprise qui éliminerait le risque y mobi-

liserait tellement de ressources qu’elle s’asphyxierait toute seule. Notre rôle

ne doit surtout pas consister à ”dérisquer” l’entreprise. Si nous ne prenons

pas de risques, il ne se passera rien de positif pour le business

», déclare

celui qui pilota, entre autres, le projet de la nouvelle Espace 5

e

généra-

tion et la transition, risquée en termes d’image, d’une voiture familiale

connue de tous à un Crossover ancré dans son époque. «

Quand on dirige

un projet, le cœur du travail est la gestion des risques avec un temps court,

celui des opérations, et le temps long, celui de la stratégie. Notre rôle est

d’offrir une réconciliation entre ces deux temps pour contribuer à éclairer

les décisions de manière lucide. Nous devons faire en sorte que les diri-

geants du Groupe n’aient à porter ni lunettes de bois, ni lunettes roses. Le

Management des Risques ne se substitue donc pas à la gouvernance, bien

au contraire il la renforce. L’un ne peut pas vivre sans l’autre.

»

Et de poursuivre : «

Nous ne sommes pas des CBO, c’est-à-dire des

”Cristal Ball Owner” ! Nous faisons l’opposé car nous sommes à l’amorce

d’un projet. Avant de geler des hypothèses, nous menons des entretiens

en face-à-face avec les personnes en charge du projet. De là, naîtra une

vision collective des risques, qui sera ensuite partagée avec l’ensemble

des acteurs du projet qui se l’approprieront

». Et l’un des enjeux de sa

Direction est de parvenir à réunir le bon panel pour permettre aussi

à des voix dissonantes de s’exprimer car, selon lui, « 

la dissonance est

l’amie du Risk Management !

»

Après la Logan ou encore la nouvelle Espace, la Zoé incarne aujourd’hui

cette prise de risques business. «

Quand Renault s’est lancé dans l’aven-

ture Zoé, cela a été accueilli avec un certain scepticisme

», se rappelle-

t-il. Si le Groupe a investi massivement dans un dispositif adapté à

l’enjeu électrique, la démarche est bordée car la Zoé est produite dans

l’usine de Flins, aux côtés des Clio et des Nissan Micra ; Nissan étant

l’un des membres de l’Alliance automobile constituée de Renault,

Nissan, Mitsubishi et Autovaz (Russie), devenue en mars 2017 le numé-

ro 1 mondial de l’automobile, devançant ainsi Volkswagen et Toyota.

Une première dans l’histoire. «

Ces trois véhicules, dont les modèles

d’affaires ont des profils de risques bien différents, sont produits sur la

même chaîne de montage. L’illustration parfaite de la manière dont nous

gérons les risques !

», se félicite Gérard Payen.

DE LA CARTOGRAPHIE DES RISQUES À L’ASSURANCE

«

Le rôle de l’articulation entre le Management des Risques et l’assurance

est, d’une part, d’avoir la qualité de risques la plus adaptée possible en

matière d’assurance et, d’autre part, de trouver en permanence les bons

«Notre capacité à intégrer des signaux

de tous horizons est capitale. »

©AmyShore

©OlivierMartin-Gambier

ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE

I N°14 I

AUTOMNE 2017

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