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DOSSIER

LOI SAPIN 2 : LE RISK MANAGER, PIVOT ESSENTIEL D’UN PROJET DE LONGUE HALEINE

ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE

I N°14 I

AUTOMNE 2017

17

«

Le conseil essentiel que je donne aux entreprises est de se doter pour la

fin de l'année d'une feuille de route, de prioriser les actions et bien sûr

d'établir une cartographie des risques de corruption. Ainsi, elles seront je

pense en situation d'attester de leur bonne foi en cas de contrôle

» indique

Lionel d'Harcourt. «

Les programmes efficaces d’éthique & compliance

sont extrêmement lourds et nécessitent du temps pour être mis en œuvre.

Il faut donc fixer des priorités sur les territoires à couvrir

» confirme

Anne Piot d'Abzac.

Elle ajoute : «

dans l'esprit de la loi Sapin, l'en-

treprise doit être en mesure de démontrer

que le risque de corruption est sérieuse-

ment pris en compte, et qu'il existe un

plan élaboré pour le traiter. Il faut se

concentrer en priorité sur les zones

où ce risque est le plus élevé, en

fonction de l'implantation géogra-

phique et de l'activité

».

Les pays où le risque de corruption

est élevé et où certaines pratiques

locales pourraient paraître incontour-

nables peuvent en effet mettre le groupe

tout entier en situation risquée.

DES RÉALISATIONS DÉJÀ CONCRÈTES POUR CERTAINES

QUAND D’AUTRES OUVRENT LES YEUX

Toutes les entreprises n’auront pas le même travail à réaliser, toutes

ne disposent pas des mêmes moyens. Pour les groupes déjà soumis aux

lois anticorruption américaines et britanniques, une bonne partie des

travaux a déjà été réalisée. Pour les autres, il existe des aides à la mise

en œuvre.

Le Medef, avec l'IFACI, l'AFJE, IIC et le

Cercle d'éthique des affaires viennent

de publier un guide de recommanda-

tions opérationnelles sur la question.

Transparency International France a déjà

publié en juin dernier un guide «Dispositif

anticorruption de la loi Sapin 2». Gratuit,

ce document à visée pratique sera parti-

culièrement utile aux ETI nouvellement

soumises àdes obligations anticorruption.

Nouvellement soumises, ou nouvellement

informées qu’elles y sont soumises…

«

Pour l’anecdote, certaines ETI qui se

livrent à un état des lieux découvrent à cette

occasion qu’elles doivent aussi se conformer au UK Bribery Act

» confirme

Sylvie Le Damany.

Toutes les entreprises ne sont effectivement pas logées à la même

enseigne. Le degré d’exposition varie, les moyens disponibles aussi.

Du point de vue des activités, il existe des points critiques, comme de-

voir effectuer des démarches auprès d’autorités publiques, avoir de

fréquents passages en douanes et des contacts avec des intermédiaires

dans des pays à risque... «

Lorsque l'on travaille dans un pays identifié à

risques, pour s'affranchir de certaines pratiques illicites, une solution peut

être de faire appel à un réseau de conseil international pour les sujets tels

que la comptabilité, le juridique et l'assurance

» propose le consultant en

gestion des risques Jean Morera (5RM). «

Les entreprises qui ne travaillent

pas avec des pays déjà soumis à des réglementations comparables, vont de-

voir acquérir une bonne compréhension de la chaîne des parties prenantes

(clients, fournisseurs, sous-traitants, …) pour mettre en place un pro-

gramme efficace. Il ne faut pas sous-estimer le travail à mettre en œuvre

»

renchérit Oliver Wild.

«

Certains secteurs d'activité sont plus exposés que d'autres. Ainsi,

nous travaillons beaucoup dans le secteur pharmaceutique : quand une

entreprise doit s'adresser aux agences nationales du médicament, il

faut alors prendre en compte une situation potentielle de corruption de

fonctionnaires

» cite en exemple Lionel d'Harcourt.

«La mise en œuvre de la loi Sapin2

peut aider à conforter la position du

Risk Manager : il va démontrer sa capacité

d’anticipation en ayant déjà pris en compte

le risque de corruption alors que cela ne

répondait jusque-là à aucune obligation

et apporter une méthodologie robuste. »

Oliver Wild, Group Chief Risk, Insurance and Compliance

Officer de Veolia et administrateur de l’AMRAE

LE DISPOSITIF

ANTICORRUPTION

DE LA LOI SAPIN II

AVECLACONTRIBUTIONDE

G

UIDE

PRATIQUE