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Par Anne-Sophie David

ÉTAT DU MARCHÉ

DE L’ASSURANCE IARD

C

ette année, quatre cour-

tiers (Diot, Marsh, Gras

Savoye, Siaci Saint Honoré)

ont apporté leur concours

à l’enquête, conduite pour

l’AMRAE par Léopold Larios, Pilote de

l’Observatoire des primes et des assu-

rances, et Hélène Dubillot, Directrice

de la Coordination scientifique (sous

la supervision d’Anne-Marie Fournier,

Vice-présidente en charge du Pôle scien-

tifique).

Le mouvement de concentration des assu-

reurs constaté cette année risque d’entraî-

ner mécaniquement à moyen ou long terme

– car pour l’heure les capacités financières

sont abondantes et la sinistralité faible -

une réduction des offres et une augmenta-

tion des tarifs.

L’AMRAE estime que s’il est aujourd’hui

difficile pour les assureurs de trouver de

nouvelles sources de revenus, «

on peut se

demander si en augmentant les rétentions et

les franchises, les assureurs n’ont pas perdu

de la matière. En les réduisant, ils pourraient

retrouver à la fois des volumes primes et sur-

tout leur savoir-faire dans la gestion des si-

nistres de fréquence.

»

DOMMAGES ET PERTE D’EXPLOITATION

Si les couvertures sont quasi inchangées

et relativement larges, les capacités sont

toujours aussi réduites sur les zones très

exposées aux événements naturels. À noter

que le marché des ETI est toujours aussi

concurrentiel. En matière de perte d’exploi-

tation sans dommage, l’AMRAE confirme que

les assureurs sont à l’écoute : il n’y a pas de

solution unique mais de multiples réponses

selon les types de business concernés. Les

Etat du Marché de

l’assurance IARD

Octobre 2015

80,BoulevardHaussmann75008PARIS

L’AMRAE a publié son 11

e

baromètre sur l’État du Marché de l’as-

surance IARD. Très dur après le vent de panique provoqué par les

attentats du 11 septembre 2001, le marché est «soft » depuis

2005. Des réductions tarifaires sont encore constatées en cette

fin d’année sur certains segments de marché…

études sont lancées, les courtiers et assureurs

s’intéressent enfin à la question : un départ qui

pourrait être prometteur…

SUPPLY CHAIN

Les garanties observées sont essentiellement

adaptées aux entreprises travaillant avec peu

de fournisseurs (10 à 15 maximum). Elles ne

répondent donc pas aux besoins des grands

groupes. Avec peu d’acteurs sur cette niche, les

capacités sont limitées. Les franchises et tarifi-

cation sont donc élevées.

RISQUE TERRORISME

L’AMRAE relève que les garanties se sont éten-

dues, les franchises sont en baisse et les capacités

en hausse, preuve que les assureurs se sont saisis

du sujet pour les risques situés hors de France.

RISQUE POLITIQUE

Le marché devrait se diriger vers une étendue

des garanties sans hausse de tarif.

CONSTRUCTION

Si les assureurs n’ont pas baissé de façon dras-

tique les tarifications, ils ne les ont pas augmen-

tées non plus et les capacités restent les mêmes. À

noter que certains secteurs spécifiques ne suivent

pas ces tendances : les travaux offshore, les tun-

nels ou les forages, qui s’estiment au cas par cas.

TRANSPORT

Le baromètre révèle une hausse des capacités de

10 à 20% et les prix parfois en baisse (jusqu’à

10%). Coté étendue des couvertures, elles restent

stables sur un marché où le risque est encore

souvent difficile à appréhender car moins quan-

tifié que les autres (valeurs transportées dans le

monde). Le Raets, assureur majeur sur ce secteur

en France, a d’ailleurs annoncé qu'il augmentait

sa capacité à 1 milliard de dollars.

RESPONSABILITÉ CIVILE

La baisse de tarifs y est également observée.

«

Pour l’instant, les menaces liées à l’introduction

des class actions en Europe ne se sont pas réalisées

donc les assureurs sont plutôt à la baisse sur les

tarifs de ces lignes

», note l’AMRAE.

CYBER RISKS

Si les produits sont plus sophistiqués, les assurés

n’ont pas encore franchi le pas de la souscription

car une quinzaine seulement d’entreprises du

CAC40 auraient souscrit de telles garanties.

RISQUE CRÉDIT

Malgré les contraintes liées à Solvency II, le mar-

ché du risque crédit - toujours étroit car composé

de trois acteurs - enregistre encore des capacités

importantes et des baisses de tarifs (de 2 à 5%)

suivant l’historique des entreprises et leur profil

de risque.

LIGNES FINANCIÈRES

Les franchises sont stables d'une manière gé-

nérale sauf pour certains risques comme l’EPL

(responsabilité litige droit du travail) et fraude

notamment, qui connaissent un accroissement

de la sinistralité en raison des nombreux cas de

licenciements économiques ou encore la fraude

au faux président (escroqueries aux virements

internationaux).

Au final, malgré un accroissement de l’exposition

au risque et à la sinistralité, sur les lignes Fraude

internet et externe, EPL, RCMS, les marchés

restent sur-capacitaires et les tarifs stables.

ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE

I N°7 I

DÉCEMBRE 2015

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ACTUALITÉ DE L’AMRAE

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