Anne-Marie Fournier,
Risk Manager de Kering
et Vice-présidente de l’AMRAE
COMMUNIQUER SUR LES RISQUES
OU SUR LES DISPOSITIFS DE MAÎTRISE
DES RISQUES ?
L
e sujet du dossier était délicat, sa rédaction fut ardue.
Les risques auxquels nous nous intéressons sont, par nature,
aléatoires et imprévisibles quant à leurs conséquences.
La communication sur les risques est donc sensible !
«
Encadrer et prioriser
» selon Laurent Rouyrès, «
prudente
»,
«
justement dosée
» : les citations qui émaillent le dossier,
nous font comprendre toute la subtilité de l’exercice.
Afficher une liste exhaustive d’événements peut rassurer lors de
la réalisation de l’accident, en affirmant qu’il avait été prévu et que
les mécanismes de financement étaient en place. Mais comme l’évoque
Thierry Luthi, ce catalogue peut amplifier la spirale des peurs de ceux
qui méconnaissent l’entreprise et son management.
Si chacun reste discret sur les typologies, les probabilités et
les évaluations des risques de son Groupe, l’importance d’avoir réalisé
en interne les exercices de cartographie, évaluations financières, audits
et autres stress tests… reste prééminente. «
L’art de le faire savoir sera dans
le discernement en segmentant les informations
», rappelle Alain Aubignat.
Qu’est-ce qu’une communication «
prudente
» sur ces actions de maîtrise
des risques dans le but de montrer aux partenaires (actionnaires, investisseurs,
fournisseurs, clients…) la solidité de l’entreprise et la maîtrise de ses
fondamentaux, si ce n’est l’exposition raisonnée des actions d’identification,
de prévention et de traitement des risques réalisés par le Risk Management ?
Plus notre fonction de Risk Manager sera visible et lisible au sein
de l’entreprise, plus aisée sera la communication sur des actions déjà
mieux comprises. Cela rejoint l’importance des formations et de la visibilité
donnée à nos métiers par le biais de ces formations, notamment lorsqu’elles
s’adressent, par exemple, à de futurs administrateurs de sociétés formés
à l’appréhension des risques.
Le récent séminaire du Cliff (professionnels de l’information financière)
auquel participait l’AMRAE, appelait à une communication «
robuste
»
sur la méthodologie et la gouvernance des risques. Discours auquel
souscrivent les Risk Managers, mais qui doit nécessairement se traduire
par une pédagogie active auprès des futurs décideurs et administrateurs
d’entreprise. Le Professeur Jean-Hervé Lorenzi ne dit pas autre chose.
Le conseil d’administration de l’AMRAE et son bureau permanent
se joignent à moi pour vous souhaiter une heureuse année 2015
ainsi qu’une bonne lecture !
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE
I N°3 I
JANVIER 2015
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ÉDITO