L’AGRAQ, UN VILLAGE FRANÇAIS AU CŒUR
DU CONTINENT NORD AMERICAIN
L’
AGRAQ voit le jour en 1956 autour de l’idée
suivante : «
un acheteur intelligent voit l’assu-
rance comme un outil, pas comme une fin en
soi. Il doit avoir une vision globale des risques
»,
explique Stéphane Cossette. Deuxième objectif,
rassembler les professionnels du risque et de l’assurance
francophones dans une association défendant la vision
francophone et le français comme langue commune des
affaires. «
Montréal était et reste le moteur économique
du Canada (80% des primes d’assurance y sont achetées).
Elle est aujourd’hui la seconde plus grande ville francophone
du monde après Paris : il y avait donc un bassin énorme
de membres potentiels
», souligne celui qui est aussi
Directeur de la gestion des risques chez Quebecor (entre
prise de télécommunications et médias canadienne).
QUÉBEC, ENCLAVE ET PORTE D’ENTRÉE
DE LA FRANCOPHONIE
«
Francophones, nous sommes encerclés par un environ-
nement légal et financier anglophone. Mais la plupart
des contrats que nous travaillons sont en français ! Nous
menons donc des projets d’envergure, basés sur des
contrats en terminologie anglophone, mais sur le code
civil francophone (semblable au code napoléonien, qui
s’oppose à la common law anglaise)
». En devenant
membre fondateur du Club Francophone du Management
des Risques et des Assurances en 2015, l’AGRAQ a voulu
faciliter l’accès des francophones au marché nord-amé-
ricain. «
Il est plus facile d’y entrer par le Québec, une
porte d’entrée que nous promouvons
», explique son
Président, qui avoue le sentiment de ses pairs québecois
d’être «
le petit village gaulois en Amérique du Nord, résis-
tant contre ”l’envahisseur” américain
». L’AGRAQ a donc
été l’année dernière l’instigatrice du partenariat entre
le Club et l’université francophone Laval, qui dispense
la formation ARM et un microprogramme diplômant en
gestion des risques (façon nord-américaine). «
Des fran-
cophones peuvent venir étudier le modèle nord-américain
à Laval tout en découvrant les pratiques francophones
dans nos entreprises québecoises
».
LE CLUB FRANCORISK : UNE OPPORTUNITÉ
L’AGRAQ considère le Club FrancoRisk comme «
une oppor-
tunité
» : ce club peut devenir LA plate-forme de tous les
gestionnaires de risques francophones et répondre à un
besoin d’information et de partage (il y a 10 millions de
francophones au Canada). Ancien Président de l’AGRAQ
de 2004 à 2006, Michel Turcotte est son ambassadeur
auprès du Club. Il portera la vision de l’association
québécoise : «
aller vers les individus francophones, qui
sont répartis sur toute la planète, et pas seulement vers
les pays francophones
».
Stéphane Cossette formule également des attentes :
«
il y a d’abord des besoins importants en Afrique en
logistique, documentation, forums, auxquels le Club peut
répondre, avec la participation de l’AGRAQ. Nous attendons
aussi du Club qu’il aborde des problématiques communes
aux francophones, sans entrer forcément dans des débats
très techniques, en formalisant et diffusant un langage
des affaires commun en français (il est majoritairement
anglais aujourd’hui)
».
Unité de langage qui devrait, selon le Président de
l’AGRAQ, renforcer la vision extérieure d’un métier fort
et clairement défini.
EndevenantmembrefondateurduClubFrancoRisken2015, l’AssociationdesGestionnaires
de Risques et d’Assurances du Québec (250 membres) entend bien devenir la porte d’en-
trée des francophones en Amérique du Nord et favoriser la diffusion de leur culture
professionnelle commune. Explications avec Stéphane Cossette, Président de l’AGRAQ.
Stéphane Cossette,
Président de l’AGRAQ
Michel Turcotte,
Ambassadeur de l’AGRAQ
au Club FrancoRisk
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE
I N°8 I
MARS 2016
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ACTUALITÉ DE L’AMRAE
FRANCOPHONIE