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opérateur de transport multimodal
dans le monde se présente comme un
Groupe intégré tant en raison de sa
dimension géographique que surtout
de sa dimension métier. Exploitation
des transports, maintenance et ingénierie
des systèmes de transport, tous les métiers
nécessaires à la réalisation d’une offre de
transport sont intégrés. «
Cette unicité est une
force pour la RATP
», estime Philippe Vappereau,
aux commandes des risques du Groupe depuis
janvier 2014. La gamme des risques, qu’il gère
avec son équipe de quatre personnes, est donc
très large car liée à cette diversité des métiers.
La DGMR est rattachée au service de la
Direction générale et, plus particulièrement,
au Directeur de Cabinet. Le Comité d’Audit du
Conseil d’Administration joue annuellement le
rôle de régulateur de l’ensemble de la gestion
des risques du Groupe. Philippe Vappereau est
membre du Comité de Direction.
Tous les risques inhérents aux trois niveaux
de l’entreprise publique sont analysés par
la DGMR : le Groupe, le Département et les
filiales de rang 1, ainsi que les filiales dépen-
dantes de RATP Dev (environ une centaine,
réparties dans 14 pays).
Dans la perspective des ouvertures à la
concurrence à venir –bus de la région pari-
sienne à partir de 2024, tramways en 2029 et
métros et RER en 2039 – l’entreprise publique
est en pleine refonte de son modèle écono-
mique. Cette révision du business model est
un élément clé de la cartographie des risques
et le déploiement d’un système de pilotage fin
de ces risques a pour objet essentiel de sécu-
riser le résultat.
LA SÉCURITÉ FERROVIAIRE AU CŒUR
DU MÉTIER
«
Au départ, les gens avaient dumal à effectuer le
distinguo entre maîtrise des risques et manage-
ment des risques. L’équipe, constituée en 2009
pour le management des risques, était volon-
tairement très resserrée dans le but d’animer la
démarche et de développer la culture du risque
également en dehors du monde de la sécurité
ferroviaire
», explique le patron des risques, la
sécurité ferroviaire étant au cœur du métier de
l’opérateur public de transport. «
Les départe-
ments RER, métro et bus se sont appropriés assez
rapidement les démarches ERM. Nous leur avons
apporté de la méthode
».
Le Groupe distingue la sécurité au sens « acci-
dentologie ferroviaire ou routière » et la sûreté
des personnes se trouvant dans les espaces ou
les trains. «
La RATP possède un département
sécurité qui fait de la sûreté puisqu’il gère les
risques d’attentat, de vandalisme, de dégra-
dation et d’atteinte aux personnes. Pour la
sécurité ferroviaire, nous avons une Délégation
Générale dédiée qui pilote l’ensemble des
actions de maîtrise du risque “accident ferro-
viaire” et qui est rattachée directement à la
Présidente Élisabeth Borne.
»
UN RISQUE RH SANS PRÉCÉDENT
À la RATP, le risque de sécurité ferroviaire
recouvre aussi bien les aspects techniques
qu’humains. «
Même si nous avons deux lignes
en automatique dans le métro, dans la majorité
il y a des hommes aux commandes. Les forma-
tions, les mises à niveau, la qualité du mana-
gement sont essentielles pour rester à un bon
niveau de maîtrise du risque
».
Les risques liés aux hommes sont donc extrê-
mement prégnants et suivis de près. «
Toute
la qualité du service que l’on offre dépend de
la qualité des prestations de notre personnel.
Le risque managérial est donc extrêmement
fort : un management défaillant entraîne une
qualité de service défaillante et donc des péna-
lités de la part de notre autorité organisatrice.
Il y a donc un lien direct entre la qualité du
management et ce que le voyageur va ressentir
sur nos réseaux, et aussi le résultat affecté par
ces pénalités potentielles.
»
Le défi ? Œuvrer pour que la prise de conscience
du risque soit pleinement intégrée dans le
management quotidien. «
C’est le niveau 3 de
maturité des systèmes d’ERM
», rappelle Philippe
Vappereau.
LE PAS DE TROIS DE LA MÉTHODE ERM
La méthode de gestion des risques repose sur
trois processus. Le premier, classique, consiste
à identifier, sélectionner et évaluer les risques
en occurrence, gravité et maîtrise. «
Si l’on
PHILIPPE VAPPEREAU, DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL AU MANAGEMENT
DES RISQUES, GROUPE RATP
MULTIMODAL
La Délégation Générale au Management des Risques (DGMR) du Groupe RATP a été créée en 2009.
Depuis janvier 2014, Philippe Vappereau poursuit la démarche ERM initiée par Serge Dassonville,
le premier Risk Manager du Groupe.
Témoignage de Philippe Vappereau, Délégué général au Management des Risques, Groupe RATP
Par Sophie Bougeard
«Dans la perspective des
prochaines ouvertures à
la concurrence, le Groupe
repense actuellement son
modèle économique.»
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DE L’AMRAE
I N°8 I
MARS 2016
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PORTRAIT