PORTRAIT
dire que nos oreilles et nos yeux sont grand ouverts, partout dans le monde, avec
des outils classiques et digitaux, des équipes internes et des prestataires spécia-
lisés. Qualité des produits, des services, de l’accueil, marque employeur, attrac-
tivité financière, nous sommes des veilleurs professionnels
. »
«
En matière de supply chain, notre préoccupation première est la qualité des
matières que nous utilisons et de cultiver notre excellence de production : nous
restons des artisans
», sourit-elle. Quant au devoir de vigilance et à la loi
Sapin 2, rappelons que le Groupe produit très majoritairement en France et, ce
n’est probablement pas une coïncidence, que le Directeur du développement
durable de la maison est Pierre-Alexandre Bapst, précédemment Directeur
audit et risques d’Hermès et alors Administrateur de l’AMRAE.
CONTREFAÇON : AGIR AVEC DISCERNEMENT
Le risque de contrefaçon et d’atteinte à la propriété intellectuelle du Groupe
est un risque suivi avec énormément d’attention par une juriste spécialisée.
«
Ce risque est intéressant du point de vue assurantiel. Il est certain, donc par
essence non assurable. C’est pourquoi, je ne suis que très peu impliquée dans
son traitement. En matière d’assignation et de poursuite, il faut donc agir avec
discernement et efficacité et ne jamais se résigner
».
DES ASSUREURS DURABLES QUI DEVRONT SE MONTRER CRÉATIFS
Fidèle à ses partenaires historiques (FM Global en dommages depuis 23 ans,
le courtier Verspieren depuis plus de 30 ans), le groupe Hermès travaille avec
les plus gros assureurs de la place, dont AIG, AXA, Chubb, Zurich ou Liberty…
«
En 2011, il n’y avait pas encore cette prédominance des réseaux sociaux et cette
fulgurance des informations, fiables ou non. Les risques étaient plus faciles à
maîtriser et la plupart d’entre eux étaient transférables aux assureurs. Mais tout
évolue et doit être revisité. Par exemple, nous sommes implantés dans des zones
touristiques très sensibles aux contextes géopolitiques : nous avons des pertes
d’exploitation quand le client ne peut accéder à une boutique. Ainsi, aujourd’hui,
avec l’apparition de ces nouveaux risques dont beaucoup occasionnent des
”pertes sans dommages”, j’exprime les mêmes attentes que mes homologues
de la restauration, des parcs à thèmes et autres industries de loisir. Je suis, nous
sommes, ouverts aux nouvelles solutions assurantielles que de nouveaux acteurs
ou nos partenaires habituels pourront – et doivent – nous proposer. Je ne doute
pas que le marché finira par trouver des solutions de couverture, mais en atten-
dant, face à ces risques complexes, la seule solution reste la prévention et l’au-
to-assurance
».
Quant à la captive d’assurance, si l’intérêt en est explicite, la réponse est sans
ambiguïté : «
face à ces risques non assurables, nous nous sommes posé la ques-
tion d’une captive, notamment suite au rachat d’une ferme de crocodiles. Mais
nous n’avons pas encore un volume de primes suffisant. Un jour peut-être…
».
3 QUESTIONS À
Sophie Wadoux,
Responsable Audit et Risques
chez Hermès International
Quelles sont vos interactions
avec la Direction des Assurances
et de la Prévention ?
La Direction de l'Audit Interne
et des Risques travaille en étroite collaboration avec la
Direction des Assurances dans le cadre de la réalisation
de ses missions d'audit mais aussi des exercices de carto-
graphies des risques. Bien que rattachées à des directions
distinctes, nos équipes se sont rapprochées et travaillent
désormais de façon très coordonnée. Les échanges sont
pdXdeb et UPRXlXt b _Pr ]otre _rogX\Xt V oVrP_WX`de
nous sommes dans le même immeuble, au même étage.
Ainsi l’équipe audit complète et parfait sa culture assu-
rP]tXelle et _e]be de _ldb e] _ldb o]P]Re\e]t dd rXb`de.
Quant à l’équipe d’Estelle, c’est une nouvelle certitude
de disposer d'un relais de communication supplémen-
taire en matière de prévention et de sensibilisation aux
risques. La Direction des Assurances est ainsi systémati-
`de\e]t Ro]bdlt e PeP]t RWP`de \XbbXo] d PddXt Po] de
collecter les informations relatives aux éventuels sinistres
P]t rXedrb de lP olXPle Ro]Rer] e. 6lle ]odb trP]b\et leb
dernières recommandations de prévention de l'assureur.
?odb e rXoo]b `de le Ro]tr+le X]ter]e e] P QXe] Pbbdr le
suivi. En cours de mission, des échanges peuvent aussi
PeoXr lXed Po] de ePlXder RertPX]b _oX]tb b_ RXo`deb.
6]o] ]ob dedg dXreRtXo]b ]ote]t PeeR bPtXbUPRtXo] "tre
\PX]te]P]t b_o]tP] \e]t bollXRXt eb _Pr leb olXPleb et
directions métier qui n’attendent plus les «
rotations
» des
auditeurs pour évoquer la question des risques.
Comment s’articulent la cartographie et le plan d’assu-
rance ?
Dans un premier temps, nous recensons systématique-
ment, avec la Direction des Assurances, dans le cadre
de nos exercices de cartographie des risques, tout ce
qui aujourd’hui est techniquement assurable quant à
]ob rXb`deb Xde]tXo b. ?o\Qre de Reb rXb`deb bo]t d Y
couverts, mais nous regardons toujours les éventuelles
zones d'amélioration et portons l’ensemble de ces
éléments à l'attention du ComEx. La cartographie qui lui
ebt _r be]t e relPtXee\e]t bX\_lXo e dXbtX]Vde VPle-
ment ce qui est assuré de ce qui ne l’est pas : depuis ces
dernières années, le ComEx a donc une réelle appréhen-
sion du risque assurable et non assurable.
Ma direction peut également être conduite à participer
aux réunions avec les assureurs dans le cadre du renouvel-
lement d'une police ou de la recherche d'une couverture
innovante.
Face à ces nouveaux risques, les méthodologies clas-
si`ues de `uantioRation et de ea[orisation sonte[[es
toujours utilisables ?
Nous les enrichissons des travaux et retour d’expérience
de nos homologues et de ceux des associations profes-
sionnelles référentes comme l’AMRAE ou l’IFACI.
« Face à ces risques complexes,
la seule solution reste la prévention
et l’auto-assurance. »
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE
I N°13 I
ÉTÉ 2017
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