ACTUALITÉ DE L’AMRAE
PUBLICATIONS
E
n 2014, la Commission Risques et
Ressources Humaines de l’AMRAE avait
publié un livre blanc montrant que
seules 20 % des entreprises répon-
dantes considéraient que le Risque RH
était susceptible de dégrader la performance de
l’entreprise.
En 2016, c’est auprès de 36 assureurs de
personnes, courtiers et prestataires spécia-
lisés dans la prévention des risques RH que la
Commission a enquêté. Objectif ? Apprécier la
vision de celles et ceux qui doivent assurer les
risques RH, même si l’intégralité de ces derniers
n’est pas assurable.
Un double prisme leur était proposé en testant
des hypothèses marketing et de prix («la
détermination du prix de couverture tient-elle
compte de la politique de prévention ?») :
❱
Stratégique,
sur l’utilité de l’investissement
dans la prévention, dans leur plan de dévelop-
pement et dans leurs budgets techniques ;
❱
Opérationnels,
avec des angles sur les tari-
fications et les méthodes de commercialisation.
Pour les professionnels interrogés, la préven-
tion du risque RH est d’abord l’affaire des RH
(35 %) ou de la direction (14 %) si la structure
est de petite taille, mais surtout l’affaire de
tous. En termes de bénéfices attendus, assu-
reurs et courtiers évoquent d’abord le marke-
ting et commercial (31 %) puis la fidélisation
(25 %) suivie par la prévention des risques
(24 %) et la RSE (20 %).
PRÉVENTION DES RISQUES RH
NE RIME PAS AVEC RÉDUCTION
TARIFAIRE
Les Risk Managers le vivent quotidiennement :
un risque aux conséquences explicitement non
durablement quantifiables, est difficilement
audible et lisible dans l’entreprise. Parce qu’il
est diffus et protéiforme, le risque RH, hors
Safety
, a encore du mal à s’inscrire dans la
cartographie des Risk Managers, à l’exception
peut-être de celui de la perte de talents.
Quand 14 % des assureurs/courtiers déclarent
tarifer à la baisse, s’ils détectent une politique
de réduction des risques RH dont ils pourraient
être co-acteurs, 38%répondent par la négative,
24 % formulent un avis mitigé quand 24 % ne se
prononcent pas.
Ceux qui réfléchissent sur des approches mixtes
(inclusion/vente directe) pour la financer en
fonction de la nature des risques, de la branche
professionnelle, de la nature des contrats ou de
leur proprematurité commerciale reconnaissent
ne pas pouvoir calculer de ROI qualitatif ou
quantitatif pour trouver «
le point d’atterrissage
de la prévention
».
QUALITÉ DE VIE AU TRAVAIL,
PRÉVENTION DES RISQUES RH :
TOUJOURS UN ACTE DE FOI
AU REGARD DE LA FROIDEUR
DU COMPTE DE RÉSULTAT
DES ASSUREURS
La conclusion de la Commission est nette :
76 % des interviewés admettent que le modèle
économique de la prévention des risques RH
n’est pas encore trouvé et 65 % d’entre eux ne
la voient que comme un centre de coûts.
NE JAMAIS DÉSESPÉRER
Pourtant les entreprises qui se sont lancées dans
des démarches vertueuses savent mesurer les
résultats comme en témoigne Laurence Breton-
Kueny, la DRH du groupe Afnor, à la commission
de l’AMRAE et à la Tribune de l’assurance. D’une
part dit-elle en substance, il existe des normes
en risques RH ISO 9001, 31001, 37001 et bientôt
45001 et d’autre part les investissements sur
«les quatre piliers (hygiène de vie, environne-
ment de travail, pratiques managériales et équi-
libre vie professionnelle/privée) sont payants».
L’absentéisme est inférieur à 4 %, les comptes
mutuelles et prévoyance sont équilibrés, le baro-
mètre social positif au niveau collectif.
Un signal faible que beaucoup espèrent devenir
fort.
RÉVENTION DES RISQUES RH ET TARIFICATION
EN ROUTE VERS LA RÉUNIFICATION
La conclusion de l’étude de la Commission Risques et Ressources Humaines de l’AMRAE auprès des
assureurs et courtiers est sans appel : leur décorrélation est quasi-totale entre les politiques de
prévention des risques RH et la tarification des garanties Vie.
Durée estimée du ROI
en matière de prévention
des risques RH
(Source : livre blanc p. 21)
55 % 29 % 16 %
Ne
savent
pas
+ de
3 ans
- de
3 ans
ATOUT RISK MANAGER, LA REVUE DES PROFESSIONNELS DU RISQUE ET DE L'ASSURANCE
I N°12 I
MARS 2017
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