ATOUT RISK MANAGER N°35

ATOUT RISK MANAGER N°35 I HIVER 2022-2023 60 Actualités de l’Amrae - Publications Pour le climat, innover et revisiter les standards de l’assurance Sur le risque climatique, l’engagement des risk managers est résolu. Sur la question centrale de la gouvernance et du pilotage de ce risque, le flou perdure. L’approche des entreprises reste majoritairement court-termistedans laprévention de cet aléa qui pourtant, s’inscrit sur le long terme. Enfin, les risk managers témoignent d’un manque de satisfaction face à l’offre assurantielle du marché. Retour sur les propos d’Oliver Wild, Michel Josset (Amrae) et Antoine Denoix et François Lanevère (Axa Climate) lors de la présentation à lapressedecettedeuxièmeéditiondubaromètre. Des riskmanagers centrés sur le court et le moyen terme La canicule est devenue le risque climatique numéroun. Les risques résultants de changement graduels, comme l’élévation du niveau de la mer ou l’érosion des sols sont cités par moins de la moitié des répondants. « En matière de risque climatique, les entreprises agissent sur deux temps », énonce Oliver Wild : « le court terme pour la protection, le moyen et long terme pour la transformation. » Le lien avec l’assurance est permanent pour conduire les analyses, évaluer correctement le risque, mettre en œuvre les justes mesures de prévention et bien se faire accompagner. « Nous avons besoin de l’assurance », réaffirme le président de l’Amrae. La gouvernance du risque climatique progresse, en apparence… Si l’aléa climatique est bien intégré dans les cartographies des risques (70 % des réponses), sa gouvernance reste insuffisante, malgré un gain de sept points par rapport à 2021 : seuls 59 % des répondants en connaissent l’existence au sein de leur organisation. 1. GIEC : Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat https://www.ipcc.ch/languages-2/francais/ « Il y a encore du flou sur le sponsoring du risque climatique, il doit y avoir une organisation qui doit soutenir sa gestion, à l’instar de ce qui se fait sur le risque cyber », souligne Oliver Wild. Or « il est très important de solidifier cette gouvernance autour du climat », renchérit Antoine Denoix, directeur d’Axa Climate. « Puisqu’il existe sept autres limites planétaires dont on va parler progressivement dans les prochaines années. Cette gouvernance sur le climat doit être bien ancrée pour être prêt pour les prochaines vagues qui vont traiter globalement des limites de la planète, au-delà du carbone. » Double matérialité Alimenter les organes en charge du risque climatique sur ses conséquencespour l’entreprise et sur lesmoyens àmobiliser pour leur prévention, c’est également informer sur son impact positif ou négatif sur la biodiversité et sur les répercussions économiques et sociales locales dans les deux sens. Bien au-delà des données financières. L’enneigement, donnée pauvre du Giec1, est par exemple un indicateur-clé pour le tourisme et les stations de sports d’hiver, illustrent Oliver Wild et Antoine Denoix. Investir dans l’innovation et la donnée L’adaptation au changement climatique se décline au plan opérationnel, usine par usine, établissement par établissement. L’inscrire sur un profil de risque à un horizon de vingt ou trente ans selon les scénarios du Giec appelle des modélisations plus locales. Des premiers pas sont accomplis chez certains qui superposent déjà des cartes de leurs sites avec des cartes de biodiversité ou d’inondation. Elles devront être enrichies au fil du temps, et ne plus montrer autant d’hétérogénéité entre assurés, assureurs et réassureurs. « Il est important qu’ils continuent d’investir là-dessus. Nous sommes prêts à payer ces services », insiste Michel Josset. Penser et agir pour le risque climatique et pour les nouveaux risques, c’est s’affranchir des pratiques anciennes à base de statistiques et d’historiques, pour travailler avec les experts des métiers, ont revendiquéAntoineDenoix et Oliver Wild. À nouveaux risques, nouvelles expertises Baromètre Amrae 2022 de l’engagement pour le climat, en partenariat avec Axa Climate BAROMÈTRE AMRAE DE L’ENGAGEMENT POUR LE CLIMAT En partenariat avec AXA Climate 2022 « Il va falloir être de plus en plus précis : que ce soit sous la forme de cartographies, de scénarios quantifiés, ou encore de plans de résilience détaillés. » Oliver Wild, Amrae.

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