ATOUT RISK MANAGER N°29

ATOUT RISK MANAGER N°29 I ÉTÉ 2021 26 Dossier - L’audit et l’expertise avant sinistres : nouvelles règles pour nouveaux enjeux Pas de gain de temps Tous les acteurs s’accordent pour dire que le temps de travail global sur les audits à distance ne s’est pas réduit, le temps de déplacement ayant été remplacé par le temps de préparation. En revanche, le manque de contact physique a lui été ressenti de façon beaucoup plus prégnante. « Les outils à distance sont bien adaptés pour examiner un point précis de prévention ou pour suivre la réalisation des recommandations chez un client déjà en portefeuille : cela accélère les échanges et permet une vision du risque plus dynamique, proche du temps réel. En revanche, un audit virtuel n’est pas envisageable pour une première visite, car la vision d’ensemble sera difficile à obtenir. La présence sur place reste primordiale pour avoir une sensation de maîtrise du risque, et cela passe à la fois par la vue, l’odorat et l’ouïe. Unemachine qui ne tourne pas bien, ça s’entend tout de suite » illustre Eva Poujardieu. « Sur un site qui n’a jamais été visité, l’audit à distance ne permettra de restituer qu’une vision parcellaire du risque » confirme Cécile Jouve. « Mais si on a un «point zéro », et si on connaît bien l’usine, un audit virtuel qui se concentre sur les évolutions mineures et/ou le suivi des recommandations est parfaitement envisageable » estime Michel Josset. « En outre, le «distanciel » présente un gros avantage : la prise en compte plus rapide des recommandations effectuées, sans attendre la prochaine visite de suivi sur place» rappelle en effet Denis Stasinski de Zurich. Sur un des sites industriels qu’il assure, FM Global a même pu guider à distance, en pleine pandémie, un installateur de protection incendie et effectuer les tests en direct : « Nous avons ainsi pu considérer le site comme sécurisé et le prendre en compte dans le contrat » se félicite Jérôme Picard. Un déficit de contacts humains Pour autant, des freins subsistent à ce mode de travail. Notamment en termes de perte d’informations. Une visite sur site permet de sentir l’ambiance, de parler aux équipes et de profiter de la pause déjeuner pour des échanges informels entre industriels et experts. « L’information essentielle est donnée plus par les hommes que par les outils. Or c’est parfois difficile de reconstituer un contact humain en visioconférence, car l’écran agit comme un filtre » estime Frédéric Chaplain. C’est d’ailleurs pour maintenir ce contact que FM Global a proposé « Quand notre assureur nous a proposé des audits de prévention à distance, nous avons mis nos conditions : uniquement si les équipes prévention étaient déjà venues sur place et s’il s’agissait du même ingénieur que d’habitude» Estelle Josso, Administratrice de l’AMRAE, Directrice Assurance et Prévention d’Hermes « Seul regret : le mode à distance n’a pas permis d’attribuer le label RHP (Risque Hautement Protégé) à certains sites qui l’auraient mérité» Élodie Dunand , Corporate Loss Control Manager de Faurecia © Polyexpert

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