ATOUT RISK MANAGER N°29

ATOUT RISK MANAGER N°29 I ÉTÉ 2021 25 Dossier - L’audit et l’expertise avant sinistres : nouvelles règles pour nouveaux enjeux Des initiatives plutôt bien accueillies « Les clients ont une préférence naturelle pour le contact humain lors des audits, donc il y avait un frein psychologique à lever et l’accélération de la digitalisation constitue un facteur favorable » reconnaît Denis Stasinski. Mais la plupart des assurés ont accepté le déploiement de ces audits d’un nouveau genre, car ils sont conscients que c’est dans leur intérêt. « Les maisons mères surtout s’inquiétaient d’une absence durable de visites dans leurs filiales. Cette inquiétude était présente sur tous les secteurs d’activité mais plus particulièrement dans la logistique, l’industrie pharmaceutique et l’agroalimentaire, dont les méthodes de travail, et donc les risques, ont évolué avec la crise sanitaire » témoigne Jérôme Picard. « Le recours aux audits à distance a permis de ne pas accumuler de retard sur le programme de visites. Au total, notre assureur en a effectué 185 en 2020, dont une dizaine à distance. Seul regret : le mode à distance n’a pas permis d’attribuer le label RHP (Risque Hautement Protégé) à certains sites qui l’auraient mérité » évoque Élodie Dunand de Faurecia. « Dans l’industrie, de nombreux secteurs ont continué leur activité et ne se sont pas ou peu arrêtés. Mais les visites sur site n’étant pas autorisées, nous avons dû faire preuve de pédagogie pour qu’ils maintiennent leur vigilance prévention, avec un mot d’ordre : un sinistre en temps de crise aura des impacts plus graves qu’en temps normal » précise Frédéric Chaplain. Et Roland Baudu de compléter : « En ce sens, nous avons développé l’outil digital Risk@ccess sur lequel le client peut visualiser tous ses sites assurés et gérer ainsi ses plans de prévention : partager l’avancement des recommandations, déposer des éléments de preuve, suivre l’évolution de la cotation de son risque, les axes d’amélioration et les priorités… Cette interface, co-construite avec nos assurés, permet de tout centraliser, ce qui génère un vrai gain de temps et d’efficacité. Les données peuvent bien sûr être transférées sur le SIGR du Risk Manager. Et nous réfléchissons à ouvrir cet outil aux assureurs… ». Mais face aux initiatives des assureurs et des courtiers, certains Risk Managers ont posé les limites, comme Estelle Josso, administratrice de l’AMRAE, Directrice Assurance et Prévention d’Hermes International : « Quand notre assureur nous a proposé des audits de prévention à distance, nous avons mis nos conditions : uniquement si les équipes prévention étaient déjà venues sur place et s’il s’agissait du même ingénieur que d’habitude. Sur nos sites de production, cela n’a pas posé de problème mais sur nos magasins de vente répartis aux quatre coins du monde, de nombreux audits ont ainsi été reportés à 2021. Heureusement, la prévention a toujours été très intégrée dans nos processus ». « Le mode distant ne fait pas tout et n’est pas adapté par exemple pour les sites industriels à forts enjeux ou de plusieurs milliers de mètres carrés» Roland Baudu, Manager prévention chez Verlingue « Pour éviter au client le désagrément causé par le téléchargement d’une application, nous avons opté pour l’envoi d’un lien qui ouvre un espace d’échange vidéo en direct avec l’assuré» Olivier Willems, Directeur général délégué de Stelliant

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