ATOUT RISK MANAGER N°29

ATOUT RISK MANAGER N°29 I ÉTÉ 2021 23 Dossier - L’audit et l’expertise avant sinistres : nouvelles règles pour nouveaux enjeux de faire de la prévention, sans déplacement physique, afin que le travail d’analyse de risques puisse se faire avec un minimum de visibilité, même en mode dégradé» . Le premier outil de communication à distance plébiscité entre assureur et assuré est la plateforme d’échange digitale, dont le rôle est devenu central pour faciliter l’échange de documents. Bien entendu, ces espaces de stockage et d’échanges sont entièrement sécurisés pour protéger les données (voir encadré). Et ils sont alimentés lors de la phase de préparation des documents en amont, devenue beaucoup plus importante. «Avant, on pouvait se contenter de préparer les documents pour le jour J et l’expert repartait avec une liasse de papiers… là, tout doit être prêt avant. Mais cet effort de rigueur est bénéfique et permet d’optimiser le temps efficient» explique Roland Baudu, Manager prévention chez Verlingue. Car le plus souvent, cette phase de collecte d’informations donne ensuite lieu à une réunion de revue documentaire en visioconférence (Zoom, Teams, …) où l’ingénieur prévention va pouvoir poser ses questions et échanger avec les différents acteurs concernés : Directeur d’usine, Directeur prévention, Responsable maintenance, Responsable sécurité… « Le mode distant permet de mobiliser plus de personnes autour de la table. Moi qui supervise la prévention monde par exemple, j’ai pu dégager du temps pour voir à quoi ressemblent nos usines sans avoir à me déplacer» se réjouit Élodie Dunand, Corporate Loss Control Manager de Faurecia. Parfois, les courtiers préparent cette réunion bien en amont avec leur client : « Des questionnaires ont été créés et sont poussés en avance de phase. Ils servent ensuite de support lors d’une à deux sessions tripartites avec l’assureur. Face à l’exigence accrue des assureurs, la rédaction de rapports de risques nous a vraiment aidés à placer les risques lors des renouvellements » illustre Cécile Jouve. « Notre rôle de courtier est d’aider nos clients à préserver leurs actifs et à challenger les recommandations de l’assureur. Mais nous intervenons en amont pour nos clients pour les aider à rendre ces audits plus opérationnels, qu’ils soient virtuels ou physiques. La prévention constitue une des pierres angulaires de notremétier de conseil. Et ce d’autant plus depuis la crise sanitaire » estime Frédéric Chaplain, Directeur IARDT de Verlingue. « Nous réalisions entre 10 et 20 audits à distance par an. Mais en nous privant de visites sur site, la Covid-19 a fait passer ce nombre à 15 000 visites sur l’année 2020 ! » Jérôme Picard, Responsable de l’ingénierie de compte pour les entreprises assurées par FM Global pour les «Opérations de Paris» DONNÉES PERSONNELLES, DONNÉES SENSIBLES… MÊME COMBAT Travailler à distance génère automati- quemen t un vo l ume d ’ i n f o rma t i ons échangées p l us cons i s t an t , ca r une pa r t impor t an t e des documen t s es t normalement consultée sur place. Or les données des personnes morales (chiffre d’affaires, localisation, notes de calculs…) sont des informations protégées. S’il est évident que l’entreprise reste propriétaire de ses données, la question du lieu, de la qualité et de la durée du stockage est déterminante… Pour se protéger, des accords de confidentialité sont inclus dans les polices d’assurance. Et les portails utilisés par les assureurs et les experts sont le plus souvent certifiés ISO 27 001. Des clauses de confidentialité sont également incluses dans les contrats de missions des experts. Au final, le niveau d’exigence est le même : toutes les données échangées lors des audits et expertises à distance obéissent aux mêmes règles que celles récupérées par l’expert lorsqu’il effectue sa visite sur le terrain. Les photos issues de captures de vidéos sont prises avec l’accord de l’assuré, qui doit donner à chaque fois son autorisation expresse. Idem pour la diffusion des informations, qui nécessite l’accord de l’assuré. Et quand ils utilisent des solutions de prestataires, les assureurs envoient leurs ingénieurs « risque cyber » vérifier leur fiabilité et leur robustesse. Cécile Jouve, Responsable Ingénierie prévention chez Marsh

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