ATOUT RISK MANAGER N°25

ATOUT RISK MANAGER N°25 I ÉTÉ 2020 50 VEILLE ET POSITION ’AMRAE représente les entreprises françaises engagées dans la compétition mondiale qui, depuis le début de la crise Covid‑19, s’adaptent pour poursuivre leur activité. Même si beaucoup souffrent de la crise économique, elles font aujourd’hui redémarrer l’économie réelle. Notre conviction en sort renforcée : alors qu’il faut prendre plus de risques pour relancer l’économie, seul un changement de paradigme entre le Risk Management et l’assurance permettra de réconcilier le risque et l’économie. C’est aux entreprises d’en prendre le « leadership». Les investisseurs et les consommateurs suivront alors! ENTREPRENDRE, C’EST PRENDRE DES RISQUES ET POUVOIR LES FINANCER Le partage du risque structure les rapports entre les entreprises au sein des chaines de valeur. Dans le système économique et social, il structure aussi les rapports entre l’entreprise et ses parties prenantes issues de la Société et l’État. C’est ainsi que les révolutions technologiques successives, la globalisation économique et ses impacts sur la planète et la société, ont font monter en puissance les grands risques. La gestion globale des risques, ou l’approche par les risques, est devenue un outil de pilotage essentiel à la gouvernance de l’entreprise durable. Gérer un risque pour l’entreprise, quand on ne peut pas l’éviter, c’est pouvoir en financer l’impact. Les entreprises portent sur leur bilan tous les risques de leur activité. Les entreprises portent sur leur bilan tous les risques de leur activité, ils sont en réalité en majorité peu assurables, car spécifiques au métier ou à la gestion de l’entreprise, c’est le risque moral. Le risque ultime de l’échec de l’entreprise, même s’il touche aussi ses parties prenantes, revient en priorité aux actionnaires, tout comme leur revient la valorisation de son succès, en bourse par exemple. TRANSFÉRER LE RISQUE CONNU ETMESURÉ Les entreprises transfèrent aux assureurs les risques plus exogènes, que ceux-ci connaissent et mesurent dans le temps. L’assurance -, ce mécanisme fondamental de financement du risque - organise une mutualisation entre les entreprises sur le bilan de l’assureur. S’assurer d’un capital « collatéral », revient en quelque sorte à « acheter » le temps nécessaire pour redémarrer après un choc exceptionnel. C’est se protéger sans s’endetter. Mais s’assurer reste avant tout une décision de gestion (hors assurances obligatoires), dont seules les entreprises ont le libre arbitre et doivent le garder. Elles le font pour la part des conséquences LES PERTES ÉCONOMIQUES DES ENTREPRISES NE SONT PAS UN «DOMMAGE» FACILEMENTASSURABLE Contrairement aux dommages matériels, elles ne présentent pas les caractéristiques communes permettant leur modélisation par des lois probabilistes. D’une part, elles sont fonctions de la nature de l’activité et du métier que l’on y exerce : qu’y-a-t-il de commun entre l’arrêt d’un établissement recevant du public, le ralentissement des activités de services faute de clients, ou l’arrêt d’un site de fabrication faute de salariés ou de matières premières? Renforcer la résilience de l’économie par le Risk Management est absolument critique pour les conséquences économiques des risques exceptionnels et facilitera leur assurabilité. «  La gestion globale des risques, ou l’approche par les risques, est devenue un outil de pilotage essentiel à la gouvernance de l’entreprise durable. » L Article écrit le 30 juin 2020 PAR BRIGITTE BOUQUOT, PRÉSIDENTE DE L’AMRAE FACE À UNE CRISE SYSTÉMIQUE, LE REMPART DE LA GESTION DES RISQUES

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