LUmière sur la CYberassurance / © Amrae - 23 - 3. PERSPECTIVES 2023 ET 2024 Vers un nouvel équilibre de marché Les grandes entreprises et les entreprises de taille intermédiaire semblent avoir trouvé un équilibre de marché : les taux de primes devraient se stabiliser et les capacités disponibles augmenter en 2023 et 2024. En revanche, les entreprises de taille moyenne tout comme les petites et les microentreprises devraient subir l’ajustement de marché que les plus grandes entreprises ont connu. Il est déjà en cours pour les entreprises de taille moyenne et devrait intervenir en 2024 pour les plus petites entreprises. Gagner en mutualisation pour réduire la volatilité L’équilibre trouvé sur le marché des grandes entreprises et des ETI est en grande partie lié à la baisse de la sinistralité. Est-elle conjoncturelle ou structurelle ? Les mesures de prévention et de protection prises par les entreprises ont-elles réellement porté leurs fruits ? La guerre d’Ukraine va-t-elle faire exploser le nombre d’attaques ? Il est encore trop tôt pour répondre… Mais une certitude demeure : le risque cyber reste volatil. En 2017, les attaques du malware NotPetya ont coûté respectivement 620 M$ aux laboratoires Merck, 300 M$ à FedEx, autant à Maersk et 250 M$ à Saint-Gobain. Le coût cumulé de ces quatre sinistres représente près de cinq fois le volume global de cotisations perçues en 2022 par les assureurs sur le marché français (315,7 M€). «Un montant encore trop faible pour absorber de très gros sinistres», commente Philippe Cotelle. Cette volatilité est perçue par les assureurs comme un facteur de risque. C’est ainsi que le Lloyds’ de Londres a annoncé en août 2022 qu’il ne couvrirait plus les pertes résultant de cyberattaques soutenues par des états. « Pour l’heure, cette position n’est pas suivie par les réassureurs et les assureurs français, observe Philippe Cotelle. Mais elle témoigne d’une certaine nervosité à l’égard du risque cyber, dont l’avenir reste difficile à déchiffrer. » Une augmentation massive du nombre d’entreprises assurées, donc du volume de primes collectées, permettrait de mieux absorber les sinistres extrêmes. De ce point de vue, les résultats de l’année 2022 - très positifs pour les assureurs - sont un bon signal : « Les assureurs retrouvent de l’appétence pour le risque cyber », se félicite Philippe Cotelle.
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