Linda Khelid, risk manager de la ville de Nice et de Métropole Nice Côte d'Azur \ 07 N°43 I HIVER 2024-25 « J’ai su que j’avais trouvé ma voie lorsque j’ai intégré Veolia en 2017 comme risk analyst en alternance. » s’installer dans le sud de la France, après une première vie de Nordiste, et poursuivre son « métier de passion », sans revoir ses ambitions à la baisse. « Animal social » Donner le meilleur de soi et du sens à ce qu’elle fait relève du mantra pour cette jeune femme, aînée d’une fratrie de quatre enfants, née dans un milieu modeste. Dès son plus jeune âge, Linda Khelid fait preuve d’une grande ambition. Encouragée par ses parents à poursuivre des études, elle s’oriente d’abord vers l’agrégation d’économie à l’École nationale supérieure (ENS) de Cachan. « J’avais initialement envisagé cette voie académique, mais j’ai finalement opté pour des études dans le secteur de l’assurance, qui offraient une préparation plus concrète au monde professionnel », expl ique-t-el le. En jonglant entre études et apprentissage, Linda passe successivement un BTS assurance, une licence professionnelle de droit à Paris II puis obtient un master en actuariat, banque, finance et assurances à l’École Nationale de l’assurance (ENASS). En alternance, elle complète ensuite son parcours avec le master de management des risques à la Kedge Business School à Bordeaux. Sa première expérience d’apprentie, à 22 ans, se déroule chez Axa France, à la direction gestion des sinistres clients VIP. Habitation, assurance auto, responsabilité civi le… Les risques des par t icul iers "cinq étoiles" de l’assureur la mobilisent pleinement. El le col labore avec des experts d’assurance, analyse les chaînes de responsabilité et explore les possibilités de recours. « Mais j’ai vite ressenti le besoin de renforcer mes connaissances juridiques », confie-t-elle. Elle poursuit ses études, toujours en alternance chez AXA, cette fois au sein du service de règlement des sinistres des entreprises, et obtient son master. Et participe pour la première fois aux Rencontres Amrae du risk management, en 2017. Des rencontres décisives qui la convainquent de se diriger vers le métier de risk manager, après avoir échangé avec les représentants de la formation en gestion des risques de Kedge. « Je n’ai alors plus eu de doute sur la pertinence de mon choix de carrière. J’ai su que j’avais trouvé ma voie lorsque j’ai intégré Veolia en 2017 comme risk analyst en alternance », se souvient Linda Khelid. À l’époque, la direction des risques du géant mondial des services à l’environnement fonctionne avec une petite équipe de cinq personnes, dirigée par Oliver Wild, directeur des risques et des assurances, qui préside aujourd’hui l’Amrae. Il devient rapidement son mentor. « Elle a absorbé comme une éponge le b.a.-ba du métier et a très vite gagné en autonomie », loue-t-il. Parmi les autres qualités de la risk manager, Oliver Wild souligne sa capacité d’écoute et son sens du relationnel. « Linda est un animal social qui a, en plus, une très forte envie d’apprendre et de progresser », appuie-t-il. Chez Veolia, elle s’immerge dans l’univers exigeant de la gestion des risques au sein de sociétés cotées. Elle contribue notamment au suivi des risques et à la prise en compte des attentes des actionnaires, des enjeux essentiels dans ce contexte. Elle découvre l ’essence du métier : la cartographiedes risques, unoutil stratégique indispensable pour structurer, hiérarchiser et anticiper les menaces potentielles, tout en renforçant la résilience de l’organisation. Sa première présentation devant une direction générale, « une montée d’adrénaline et une immense fierté. Après mes études, je voyais le risque comme une menace qu’il fallait à tout prix éviter. Mais ce jour-là, grâce à cet outil, j’ai compris qu’une approche structurée et pragmatique peut devenir un levier stratégique », éclaire-t-elle. Sapin 2 L’année 2017marque aussi l’entréeen vigueur de la loi Sapin 2 - relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et le trafic d’influence, et à la modernisation de la vie économique - dont la cartographie des risques devient le socle dans les entreprises assujetties. L’occasion de découvrir que ce dispositif n’est pas qu’un levier stratégique, mais aussi un outil d’interface sensible avec les autres services. « C’est l’un des sujets essentiels qu’Oliver m’a appris. Cette nécessité de faire de la pédagogie et de mettre en confiance les responsables des autres fonctions, Dans ce métier, il ne suffit pas de se limiter à alerter sur les risques : il est essentiel d’accompagner ses analyses de solutions pragmatiques et concrètes pour anticiper et gérer efficacement les situations », commente Linda Khelid. En quittant Veol ia pour rejoindre la mul t inat ionale suisse Nest lé, Linda Khelid franchit un échelon hiérarchique - elle devient risk manager adjoint - et découvre les joies des visites d’usines. À l’époque, le groupe en compte plus de vingt dans l’Hexagone. Elle se frotte à Le Palais Hongran à Nice, où se situent les bureaux de la risk manager de la ville et de la métropole.
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