ATOUT RISK MANAGER 48 / ACTUALITÉS DE LA FFCE « Veolia est très fière de figurer parmi les membres fondateurs de la FFCE, qui joue un rôle crucial dans la promotion et le développement des captives en France. » HELMAN LE PAS DE SÉCHEVAL Secrétaire général de Veolia et président de la captive Ves-Ré « Quand on créé une captive, il faut être raisonnablement optimiste, mais se préparer au pire. » JULIEN GUÉNOT Directeur France et Europe du Sud d’AXA XL Elle est le fruit d'une gouvernance effective impliquant une forte participation de tous : direction financière, direction des opérations, direction des risques et des assurances. Cette synergie nous donne une vision holistique de nos risques et permet de prendre des décisions éclairées de façon proactive et intégrée. Transformer le risque en opportunité n'aurait pas été possible sans notre captive et son expertise interne précieuse, qui profite à l'ensemble du groupe », commente-t-il également. En France, par conviction Une parfaite entrée en matière avant la première table ronde consacrée au rôle stratégique des captives de réassurance. Chez SEB, la décision a été prise dès 2020, dans un contexte de renouvellement assurantiel tendu. « Une façon d’être maître de notre destin et de ne plus subir le transfert de nos risques. Par conviction, il n'était pas imaginable pour nous d'aller au Luxembourg ou dans une autre géographie, même si la loi n'avait pas encore été passée à l'époque » précise Anne-Claire Péchoux-Lokoto, responsable juridique et directrice de l’assurance du groupe d’équipement domestique. Même son de cloche du côté du groupe Avril dont les risques à la fois agroalimentaires et chimiques, avec des sites classés Seveso, devenaient parfois difficiles à placer. « Nous voulions combler le gap entre les franchises que nous offrait le marché de l'assurance et celles que pouvaient absorber nos plus petites entités, mais aussi nous doter d'un outil interne de pilotage et de prévention de nos risques », a expliqué Clarisse Billot, directrice assurance et contentieux d’Avri l SCA. Pour Jul ien Guénot, directeur France et Europe du Sud d’AXA XL, « la captive est un formidable accélérateur pour insinuer une culture de gestion des risques au sein d’une entreprise. » Et cet engouement n’est plus l’apanage des grands, constate Christophe Madec, directeur de clientèle chez Besse : « On a longtemps réservé l'outil captive aux grands risques, mais depuis le retournement du marché en 2018-2019, beaucoup de clients de toute taille s'intéressent au sujet : des ETI mais aussi de très belles PME qui viennent chercher de l'information sur cet outil », souligne-t-il. Faciliter le dialogue avec les assureurs En quoi une captive est-elle « stratégique ? Pour Anne-Claire Pechoux-Lokoto, « Une fois que l’on se dote d'une captive, les discussions avec l'assureur ne sont plus tout à fait les mêmes ». « Cela permet de mieux comprendre les contraintes d'une activité réglementée et donc, d’améliorer le dialogue avec ses assureurs » confirme le représentant d’Avril. Stratégique aussi parce qu’une captive relève d’une décision du comex. « Elle permet in fine d'optimiser le coût des risques », complète Chr istophe Madec (Besse). Transi t ion énergétique, employee benefits, selon Julien Guénot, « La captive joue aussi un rôle dans l’orientation ESG, cruciale pour les entreprises françaises », estime le porte-parole d’AXA XL pour qui la captive est un enjeu de long terme. « L’investissement de départ est important, donc on ne crée pas une captive pour la fermer peu de temps après. Même si les réserves sont absorbées la première année par un sinistre, la captive a accès, en tant que filiale, au capital du groupe », rappelle Clarisse Billot. Même avis chez Besse : « Tout ne s’arrête pas à l’agrément. Une captive est potentiellement fragile les premières années. Il faut donc évoquer clairement en interne le risque de devoir recapitaliser, pour éviter ensuite les déceptions ». Consolider l’écosystème Jean-Paul Faugère, vice-président de l ’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), dont les prises de parole sont rares, a ensuite présenté la « philosophie du superviseur » : Avec 18 captives, la France est encore assez modeste, mais le fait que vous soyez si nombreux aujourd’hui illustre l'intérêt de la place de Paris. Il était assez paradoxal de voir l’essentiel des captives vivre en dehors de notre territoire. Aujourd’hui, le système français n'a rien à envier à ceux qui existent à l'étranger. Nous avons déjà LE CHIFFRE 6 mois, c’est le délai réglementaire dont dispose l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) pour rendre sa décision lorsque le dossier d’agrément est complet.
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