ATOUT RISK MANAGER 24 / DOSSIER La fin annoncée du cycle haussier Un marché qui se stabilise enfin, un regain d’appétit, même en cyber, mais des zones d’ombre qui freinent cette note d'optimisme. C’est ce qui ressort de nos entretiens avec six courtiers en pleine campagne de renouvellements 2025. État des lieux. Attendue autant qu’espérée, la stabilisation du marché se confirme. Tout comme le regain d’appétit des assureurs, après leur période de remédiation. Une bonne nouvelle pour les intermédiaires qui ne boudent pas leur plaisir, même à mots choisis. Le marché est redevenu « dynamique » pour Grégory Allard, président de FilhetAllard. « Le cycle haussier commence à s’essouffler », constate pour sa part Sébastien Lenne, directeur IARD de Verlingue. « Contrairement aux années précédentes, le marché montre des signes d’assouplissement très clairs, tant en termes de capacités que de primes. Les assureurs ont reconstitué leurs ratios combinés, ce qui leur permet d’envisager à nouveau un développement sur les grands risques », confirme Laurent Belhout, président d’Aon France, Espagne, Portugal, Maroc. Dans ce contexte de regain d’attractivité commerciale, finaliser les placements est plus facile cette année, et l’on voit même resurgir des surcapacités occasionnant des arbitrages sur certaines lignes. Pour les « bons risques » à la sinistralité maîtrisée, les primes sont stables, voire en diminution pour certains. « Les assureurs se sont refait une santé. Sur les 40 plus gros assureurs avec qui Marsh travaille, ils ne sont plus que 5 % à afficher un ratio combiné supérieur à 100 %, contre 40 % en 2020. Résultat : le marché est plus simple et encore plus souple qu’en 2023. Les renouvellements de juillet se sont passés sereinement et ceux de fin d’année s’annoncent dans la même veine », se réjouit Sandra Magny, directrice des marchés pour Marsh France. On assiste même au retour des contrats de durée, les Long term agreements (LTA), « sans dépasser pour autant les deux années », tempère Grégory Allard. Une reprise encourageante pour un marché qui a connu un redressement pour le moins brutal en 2020. L’arrivée de nouvelles capacités, déjà amorcée en 2023, se confirme avec de récents entrants en coassurance de plus en plus appétents, capables de descendre plus bas dans les programmes : Everest, Sampo, Volante, VHV, Arch, pour n’en citer que quelques-uns. Une concurrence accrue de bon augure pour les clients. Pas de marche arrière sur la rétention Du côté des franchises, pas question en revanche de revenir sur les pratiques de rétention mises en place ces « Nous n’avons aucun état d’âme à ce que le risk manager et l’assureur aient une relation directe et transparente. C’est souvent très constructif car ils comprennent ainsi leurs contraintes respectives. » « Les assureurs sont toujours attentifs à la volatilité de leurs expositions et tendent à limiter leur engagement par dossier. » « Face aux signes d’assouplissement, des appels d’offres commencent à se dessiner. Le marché pourrait donc se montrer plus actif en 2025 et devenir un marché d’opportunités. » GRÉGORY ALLARD Président de Filhet-Allard SÉBASTIEN LENNE Directeur IARD de Verlingue LAURENT BELHOUT Président d’Aon France, Espagne, Portugal, Maroc
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