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12 / ATOUT RISK MANAGER INTERVIEW « Notre fil rouge, c’est servir les Niçois et les habitants de la métropole avec une gestion maîtrisée et éclairée des risques. » risques inhérents à cette mission. Gérer les risques n’est pas une option : c’est un devoir fondamental qui repose sur trois enjeux majeurs : la continuité du service public, l’égalité des citoyens et l’accessibilité à la commande publique, en veillant à ce que les procédures soient transparentes et ouvertes à tous. Et enfin, la mutabilité, c'est-à-dire l’adaptation du service public aux nouvelles attentes de nos administrés et aux évolutions de la société. Je structure donc mon approche autour de principes-clés : l’intégrité des procédures, la conformité à la réglementation, la maîtrise des risques financiers et juridiques, ainsi que le respect des usagers et des agents publics. Ces piliers permettent d’ancrer la gestion des risques dans une dynamique proactive et rigoureuse. Sylvain Faure Notre fil rouge, c’est servir les Niçois et les habitants de la métropole avec une gestion maîtrisée et éclairée des risques. Avant la mise en place de la Direction de l’audit, l’action de l’IGS était principalement centrée sur des enquêtes administratives et des missions s’apparentant à du contrôle de gestion. Cette approche méritait d’être complétée pour prendre en compte les risques transverses de manière structurée, en distinguant bien les méthodes et les pratiques d’inspection et d’audit. La cartographie des risques a permis de combler cette lacune en offrant une vision globale et hiérarchisée des risques. Notre démarche est comparable à celle du secteur privé notamment du secteur « régulé » (banques, assurances) du fait des contraintes réglementaires. Ces contraintes sont massives pour le secteur public territorial et, dans un large mesure, très comparables. La loi Sapin 2 s’applique d’ailleurs au secteur privé et aux collectivités. Cela démontre que la gestion des risques, même dans la sphère publique, repose sur des standards en matière de méthodologie et d’exigence. Cette convergence est essentielle pour garantir la résilience, la transparence et l’efficience de nos actions, mais aussi la traçabilité du processus en vue des contrôles externes. La cartographie des risques reste-t-elle marginale dans le secteur public ? Sylvain Faure : Il est vrai que, contrairement aux grandes entreprises où la fonction de management des risques existe depuis plus de trente ans, les collectivités territoriales s’y sont intéressées plus récemment. Mais aujourd’hui, nous constatons un rattrapage réel. Le dernier benchmark réalisé par la Conférence des inspecteurs et auditeurs territoriaux, le Ciat, révèle que 50 % des directions de l’audit des régions, départements, métropoles et grandes communes ont déjà intégré une fonction de risk management. Il ne fait guère de doute que cette organisation se généralisera rapidement. Ce changement s’expl ique par deux dynamiques fortes : d’une part, les obligations réglementaires qui poussent les collectivités à renforcer leurs dispositifs de maîtrise des risques, et d’autre part, une pression sociale et sociétale de plus en plus marquée. Les usagers du service public attendent désormais un niveau de qualité, de transparence et de réactivité comparable à celles des clients des entreprises du secteur privé. La cartographie des risques est donc loin d’être marginale dans le public. Elle est en train de devenir un outil incontournable pour anticiper, piloter et maîtriser les risques, tout en répondant aux nouvelles attentes des citoyens et des élus. Quel conseil donneriez-vous à vos homologues qui n’ont pas encore franchi ce pas ? Bast ien Nespoulous : Osez prendre l’initiative ! Ne vous enfermez pas dans des dispositifs sédimentés ou hérités du passé. Il est essentiel de reconnaître que des « La loi Sapin 2 s’applique d’ailleurs au secteur privé et aux collectivités. » SYLVAIN FAURE Directeur général adjoint en charge de l’Inspection générale des services et audit de la ville de Nice et de la Métropole SYLVAIN FAURE De gauche à droite : Sylvain Faure et Bastien Nespoulous

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