ATOUT RISK MANAGER N°35 I HIVER 2022-2023 57 Actualités de l’Amrae - Publications Communication sur les risques : l’ESG monte en puissance La nouvelle directive européenne sur l’information extra-financière, dite«CSRD»1, vient àpeined’être publiée. Mais les entreprises semblent s’être déjà saisies du sujet, selon une étude sur la communication des groupes français sur leurs facteursde risquespubliée récemment par l’Amrae et le cabinet d’audit et conseil Grant Thornton2. « Après la taxonomie verte, la «CSRD» va pousser les entreprises à aller vers une évaluation plus fine et plus complète de leurs facteurs de risques nonfinanciers », juge Philippe Noirot, administrateur 1. Adoptée début novembre par le Parlement Européen, la «Corporate Sustainability Reporting Directive» fixe les nouvelles règles du reporting extra-financier qui viendra bientôt remplacer la DPEF (Déclaration annuelle de performance extra-financière). Quelque 50 000 entités européennes sont concernées par le nouveau texte, qui s’appliquera aux entreprises, selon leur taille, à partir de 2025. 2. «Communication des entreprises autour des « facteurs de risque », analyse et étude 2022 », réalisée par Grant Thornton et l’Amrae à partir de la revue de 53 documents d’enregistrement universels portant sur les années en 2019 ou 2021 (tous secteurs, hors banques, mutuelles et assurances), ainsi que du retour d’expérience de 26 risk managers, membres de l’Amrae, recueilli à l’été 2022 par questionnaire. L’étude s’est intéressée cette année à l’évolution entre 2019 (entrée en vigueur du Règlement européen «Propectus ») et 2021. 3. La «Task force on Climate-related Financial Disclosures » est un groupe de travail sur les informations financières liées au climat qui a été créé à la demande des dirigeants du G20. Son but est de pousser les entreprises et organisations à communiquer de manière transparente sur les risques financiers liés au climat afin de permettre aux investisseurs d’en tenir compte dans leurs décisions. de l’Amrae et qui a contribué à la réalisation du document. Les risques liés à la «RSE» (la Responsabilité Sociale, Sociétale et Environnementale) sont ainsi de plus en plus nombreux. « Entre 2019 et 2021, le nombre moyen de facteurs de risque liés à la RSE a augmenté de 8 % dans les Documents d’Enregistrement Universels. Seul un émetteur, parmi les 53 étudiés, n’a pas identifié de facteurs de risque liés à la RSE dans son «DEU» », souligne l’étude. Les risques liés à l’environnement sont cités dans 27 % plus de cas que l’année dernière. Ceux relevant de sujets sociaux ou sociétaux 14%. La tendance est encore plus marquée dans les « DPEF » Déclarations de Performance extrafinancières. 40 % des nouveaux facteurs de risque identifiés entre 2019 et 2021 sont liés à la RSE. « Le nombre moyen de facteurs de risques RSE s’étend de 1 à 8 risques par groupe – 4 en moyenne - et peut représenter jusqu’à 50 % des facteurs de risque identifiés », souligne l’étude. Reste que ces sujets sont encore loin du podium aujourd’hui : les risques environnementaux sont cités 56 fois dans les DEU étudiés, les risques sociaux et sociétaux 29 fois, bien derrière les risques liés aux opérations (cités 264 fois), ou les risques financiers (156), juridiques et deconformité (144) ou encore les risques liés à la stratégie (140). Mais la tendance est nette. Le risque climatique s’impose Leclimatestclairementdevenuunsujetd’attention. Il est abordé directement par 60 % des groupes Par Cécile Desjardin Communication des entreprises autour des facteurs de risque Analyse et étude 2022 L’Amrae et Grant Thornton ont reconduit l’étude sur la communication autour des facteurs de risques dans les documents d’enregistrements universels (DEU). Sans surprise, les risques RSE ont pris de l’importance alors que le risque climatique s’impose désormais dans la quasi-totalité des entreprises.. « Il va falloir être de plus en plus précis : que ce soit sous la forme de cartographies, de scénarios quantifiés, ou encore de plans de résilience détaillés. » Philippe Noirot.
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