ATOUT RISK MANAGER N°35

ATOUT RISK MANAGER N°35 I HIVER 2022-2023 21 Dossier - La prévention pour se protéger, bien plus que l’assurance «Sur le marché de l’assurance, les lignes vont bouger. Cela prend de plus en plus de temps de redémarrer une activité lorsqu’elle a été arrêtée. On peut s’attendre à ce que les taux sur les pertes d’exploitation augmentent. » Fréréric Lucas, WTW. «Lorsqu’on travaille avec un prestataire informatique, il faut prêter attention à la localisation des serveurs qu’il va utiliser pour bien appréhender le risque. De la même manière, il est capital de lire ce qui est spécifié dans les polices d’assurance qui font référence aux systèmes d’exploitation informatiques. » Fréréric Jousse, Bessé. limité, voire inexistant. Et qu’il n’interviendra qu’en bout de chaîne. L’analyse poussée de ces risques et leur prévention sont donc un passage obligé. Qu’ils soient ou non assurables, l’analyse des risques et la prévention sont le meilleur moyen de renforcer la résilience de l’entreprise. « La situation actuelle est complexe, mais nous ne sommes pas tant confrontés à de nouveaux risques qu’à des risques dont l’intensité varie beaucoup. C’est ce qui s’était passé en 2008, lorsque le risque de contrepartie avait été un peu oublié. La vraie difficulté est de parvenir à réfléchir à la partie émergée de l’iceberg. C’est le challenge à accomplir pour réaliser une cartographie vraiment utile », estime Frédéric Lucas. Vision 360° obligatoire La mission est délicate car les interdépendances et les interconnections sont la règle et touchent tous les risques. Finie l’approche en silo. « Lorsqu’on travaille avec un prestataire informatique, il faut prêter attention à la localisation des serveurs qu’il va utiliser pour bien appréhender le risque. De la même manière, il est capital de lire ce qui est spécifié dans les polices d’assurance qui font référence aux systèmes d’exploitation informatiques », explique Frédéric Jousse, directeur chez Bessé. Toutes les implications en termes de risques do i ven t ê t re ana l y sée s . I l f au t aus s i (ré) apprendre très vite à réagir face à un risque oublié, comme la hausse des prix. L’ i n f l a t i on qu i i mpa c t e l e c oû t de s approvisionnements doit être répercutée sur les prix de vente, à condition de ne pas fragiliser la compétitivité. Le phénomène inf lat ionniste rend aussi l ’équat ion des ressources humaines plus difficile à résoudre. Cette flambée des coûts de l’énergie frappe tous les secteurs, toutes les entreprises, mais pas avec la même intensité. Celles qui sont en proie à la hausse des prix de l’énergie et les possibles coupures doivent aussi prendre en compte le fait que ces difficultés peuvent être insurmontables pour certains de leurs clients et fournisseurs. Le risque accru de défaillances d’entreprises, liées au prix de l’énergie ou au retour de l’inflation exige une revue de détail du risque de tiers. Sans oublier le travail à mener sur les contrats clients et fournisseurs : il faut veiller à l’intégration de nouvelles clauses de révision de prix car la référence à l’inflation avait souvent disparu. Différencier le B to B du B to C « En B to B ou en B to C, l’inflation n’a pas les mêmes conséquences. Dans le premier cas, on a une relation contractuelle. La priorité consiste donc à passer en revue tous les contrats pour s’assurer qu’ils comportent bien une clause d’indexation, et qu’elle est pertinente. Ensuite, quelle que soit la configuration, il faut en parler avec l’autre partie en évitant d’adopter une attitude binaire, afin de préserver la relation et l ’ é q u i l i b r e é c o n om i q u e d e s d e u x cocontractants », estime Cyri l le Koutseff, directrice du management des risques du groupe SNCF. « Dans le cas des activités

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