ATOUT RISK MANAGER N°34 I AUTOMNE 2022 52 ont un rôle à jouer, notamment pour la réglementation. L’acceptabilité sociale et du grand public est essentielle. Dans notre modèle, les gens doivent se sentir rassurés dans le monde d'insécurité, de crainte et de colère que nous connaissons aujourd'hui. S’il est important de renforcer ce type de modèle, il faut se rendre compte que c'est un modèle de totales interdépendances », énonce la dirigeante syndicale suédoise. La régulation et la contrainte sont nécessaires, selon l’avocat HippolyteMarquetty qui souligne «la vertu de la réglementation pour lutter contre lecourt-termismeet legreenwashing». Rappelant la production de normes pour la RSE et l’ESG et l’engagement fort en termes de réglementation, de taxonomie qui classifient les obligations pour s'orienter vers plus dedurabilité (MiFID 2 et SFDR pour les marchés financiers), il s’érige en héraut de la réglementation. « Les entreprises vont avoir des obligations, certains chefs d’entreprise disent qu’elles vont s'amplifier et que l’on va avoir une surréglementation avec les publications de performance extra-financière. C’est très bien, c'est vers cela qu’il faut aller parce que la maison brûle, et il faut trouver des solutions. Le développement de la réglementation donne de plus des moyens aux parties prenantes comme les ONG, les syndicats d’employés notamment en France avec la loi sur le devoir de vigilance pour lancer des actions. » Et de citer les actions au civil et au pénal en France, en Allemagne et aux États-Unis intentées contre les entreprises qui abusaient consommateurs et investisseurs en déclarant leurs activités comme «durables ». En France, ajoute-t-il, un certain nombre de plaintes ont été déposées contre des grands groupes dont les fournisseurs ne respectent pas les droits humains en faisant travailler des Ouïghours dans leur chaînes d'approvivisionnement. Certaines associations qui travaillent en France et à l’étranger avec les victimes locales déposent des plaintes. Les contre-pouvoirs vont être impitoyables avec les En léger différé - Les Rencontres économiques 2022 d’Aix-en-Provence Too Good to Go Un tiers de la production alimentaire mondiale part à la poubelle. En France, 10 millions de tonnes de nourriture sont gaspillées chaque année. Cofondée par Lucie Basch, Too Good to Go est aujourd’hui une application qui permet à chacun d’acheter les invendus alimentaires de commerçants pour des prix compris entre 3 et 5 euros, soit environ le tiers de valeur de la marchandise. Le consommateur paie sur la plateforme, qui rémunère le commerçant. Too Good to Go prélève un euro sur chaque transaction. L’application est aujourd’hui leader mondiale de la lutte contre le gaspillage alimentaire et est complémentaire des interventions des associations qui elles travaillent sur des volumes importants, avec d’autres préoccupations logistiques. Too Good to Go emploie 1 400 salariés dans 17 pays, les États-Unis et le Canada « La performance plurielle, c’est adapter sa stratégie en fonction des géographies, des attentes des différentes parties prenantes clients, investisseurs, ONG spécialistes du climat…» Oliver Wild, président de l’Amrae. « J'ai tenu à ne pas être une association parce que je veux et je crois pertinemment que l'entreprise est vraiment le véhicule d'impact le plus efficace. » Lucie Basch, co-fondatrrice de To Good to Go.
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