ATOUT RISK MANAGER N°34 I AUTOMNE 2022 19 Dossier - Sur la ligne de crête réaction qui apparaît disproportionnée », explique Denis Bicheron, Head of P&C, Marine, Fac, Agri & international deWTW. Les PME sont également particulièrement touchées puisque leurs primes sont indexées sur l’inflation (indice RI). Pour celles qui ont eu un ou plusieurs sinistres, c’est la double peine. Enfin, le redressement des taux d’intérêt, combiné à l’inflation, contraint les assureurs à augmenter leurs provisions pour répondre aux normes réglementaires et prudentielles. « À cause de tous ces éléments endogènes et exogènes, le marché est volatil et complexe », confirme Grégory Allard. De nouveaux entrants bienvenus L’arrivée de nouveaux entrants, à l’actionnariat solide, a apporté une bouffée d’air frais au marché et des capacités nouvelles en dommages, RC et lignes financières : Berkshire Hathaway il y a deux ans et plus récemment VHV, Everest Insurance et Volante. « Il y a clairement moins de problème de placements sur le marché », confirme Grégory Allard. « On a même obtenu des placements à 120 %, ce qu’on n’avait pas vu depuis longtemps, c’est un signal positif », se réjouit Cyrille Brand. Pour autant, le problème de l’apérition reste important, car les nouveaux entrants se positionnent seulement en coassureurs. « L’enjeu aujourd’hui réside dans l’allocation de capital et la gestion de la volatilité du point de vue des assureurs. La traduction immédiate est matérialisée dans les réductions des engagements. Là où nous disposions d’apéritions solides avec des 40 % ou 50 %, aujourd’hui dans lemeilleur des cas 30%s’impose comme une règle » regrette Frédéric Chaplain. Des secteurs en mal de couverture Plusieurs secteurs considérés comme particulièrement risqués par les assureurs, font l’objet d’exclusions, voire ne trouvent plus d’assureurs pour couvrir leur activité, alors même que nombre d’entre eux sont vertueux sur le plan environnemental et sociétal : le transport public de voyageurs, le traitement des déchets, le bois ou l ’ industrie agroalimentaire. Cette dernière est notamment très gourmande en capital et nécessite une forte ingénierie en matière de prévention. Elle affiche en outre de mauvaises statistiques de sinistralité. « En agroalimentaire comme dans d’autres secteurs d’activité qualifiés de sinistrogènes, le placement est très compliqué! Pour l’un de nos clients, nous sommes passés de quatre à treize assureurs sur lemême contrat pour «Je trouve incroyable et contreproductif que les assureurs ne soient pas en mesure de faire de propositions sur certaines typologies de risques. Cela va à l’encontre des besoins de couverture des clients en cette période complexe. » Frédéric Chaplain, directeur IARD de Verlingue. «Notre métier, c’est de traduire les besoins et les enjeux de nos clients en solution globale de gestion de risques. » Grégory Allard, président de Filhet Allard.
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