ATOUT RISK MANAGER N°34 I AUTOMNE 2022 11 Portrait fortement EDF. « Le problème, c’est que la régulation est faite d’à-coups et de contrecoups, constate Laurent Magne. Par exemple, en janvier 2022, l’État a contraint au dernier moment EDF de vendre encore plus d’électricité à bas prix à ses concurrents, et cette décision tardive a contraint le groupe public à racheter cette électricité au prix fort auprès de ces fournisseurs! En période de conflit et de crise énergétique, le système de régulation actuel montre encore plus ses limites ». Dernier risque dans le contexte du réchauffement climatique et de l’accord de Paris sur le climat, la capacité d’EDF à financer les investissements nécessaires pour répondre aux enjeux de la décarbonation : investir dans l’énergie renouvelable, dans le nouveau nucléaire, dans les services d’efficacité énergétique, dans l’adaptation au changement climatique, enjeux cruciaux dont l’urgence grandit, comme l’ont montré les canicules et les incendies de l’été 2022. Financer des investissements longs quand on n’est ni maître des prix, ni de la politique énergétique s'avère problématique, d’autant plus que les notations financières pourraient encore alourdir la charge de son endettement. Le groupe a-t-il les moyens de ces investissements ? La question est posée, d’où la décision de l’État de remonter au capital d’EDF pour apporter une garantie financière à l’énergéticien avec la nomination par l'Etat d'un nouveau président, Luc Rémont. « EDF entre dans une zone de risques, qui échappe au risk manager…», conclut Laurent Magne. n Nouvel arrivant, il veut s’investir à l’Amrae Adhérent de fraîche date (janvier 2022) à l’Association, Laurent Magne s’était jusqu’à présent plutôt investi à l’Institut français de l'audit et du contrôle internes (Ifaci). Car son autre casquette chez EDF, c’est justement le contrôle interne. En 2019, aux Rencontres de l’Amrae à Deauville, lors d’une table ronde sur l’entreprise étendue, il expliquait comment EDF gère ses risques avec ses fournisseurs et ses contractants. En 2020, il contribue à l’élaboration d’un document de l’Amrae sur l’appétence aux risques. En 2021, l’Association l’a invité à présenter devant la commission ERM 360° la démarche changement climatique de l’énergéticien. «J’ai appris qu’un groupe de travail sur le risque climatique était en train de se constituer, j’ai alors décidé de rejoindre l’Amrae», explique Laurent Magne. «Mes attentes? Du partage d’expériences, mais pas seulement car j’anime déjà un groupe de travail des risk managers d’entreprises du CAC 40, une instance de partage sans autre enjeu», confie-t-il. À l’Amrae, il entend participer activement au groupe de travail sur le risque climat, et «appartenir à une institution de référence.» À 61 ans, il semble avoir envie de réenchanter sa fin de carrière, de «nourrir le réseau». «Je vais faire l’effort de consacrer plus de temps à l’Association, je ressens le besoin de m’ouvrir vers l’extérieur, mais pour moi, les échanges professionnels doivent être physiques», lâche-t-il. Il suffit de parcourir sa page Linkedin pour comprendre que Laurent Magne tient son réseau social à distance de la Toile. Solaire & R&D - EDF Lab Les Renardières, 77.
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