ATOUT RISK MANAGER N°34 I AUTOMNE 2022 10 Portrait technologiques) pour ces analyses, et nous croisons les résultats avec les audits. Durant toutes ces phases, nous travaillons ensemble, entre mon équipe risque et contrôle interne, et tout notre réseau de correspondants, dans une démarche de co-construction. Objectif : hiérarchiser les risques, à l’aune de tout un panel de critères », explique Laurent Magne. Les risques sont pesés selon leurs impacts financiers, mais aussi les impacts sur des critères non financiers comme la santé, l’environnement et le climat, les impacts sur les parties prenantes. Quatrième phase de la cartographie : proposer une synthèse des risques à l’échelle du groupe. En février ou mars 2023, il partagera ce projet de synthèse avec les dirigeants du Comex, avant de la partager avec le président du groupe et le comité d’audit. D'ici là, EDF aura une nouvelle gouvernance suite à l’annonce en juillet dernier par la Première ministre Élisabeth Borne de l’intention de l’État de détenir 100 % du capital du groupe, contre 85 % aujourd’hui. Et peut-être, une autre approche des risques. « Toutes les entreprises ont une cartographie des risques. Mais ce qu’on en fait doit être adapté à la stratégie et au projet managérial de chaque entreprise », note Laurent Magne. À la recherche du label de l’assurance Le passage de la cartographie à l’assurance relève de la filiale EDF Assurances (dont Stéphane Yvon, administrateur de l’Amrae, est l’un des dirigeants), rattachée à la direction financière du groupe. « On se connaît bien et tous les ans, nous partageons la cartographie avec nos collègues des assurances qui l’analysent au cours de l’été et effectuent l’examen des risques assurables à l’automne, décrit le risk manager. Par exemple, il y a quelques années, EDF avait souscrit après cette analyse un programme assurantiel contre le risque cyber, aujourd’hui, laquestion seposede le renouveler », illustre-t-il. À ses yeux, placer une partie de ce risque chez des assureurs est une forme de label de reconnaissance sur la qualité de la prévention du risque. « Cet exemple est significatif de l’intérêt de la relation entre cartographie des risques et assurances ». Le risque relatif à la régulation Sur la carte des risques d’EDF, il en est un avec lequel doit composer l’énergéticien depuis l’ouverture à la concurrence : la régulation du secteur électrique (et gazier). Dans le cadre de l’établissement d’unmarché unique de l’énergie en Europe, la législation française prévoit depuis 2011 qu’EDF cède une partie de sa production d'électricité d’origine nucléaire à ses concurrents, selon un prix régulé qui doit être « représentatif des conditions économiques de production ». L’objectif des pouvoirs publics est que la régulation des prix d’électricité soit exercée au bénéfice des consommateurs (hors bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement cette année pour contrer la crise). « EDF doit vendre une partie de sa production à bas prix à ses concurrents pour que ces derniers puissent le challenger », explique Laurent Magne. Ce système a ses vertus pour le consommateur mais avec la crise énergétique et la baisse des capacités de production actuelles d’EDF (lié à l’arrêt d’une vingtaine de réacteurs nucléaires), la régulation pénalise très « EDF doit vendre une partie de sa production à bas prix à ses concurrents pour que ces derniers puissent le challenger. » Centrales hydroélectriques du GEH Adour et Gaves - CAP de Long.
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