ATOUT RISK MANAGER N°33 I ÉTÉ 2022 65 Actualités de l’Amrae - Congrès de la Risk management society (Rims) modalités demises enœuvre assez différentes de la France », reprend François Beaume. « Par exemple, les courtiers américains ne gèrent pas les sinistres alors qu’ils le font en France. Rencontrer les courtiers, assureurs et experts va me permettre de mieux exécuter les contrats et gérer les sinistres », ajoute-t-il. Le bouclier américain « C’est la première fois que je revenais au Rims dans un contexte de hard market. Ma stratégie a été d’allier le meilleur du marché américain au meilleur du marché français : outre-Atlantique, chaque assureur prend 10 millions de dollars de garanties quand en France, un seul assureur en prend 60 M€. Pour faire une ligne d’assurance en France, on a quatre assureurs aux États-Unis!Mais les garanties sont moins larges, il n’y a pas de secret… », illustre Florence Mahoux-Boivin. Elle a souscrit un programme assurantiel aux ÉtatsUnis qui lui sert de « bouclier : lemarchéaméricain absorbera les premières dizaines de millions de dollars de sinistres, le reste sera absorbé en France. Ça protège notre captive », explique la représentante d’Ipsen Pharma qui réalise un tiers de ses ventes sur lemarché nord-américain. « C’est la bonne stratégie à mon sens, vu la taille d’Ipsen : nous ne sommes pas une Big Pharma (3M€ de CA), mais le risque est très sensible aux États-Unis, et dix fois plus important en intensité d’occurrence ». Les assureurs se réinventent ? Pour le directeur des assurances de Sanofi, « Le positivisme des dirigeants des compagnies d’assurances présentes était rassérénant pour les Français qui entrevoient une accalmie sur la pression des prix. Old Republic, par exemple, voulait élargir la capacité disponible », relate Cyril Lelarge. « Certaines compagnies sont en train de se réinventer, d’autres ont retrouvé leur appétit ». Venu également « se reconnecter avec les dirigeants des grandes compagnies d’assurance, courtiers, et échanger avec ses pairs », Thierry Justice, directeur assurances du groupe Airbus ne sait pas encore s’il fera le voyage l’an prochain. « La décision n’est pas prise chez Airbus », dit-il, même s’il a ressenti dans les allées du congrès de San Francisco « une folle énergie après deux ans d’absence ». Et vu « des assureurs satisfaits de leurs résultats financiers 2021, et un certain appétit à écouter les clients, et à les accompagner : le marché de l’assurance n’était pas du tout le même qu’il y a deux ans, avec une profonde inquiétude sur leur exposition et un regard circonspect sur l’avenir », décrit-il. En revanche, circonspects, les assureurs le sont sur le front des critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG), pour la gestion de leurs actifs, à en croire Thierry Justice : « Ils ne savent pas encore rendre tout ceci tangible pour la souscription , témoigne le représentant d’Airbus. Ils embrassent le sujet quand ils doivent placer leurs actifs, une première étape seulement », constatait-t-il à son retour des États-Unis. Aux derniers Défis de l’assurance organisés par Option Finance, José Bardaji, directeur statistiques et recherches économiques chez France Assureurs dressait le même constat en France (lire notre article p.66) n Les French dinners.
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