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ATOUT RISK MANAGER N°33 I ÉTÉ 2022 32 Dossier - Maîtriser les risques hydrogène et batteries au lithium-ion Maîtriser les risques hydrogène et batteries au lithium-ion : les transports terrestres en pleine transaction Anouvelles propulsions, nouveaux risques. Les batteries au lithiumet lesmotorisations à hydrogène (réservoir + pile à combustible) génèrent de nouveaux risques, notamment pour le secteur des transports. Atout RiskManager fait le point sur ces nouvelles énergies d’avenir et sur leurs conséquences pour l’écosystème du riskmanagement et de l’assurance. C’est une révolution industrielle qui a déjà démarré mais qui n’en est qu’à ses débuts. Poussés par l’accord de Paris sur le climat qui vise à limiter le réchauffement de la planète bien en dessous des deux degrés Celsius par rapport à l’ère préindustrielle -, et plus largement par la lutte contre le dérèglement climatique, les transports prennent le virage de l’électrification. Batterie électrique au lithium-ion ou au lithiummétal, pile à combustible (hydrogène) : les nouvelles technologies de motorisation sont diverses, plus ou moins matures, mais déjà en route. Et avec elles, c’est une série de nouveaux risques qui apparaissent par rapport au moteur thermique. Ce dernier n’est pas non plus sans danger mais son accidentologie a l’avantage d’être documentée de longue date. Avec les batteries au lithium-ion notamment et l’hydrogène, une nouvelle géographie des risques se met en place sur toute la chaîne de valeur : depuis la production, le stockage, le transport et la distribution des nouvelles motorisations jusqu’au véhicule, le tout en suivant une courbe d’apprentissage qui n’en est, elle aussi, qu’à ses prémisses. Les trois incendies survenus en avril dernier à bord de deux bus électriques de la RATP et dans un autre bus à Carcassonne ont braqué les projecteurs sur ces nouveaux venus dans la cartographie des risques. Les nouvelles motorisations, combien de divisions? Atout RiskManager se concentre sur le transport terrestre, responsable de 29%des émissions de gaz à effet de serre (GES) en France. Les questions sont multiples autour de ces nouvelles motorisations : leurs risques intrinsèques, les changements qu’ils induisent dans les chaînes de valeur, la maîtrise des risques à mettre en place dans les entreprises, les évolutions des contextes réglementaires, juridiques et contractuels à venir, les nouvelles expertises du côté des assureurs. À ce stade, le constat est unanime : comme à l’apparition de chaque nouvelle technologie, il y a davantage de questions que de réponses. De fait, « une page de l’histoire juridique est en train de s’écrire sous l’impulsion de ces nouvelles propulsions », souligne Vladimir Rostan d’Ancezune, avocat spécialisé en assurance, risque industriel et responsabilité (Dac Beachcroft). À ce jour, les transports terrestres restent bien sûr très largementdominéspardesmotorisations thermiques. Les véhicules électriques légers représentaient fin 2021, en France, un million d’unités, sur un total de 38 millions (lire l’encadré). D’après une étude Xerfi (avril 2021), les ventes de véhicules électriques et hybrides rechargeables devraient bondir de 30% en moyenne par an pour arriver dès 2025 à ¼ du marché total contre 10% aujourd’hui. « C’est un secteur en voie de massification. D’ici à 2035, on devrait compter 12 millions de véhicules à batteries en France », souligne Quentin Derumaux chez Sia Partners. Le vote par les eurodéputés, le 8 juin dernier, de l’interdiction de vendre des véhicules «Une page de l’histoire juridique est en train de s’écrire sous l’impulsion de ces nouvelles propulsions. » Vladimir Rostan, d'Ancezune, Dac Beachcroft.

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