AMRAE_ATOUT-RISK_33-30082022

ATOUT RISK MANAGER N°33 I ÉTÉ 2022 27 Dossier - Diversité des métiers : la réalité des risk managers Hervé Houdard, vice-président de Diot-Siaci Risk manager : ce métier évoque quoi pour vous? Quel que soit le nom qu’on leur donne, les risk managers ont connu une bel le progression de l’intérêt pour leur fonction ces dernières années. Indispensables aux organisations, ils sont désormais considérés et intégrés au plus haut niveau. Cela se ressent depuis notre rôle de courtier. Les événements récents (Cat’Nats, gilets jaunes, pandémie) ont renforcé leur position, les conduisant de plus en plus à être rattachés à la Di rect ion f inancière, plutôt qu’à la Direction juridique. Cette dimension financière est particulièrement prise en compte dans les entreprises et complète ainsi leur rôle. Que l sout i en of f rez - vous aux r i sk managers qui manquent de moyens? Il est vrai qu’ils évoluent souvent dans un environnement budgétaire et financier étriqué. Le rôle du courtage n’est pas de se substituer à eux, mais de les aider dans leurs missions de quantification et d’évaluation de risques, d’impacts financiers, de prévention, de déploiement de la politique de gestion des risques. Le courtage est équipé pour leur proposer ces différents services, qui sont rémunérés sous forme d’honoraires ou inclus dans le commissionnement. En toute transparence, conformément aux obligations légales et réglementaires. Comment les aidez-vous à renouer le dialogue avec les assureurs? Tout l ’ a r t du cour t i er es t de met t re ensemble les part ies prenantes, pour t rouver un accord. Le marché actuel connaît plus un problème de capacités que de prix. Les renouvellements seront compliqués, mais nous avons atteint un plateau d’augmentation du niveau des primes, qui devrait se stabiliser en 2023. Une nouvelle concurrence entre les acteurs devrait redémarrer alors, le marché étant un éternel recommencement. En revanche, la contraction des capacités, la frilosité voire le manque d’appétit des assureurs est un vrai problème, bien plus préoccupant. Certes, ces derniers ont besoin d’informations pour analyser les risques, mais à force d’en demander, ils n’ont plus le temps matériel pour les traiter. Il est temps que les acteurs réapprennent à se faire confiance, et le courtage a un vrai rôle à jouer dans la reprise de ce dialogue. sanitaire, économique et logistique a rapproché les risk managers des hautes sphères. 99% des « top risk managers » déclarent pouvoir contacter directement ou indirectement la Direction générale en cas de besoin, quel que soit leur positionnement dans la hiérarchie. Ils n’étaient que 62% à pouvoir le faire en 2015. En outre, plus de 50% des « top risk managers» participent désormais au comité de direction, comité exécutif ou comité d’audit et plus d’un tiers participent au comité HSE/développement durable. « En parallèle du sujet des risques, le volet «opportunités » commence à être abordé dans les comités. Et les risk managers sont invités à prendre part régulièrement à ces débats. L’éclairage par les risques de sujets stratégiques est une avancée significative», se félicite Thibault Bulabois. n «Les risk managers ont connu une belle progression de l’intérêt pour leur fonction ces dernières années. Indispensables aux organisations, ils sont désormais considérés et intégrés au plus haut niveau. Cela se ressent depuis notre rôle de courtier. » Hervé Houdard, vice-président de Diot-Siaci.

RkJQdWJsaXNoZXIy MTY5MDI1MA==