AMRAE_ATOUT-RISK_33-30082022

ATOUT RISK MANAGER N°33 I ÉTÉ 2022 23 Dossier - Diversité des métiers : la réalité des risk managers (contre 67% en 2019). On note en parallèle une baisse des répondants de moins de 35 ans (-5 points par rapport à 2019). « Il faut de la densité pour faire ce métier, qui vient avec les années d’expérience », confirme Vanessa Dalas. Le poids de l’expérience En moyenne, les répondants ont 12 ans de métier, soit une expérience professionnelle relativement longue, qui illustre la stabilité des risk managers dans leurs fonctions. Près d’un sur trois (29%) dispose même de plus de 15 ans d’expérience. « C’est un métier passionnant : quand on tombe dans le risk management, on y reste », estime Hélène Dubillot. Contrairement à ce qui pourrait être attendu, plus de 80%des «nouveaux» risk managers ont plus de 35 ans, avec une formation initiale le plus souvent généraliste (commerce, ingénierie, droit...). « Ce n’est pas un poste qu’on prend juste après les études. Il faut déjà bien connaître l’entreprise, être reconnu en interne et bénéficier d’une certaine légitimité et réputation » confirme la directrice du pôle scientifique. « Il faut 2 à 3ansàunjeuneriskmanagerpourêtrepleinement opérationnel, quelle que soit la qualité de sa formation et de son bagage technique. Mon message aux organisations : préparez la suite! » scande Thibault Bulabois. Un kaléidoscope d’activités Multi-casquettes, la grande majorité des risk managers (87%) cumulent plusieurs activités. Cela ressort particulièrement bien cette année dans le nouveau format du Baromètre qui laissait la possibilité de répondre de façon plus Jean-Philippe Pages membre du comité de direction de Bessé Comment voyez-vous le rôle du risk manager? Avec la montée des risques majeurs depuis plusieurs a n n é e s ( c l i m a t i q u e , géopolitique, cyber), qui s uc cèden t aux r i sque s opérationnels classiques, la gestion des risques est devenue un enjeu stratégique sur le long terme. La mission des risk managers est donc progressivement perçue par les entreprises comme indispensable. Leur reconnaissance ne fait que progresser et leur périmètre, s’élargir. Nous le ressentons en tant que courtier : leur parole est de plus en plus entendue car ils apportent beaucoup de valeur aux organisations. Nous sommes convaincus qu’ils se verront doter de moyens accrus pour optimiser leur fonctionnement Justement, sur quels sujets sollicitent-ils votre soutien? En complément de notre mission de gest ion et de placement des polices d’assurance, nous accompagnons les risk managers à leur demande, de façon ponctuelle ou régulière, sur des missions d’analyse pointue : ingénierie de prévention et valorisation des risques, plans de continuité d’activité, alimentation du SIGR et reportings… Ces missions sont rémunérées de façon classique via des honoraires. Avez-vous autant de mal que les risk managers à dialoguer avec les assureurs? Nous parlons tous les jours avec les assureurs, avec professionnalisme et pugnacité. Nous leur rappelons constamment que la façon dont les renouvellements de certains de nos clients ont été traités ces derniers temps a été très dure, parfois irrationnelle selon les dossiers. Il est encore trop tôt pour discerner une tendance stable depuis le début 2022 mais on voit poindre quelques prémices d’amélioration, qui nous font espérer un retour à un traitement individuel des risques, selon une analyse précise, et non dans une simple logique de redressement du marché. «Il est encore trop tôt pour discerner une tendance stable depuis le 1er janvier mais on voit poindre quelques prémices d’amélioration, qui nous font espérer un retour à un traitement individuel des risques . » Jean-Philippe Pages, membre du comité de direction de Bessé. «Plus l’entreprise est petite et plus ces fonctions sont regroupées sous une seule et même casquette. Dans une PME, c’est même souvent le chef d’entreprise qui endosse toutes ces missions. » Hélène Dubillot, directrice du pôle scientifique de l’Amrae.

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