ATOUT RISK MANAGER N°32 I PRINTEMPS 2022 69 Métier Risk Manager - Retour d'expérience Pour faire le tri, une cellule bâtimentaire dépendante de la Préfecture a été créée le 8 octobre. Composée notamment de sapeurs-pompiers, de spécialistes du génie parasismique et d’architectes, elle a expertisé plus de 2 000 bâtiments et équipements publics dans 18 communes sinistrées et les a classés en fonction des dégâts subis. C’est avec ce classement que les communes ont pu prendre des arrêtés d’évacuation des bâtiments à démolir et enclencher les mesures d’aide au relogement. Car en matière de catastrophe naturelle, « seuls les dommages matériels et ceux directement liés à la catastrophe sont pris en compte », rappelle l’expert. Le relogement étant un dommage immatériel, il n’est pas prévu par le régime Cat’Nat. « La plupart des compagnies d’assurances ont cependant pris des positions pour essayer d’améliorer le relogement des habitants », indique-t-il. De manière générale, « les assureurs vont indemniser les sinistrés dans les limites des garanties contractuelles. Les terrains n’étant pas assurables, c’est probablement le fonds Barnier qui les indemnisera. » Ce fonds de prévention des risques naturels majeurs intervient notamment pour l’indemnisation des catastrophes non prises en charge par les compagnies d’assurances habitation et automobile. Il devrait débloquer 50 millions d’euros pour aider à la reconstruction des habitations. « Face à des phénomènes inconnus comme cette tempête, les assureurs et les autorités étudient comment indemniser au mieux tous les sinistrés », précise-t-il. La reconstruction. Elle a été évaluée à plus d’un milliard d’euros, hors dommages sur les biens privés assurés, selon la Direction départementale des territoires et de la mer des Alpes-Maritimes. Pour les fonds privés, France Assureurs a estimé à 217 millions d’euros le coût des sinistres assurés : habitations (72 %), biens professionnels et agricoles (25 %) et automobiles (3 %). « Si la tempête Alex a été très spectaculaire, elle n’a pas généré pour nous un nombre de dossiers très importants car la zone sinistrée n’est pas très peuplée, admet Jean-Marc Agu. Seulement 300 dossiers liés à cet événement alors que nous en avions 4 000 après les inondations dans le Var et les Alpes-Maritimes de novembre et décembre 2019. » Où reconstruire? « Les habitants sinistrés de Saint-Martin-Vésubie vont vraisemblablement vouloir rester dans le village mais concernant les personnes en résidence secondaire, c’est un point d’interrogation. Vontelles vouloir revenir s’installer ici ? s’interroge le maire adjoint. Et surtout, où pourront-elles reconstruire car nous n’avons presque plus de terrains disponibles. Il faut que nous modifiions le plan local d’urbanisme avec l’État car il faudra remettre des zones vertes en terrains constructibles. » La métropole conduit une étude pour connaître l’impact de la tempête sur la morphologie des vallées et des milieux aquatiques et adapter les plans de prévention du risque inondation et les plans locaux d’urbanisme. L’Office français de la biodiversité est formel : « Des événements d'une intensité comparable (ou supérieure) à celle d'octobre 2020 se reproduiront. » « Mais, conclut Alain Jardinet, pour que la vie reprenne, il faut que les familles et les entreprises reviennent. » n « Où pourrontelles reconstruire car nous n’avons presque plus de terrains disponibles. Il faut que nous modifiions le plan local d’urbanisme avec l’État car il faudra remettre des zones vertes en terrains constructibles» Saint-Martin de Vésubie après le passage de la tempête Alex.
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