ATOUT RISK MANAGER N°32 I PRINTEMPS 2022 43 Dossier - Prenons les risques d’un nouvel élan Fanny Letier, cofondatrice de la société d’investissement GENEO «Le plus grand risque est de ne pas faire» Quitter la haute fonction publique pour l’entrepreneuriat, c’était un risque? Parfois, le plus grand risque est de ne pas faire! Nous sommes dans un monde qui n’a jamais connu un tel rythme de transformation dans tous les domaines : les technologies, le climat, la concurrence, la réglementation, le monde du travail…Ne pas s’adapter, c’est se laisser disrupter. J’ai pu voir les conséquences de ces défauts d’anticipation quand j’ai dirigé le CIRI (Comité interministériel de restructuration industrielle) entre 2009 et 2012. Vous avez créé GENEO, une société d’investissement qui accompagne les PME et les ETI dans leurs projets de développement de long terme. Pourquoi avoir choisi ce segment d’entreprise? Depuis la crise de 2008, les PME et les ETI n’ont jamais cessé d’investir et de se développer. En 2021, elles ont investi cinqmilliardsd’euroset créé5000emplois. C’est aujourd’hui le segment le plus robuste de notre économie. C’est aussi le plus bénéfique : un emploi créé dans une ETI génère trois emplois induits. Vous avez choisi de donner à GENEO une raison d’être. Laquelle? Notre raison d’être est de «mettre au service de l’économie réelle une finance durable et à impact positif. » Je suis en effet convaincue qu’une entreprise qui n’est pas capable de mettre des mots sur son utilité sociale et sociétale est sans avenir. Non seulement elle ne sera plus capable d’attirer et de fidéliser les talents, mais elle ne pourra plus travailler avec les grandes entreprises. Cette disruption sera encore plus rapide que la disruption digitale. Fanny Letier, cofondatrice de la société d’investissement GENEO.
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