ATOUT RISK MANAGER N°32 I PRINTEMPS 2022 37 Dossier - Prenons les risques d’un nouvel élan Atelier Sensibiliser et coordonner la gestion du risque climatique en entreprise Les nombreux participants de l’atelier consacré au risque climatique avaient encore en tête les images esthétiques mais dramatiques projetées la veille par Yann Arthus-Bertrand. Une planète surexploitée et une biodiversité en danger…Savoir comment intégrer ce risque à l’échelle de l’entreprise. Tel était l’enjeu de cet atelier. Le rapport 2022 du Forum de Davos a placé le risque climatique en tête, devant la menace cyber. Pourtant, près de la moitié des Risk Managers interrogés pour le Baromètre de l’engagement pour le climat* indiquent que leur entreprise n’est pas dotée d’une gouvernance du risque climatique. Et 10 % des administrateurs des grandes entreprises confient que ce risque n’est pas abordé dans les conseils d’administration (CA), 85%estimant que leCAdoit encore s’acculturer aux enjeux climatiques (Source : IFA-Institut français des administrateurs). Ces chiffres montrent le chemin restant à parcourir aux entreprises, qui ont pris tardivement conscience de l’urgence climatique. « Sans plan stratégique sur le long terme, sans investissement, sans ressources humaines dédiées, les objectifs ne veulent pas dire grand-chose » a tranché dès l’ouverture de l’atelier Hélène Auriol-Pottier, co-présidente du club ESG de l’IFA, qui fustige le « greenwashing ». Stratégie sur le très long terme « Devant l’énormité de la tâche, tout le monde n’est pas au niveau de Safran où le changement climatique est au cœur de la stratégie du groupe et pas juste inscrit sur la cartographiedes risques » a illustré la représentante de l’IFA, par ailleurs administratrice du motoriste aérien, qui n’a pas d’autre choix que d’élaborer le moteur du futur pour sauver l’activité aéronautique. Sur terre, la SNCF qui subit déjà les conséquences des aléas climatiques (déformation des rails sous l’effet des canicules, effondrement des voies du fait des inondations, etc.), veut aussi passer aux moteurs propres (hybrides, à batteries électriques, hydrogène) alors que 40 % des 30 000 km de voies ne sont pas électrifiés. « Nous cherchons une infrastructure plus résiliente, nous devons rénover nos gares et des millions de mètres carrés de bâti pour réduire leurs émissions » a indiqué pour sa part Cyrille Koutzeff. La Directrice des risques de la SNCF mesure ce que représente le risque de transition pour l’opérateur ferroviaire historique. «Sans plan stratégique sur le long terme, sans investissement, sans ressources humaines dédiées, les objectifs ne veulent pas dire grand-chose. » Hélène Auriol-Pottier, co-présidente du club ESG de l’Institut français des administrateurs
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