ATOUT RISK MANAGER N°32 I PRINTEMPS 2022 12 Portrait l’e-commerce et la transformation des habitudes des consommateurs. Elle se réjouit de ce nouveau défi professionnel. Une nouvelle stratégie, une nouvelle équipe dirigeante, un engagement RSE affirmé, des sujets de conformité : « J’ai besoin de nouveaux enjeux, je suis orientée résultat », se décrit-elle. Son long passage chez Schlumberger où le moteur du management est le management par objectif a laissé des traces. « Un Risk Manager ne fait pas la stratégie du groupe. Son rôle est de sécuriser l’atteinte des objectifs stratégiques de son entreprise, d’éclairer les dirigeants et de fédérer autour d’une approche partagée des risques ». Politique des petits pas Depuis son arrivée chez Klépierre, Sophie Mauclair observe, prend sesmarques, approche les propriétaires de risques, anime des groupes de travail pour clarifier les rôles, aide à construire une base de connaissance en formalisant des processus, renforce l’usage d’outils informatiques, irrigue de ses compétences en matière de gestion de risques. Et compose son équipe, car depuis son arrivée chez Klépierre, elle est seule aux manettes du Risk management. « J’ai choisi la politique des petits pas, sans brûler les étapes », dit-elle prudente. Une première recrue « au profil atypique, curieux, humble et pragmatique » devrait la rejoindre fin mars. Elle cherche maintenant un deuxième collaborateur avec une compétence conformité. « L’un de mes objectifs est de renforcer la maturité et la gouvernance de l’organisation en matière de Risk Management. Quand on touche à la gestion des risques, on touche aux hommes, au style de leadership et à la culture des entreprises, estime-t-elle. Un bon Risk Manager doit être capable d’appréhender tout ce qui a trait à l’humain, faire preuve d’intelligence émotionnelle, savoir briser les silos pour coconstruire une gestion des risques intégrée et efficace», conclut Sophie Mauclair qui regrette qu’au-delà de son expertise technique, la dimension humaine du Risk Manager soit « encore sous-estimée ». n «À QUAND UN GROUPE DE TRAVAIL À L’AMRAE SUR LES BIAIS COGNITIFS?» Sophie Mauclair adhère à l’AMRAE en 2004 lorsqu’elle est nommée responsable des assurances chez Axalto. Participe aux Rencontres de Nice. « Je découvrais un monde inconnu. Mon métier de Risk Manager, je l’ai appris en me documentant et en m’immergeant dans les groupes de travail de l’AMRAE : cartographie des risques, ERM, quantification du risque... » Administratrice depuis 2010, elle enseigne au CEFAR (la formation certifiante de l’AMRAE), est membre du comité scientifique et du comité formation, également en charge de l’accueil des nouveaux adhérents. Son mandat s’achève en 2022 et son souhait est de « voir l’AMRAE supporter la fonction Risk Manager sur trois piliers : «savoirfaire » (compétences métier), « faire savoir » (publications, prises de position, actions de communication…) mais également «savoir-être» (aptitudes et comportements). C’est pourquoi j’avais incité l’Association, il y a quelques années déjà, à intégrer dans son catalogue Formations un volet « Développement personnel du Risk Manager». À quand un groupe de travail sur les biais cognitifs?», lance-t-elle. « J’ai besoin de nouveaux enjeux, je suis orientée résultat. » « Un bon Risk Manager doit être capable d’appréhender tout ce qui a trait à l’humain, faire preuve d’intelligence émotionnelle, savoir briser les silos pour coconstruire une gestion des risques intégrée et efficace. » ©Alfred Cromback Le centre commercial Hoog Catharijne à Utrecht aux Pays-Bas
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