ATOUT RISK MANAGER N°31
ATOUT RISK MANAGER N°31 I HIVER 2021-2022 33 Dossier - La communication autour des facteurs de risques LA PANDÉMIE, UN RISQUE DIFFÉREMMENT TRAITÉ SELON LES GROUPES Dès l'apparition de la Covid-19, en mars 2020, le sujet du risque sanitaire a fait l'objet d'une communication. 65 % des groupes l'avaient alors évoqué, « sans pour autant approfondir significativement les facteurs de risques » jugeait alors Grant Thornton. Sans surprise, et d'autant que l'AMF l'avait explicitement demandé, la plupart des groupes sont revenus sur le sujet en 2020. « 95 % des groupes ont présenté l'impact de la crise Covid dans leur chapitre facteurs de risques. Certains l'ont traité comme un risque en tant que tel, mais 50 % l'ont abordé à travers ses impacts sur d'autres risques, dans une approche transverse qui souligne l'interconnexion entre les risques » , précise Ludivine Mallet. doublons voire des contradictions ou omissions. Car ils ne sont pas suffisamment significatifs dans la cartographie des risques majeurs… De fait, les émetteurs publient en moyenne trois fois plus de risques ESG dans leur «DPEF» que dans lapartie facteursde risquede leur document d'enregistrement. Ce qui manque souvent à l'appel dans ce dernier ? Les risques liés à la diversité et l'inclusion, aux achats responsables ou encore à la pollution de l'air, de l’eau et des sols. Cela s'explique aisément: seuls 58 % des répondants appliquent la même méthode d’évaluation à leurs cartographies des risques globale et ESG. En outre, selon le très récent «Baromètre de l'engagement pour le climat », publié par l'AMRAE en collaboration avec Axa Climate, seuls 51 % des RM ont une relation de qualité avec le département ESG de leur entreprise… Pourtant, «il sera bientôt impératif d'avoir des approches méthodologiques homogènes et des analyses similaires au niveau global: tant pour les risques financiers que pour les risques extra-financiers. C'est un enjeu méthodologique essentiel de cohérence et hiérarchisation» , estime Ludivine Mallet. De très nombreux contributeurs La marge de progression? Elle serait avant tout liée à l'organisation des groupes et à leur gouvernance, bien en amont de la rédaction des documents. «Le corollaire de la complexité des enjeux et du renforcement de la maturité de la gestion des risques est la multiplication des interlocuteurs concernés par le sujet du risque dans l'entreprise» , expliquent les deux experts de Grant Thornton. Ainsi, plus de la moitié des entreprises interrogées impliquent plus de cinq personnesdans l’élaborationduchapitre Facteurs de risque . Si le Risk Manager fait en général figure de chef d'orchestre et tient la plume dans 90 % des cas, il doit récolter les informations auprèsdenombreusesautresfonctions:juridique, finances, RSE mais aussi contrôle et auxdits internes. Et bien sûr travailler en lien avec la communication financière. On comprend que la rédaction du chapitre Facteurs de risque puisse devenir ardu, en termes de temps comme de ressources: il faut compter plus d'un mois chez les deux tiers des répondants. A noter que si les facteurs de risques sont cohérents avec la cartographie des risques majeurs, l’information est déjà récoltée. n Nombre moyen de risques par secteur d'activité Etude 2021 AMRAE / Grant Thornton
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