ATOUT RISK MANAGER N°31
Dossier - La communication autour des facteurs de risques ATOUT RISK MANAGER N°31 I HIVER 2022 31 La présentation sous forme de cartographie? (En deux axes: probabilité et impact des risques) Elle ne fait pas encore l'unanimité, avec 30 % de l'échantillon étudié (surtout dans les secteurs du commerce et de l'immobilier), contre 21%en 2020. «Le recours à la représentation graphique de la cartographie interne - telle que présentée aux organes de gouvernance – n'a pas tant progressé que cela. Considérant que l'exercice pouvait être difficile à interpréter par les investisseurs, quelques groupes sont même revenus en arrière, avec une communication plus classique sous forme de tableau» , indique Julien Auvray. Un vrai enjeu «ESG En revanche, les sujets liés au climat et à l'environnement ont clairement fait leur entréedans la sphère des risques. Ainsi, trois facteurs de risque ESG (environnemental, social et de gouvernance) sont en moyenne identifiés dans la partie générale des facteurs de risque. Il s'agit, en premier lieu, des risques liés au changement climatique (80% des émetteurs), puis des risques de non-conformité (60% des émetteurs), des risques liés à la santé et à lasécuritédes collaborateurs (60%desémetteurs) et enfin de ceux en rapport avec l'attraction et rétention des talents (40 % des émetteurs). «Plus de 80%des émetteurs considèrent ces facteurs de risque comme critiques ou très élevés» , souligne Grant Thornton. Le secteur du transport est celui qui publie le plus de facteurs de risque ESG (cinq en moyenne), suivi des secteurs des services et de l’industrie (quatre en moyenne). Côté «DPEF», c'est en moyenne dix risques ESG qui sont identifiés, parmi lesquels l'attraction et la rétention des talents, le respect des droits humains et des libertés fondamentales, l'égalité de traitement et la promotion de la diversité, la santé et la sécurité des collaborateurs et le changement climatique. Plus de 70 %des émetteurs font le lien avec les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies. UNE RÉGLEMENTATION RÉCENTE MAIS QUI VA DÉJÀ ÉVOLUER Entrée en vigueur il y a un peu plus de deux ans, le 21 juillet 2019, la nouvelle réglementation européenne «Prospectus 3» visait notamment à encadrer la présentation des facteurs de risque au sein des Documents d’Enregistrement (Universels) et à aller vers une communication «appropriée, ciblée et simplifiée» à destination des investisseurs. Mais on peut d'ores et déjà s'attendre à des évolutions. « L'ESMA fait des enjeux climatiques une de ses priorités et l'ensemble des parties prenantes attend désormais une vision globale de la performance et donc, des risques. Ainsi, de nouvelles réglementations devraient prochainement arriver sur les sujets ESG (relevant des domaines environnemental, social et de gouvernance) : les entreprises vont bientôt devoir développer une communication cohérente, ne séparant plus les données financières des éléments extra-financiers. C'est un défi important, qu'il va falloir relever dans un futur proche» , soulignent Julien Auvray et Ludivine Mallet, associé et directrice chez Grant Thornton. Selon Philippe Noirot, il s'agit là d'une tendance de fond. « Que ce soit par une démarche volontaire ou réglementaire, les entreprises sont de plus en plus incitées à communiquer sur leurs risques auprès de leurs parties prenantes. Dans le but de rendre l'information sur les risques encore plus comparable, le mouvement de normalisation européenne poussée par l'ESMA va certainement se poursuivre au cours des trois à cinq prochaines années» . « Les risques ESG sont traités à la fois dans le chapitre facteurs de risques et dans la «DEPF», avec parfois des granularités très différentes» Julien AUVRAY, Associé business risk services Grant Thornton
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