ATOUT RISK MANAGER N°30

ATOUT RISK MANAGER N°30 I AUTOMNE 2021 43 Métier Risk Manager - Réseau international Et dans le secteur financier ? Nous avons essayé de nous rapprocher des banques et des établissements financiers mais il existe une grande différence d’approche entre le secteur industriel et celui de la finance, peu friands pour la gestion des risques, d’autant qu’il existe un organisme qui gère les risques financiers en Russie. Il s’agit de PRMIA, une filiale d’IFRIMA, l’association internationale de gestion des risques. D’où proviennent vos financements? Principalement des adhésions et des sponsors. Nous réalisons aussi des missions de consulting et commercialisons des formations pour les entreprises. Nous avons de bons contacts avec les «Big 4» : PwC, EY, KPMG, Deloitte. EY est un sponsor important pour nos forums annuels, il nous aide aussi à organiser des webinaires et des opérations de benchmark. Avez-vous des antennes régionales? Non, mais nous essayons d’en développer. Quels sont vos principaux objectifs aujourd’hui ? En premier lieu, installer le Risk Management au cœur de la gouvernance des entreprises en Russie. Ensuite, améliorer leur capacité et efficacité économique dans un monde de plus en plus numérique. Enfin, promouvoir la gestion des risques intégrée en entreprise et l’audit interne, dans tous les process et sur des bases légales. Nous essayons d’attirer les jeunes au sein de notre association pour installer la gestion des risques dans le paysage. Ce sont eux qui vont faire bouger les lignes en entreprise. Votre association a presque vingt ans, l’acculturation du pays à la gestion de risque semble compliquée… La culture du Risk Management a trouvé sa place dans les grandes entreprises du secteur pétrolier, métallurgique, chimique. En revanche, la route est encore très longue avant d’arriver à toucher les PME et les organisations publiques qui ne comprennent pas l’intérêt de notre métier. C’est sur notre feuille de route 2020-2022 : nous visons une plus forte reconnaissance de la profession de la part du gouvernement, des milieux professionnels, des écoles et universités. Nous devons collecter les savoirs, faire des retours d’expérience sur nos pratiques innovantes, améliorer le professionnalisme de ceux qui exercent le métier dans notre pays. Vous avez récemment créé une commission sur le risque cyber Oui, et nous préparons des recommandations pour nos adhérents. Cette commission a organisé fin septembre un webinaire consacré au sujet. Comme partout dans le monde, la Russie a été la cible de cyber attaques contre ses grandes entreprises : Gazprom, Sberbank, Inter RAOpar exemple. Et une salved’attaques - plus de 900 selon le conseil national de sécurité - a ciblé en septembre dernier les élections législatives à la Douma. Quels sont les autres sujets sur votre feuille de route? La conformité et les risques réputationnels, la sécurité des systèmes d’information, les risques politiques, et bien sûr la responsabilité sociétale d’entreprise (RSE). Nous travaillons aussi sur le développement de normes nationales et la mise en œuvre des normes internationales (ISO notamment) pour la profession du RiskManager en Russie. Je dirige depuis 2018 le Comité technique «Management des Risques » au sein de l’agence russe de normalisation, Rosstandard. «  Comme partout dans le monde, la Russie a été la cible de cyber attaques contre ses grandes entreprises : Gazprom, Sberbank, Inter RAO par exemple. Et une salve d’attaques - plus de 900 selon le conseil national de sécurité - a ciblé en septembre dernier les élections législatives à la Douma. » BIO EXPRESS Victor Vereshchagin, la soixantaine, a eu plusieurs vies professionnelles. Après un diplôme en mathématiques appliquées et en cybernétique à la faculté de Moscou, il a fait un doctorat à l’Institut d’études politiques de l’Académie des sciences de Russie, et est diplômé d’un PhD en affaires internationales. Il a travaillé 15 ans pour l’Union des industriels, a fait un passage éclair à l’Association des banquiers russes, au poste de vice-président avant d’être nommé vice-président de l’Expert Institute, un cercle d’économistes à l’origine de la création de RusRisk. Il préside l’association depuis 2003.

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