ATOUT RISK MANAGER N°30

ATOUT RISK MANAGER N°30 I AUTOMNE 2021 34 À l’affiche Revue de presse Les captives et le frémissement législatif, l’assurance cyber et l’état du marché constituent les plats principaux de cette carte d’automne. En entrées et desserts, le rapport du Giec, les mouvements dans le grand courtage, la supply chain et le panorama des SIGR. Éditionde7h LEQUOTIDIENDESPROFESSIONNELSDELAFINANCE Vendredi1octobre2021 |111 e année |N°189 |3€ Ledollarsortgagnantde la remontéedes tauxetdes risques Par FabriceAnselmi t ››Suitep.2 Lahaussedubilletvert,quasi-certainepour2022,pourrait connaîtreunralentissementcetautomne. CréditThomasBreher/Pixabay Lasurabondanced’épargnemondialedevraitconvergervers ledollar,alimentantsahausse. Lesrésolutions externes s’imposentdans lesAGdes grandes entreprises Lamoitié des 100 plus grosses capitalisations boursières américaines et européennes sont concernées, selon une étude SquareWell. La gouvernance est principalement visée. BrunoLeMaire mène lacharge contre les frais trop importantsdesPER Leministre considère que les acteurs du marché prennent des commissions excessives et veut jouer sur la concurrence par unemeilleure transparence. IntesaSanpaolose sentpousserdes ailesavecson modèlede bancassurance La banque italienne s’appuie sur sa première place en gestion privée en Italie pour accélérer sa croissance, y compris à l’international. ››Suitep. 8 ››Suitep.14 ››Suitep. 15 Sommaire ÉCONOMIEETMARCHÉS La livre sterling subit les effets du Brexit Pékin cherche à endiguer le risque immobilier LaBRI et sept banques centrales ébauchent un cadre pour les monnaies numériques Bruxelles etWashington s’organisent face à la pénurie de semi- conducteurs ÉMETTEURS LesPGE font de l’ombre à l’affacturage La faible valorisation d'Eutelsat promet une lutte de haut vol pour l'acquérir Unilever progresse dans la cession des thés Lipton INDUSTRIEFINANCIÈRE Le cadrage de la réforme du courtage se frotte aux réalités de terrain Les captives sont une solution à la hausse des tarifs en assurance d’entreprises VirginMoney taille dans son réseau enGrande-Bretagne Kraken est dans le viseur du régulateur américain ÉCONOMIEETMARCHÉS Matignon annonce un blocage des prix du gaz et de l'électricité – 1 – CopyrightAGEFISA–2021 argusdelassurance.com> Hebdomadairen°7721-7722>10septembre2021>6€ LePalaisdesCongrèsdeParis accueille lesJournéesducourtage depuissa2 e édition,en2003. — SpécialJournéeSducourtage Déjà 20 ans Lesalon tientsa20 e éditiondansuncontexteoù les intermédiairesespèrentune reprisesansà-coups. C 3,00 € jeudi30septembre2021 le figaro -N°23984- www.lefigaro.fr -Francemétropolitaineuniquement undiscours inverse.Comme la socialiste Anne Hidalgo. Du côté de l’exécutif, on tente comme toujours demiser sur un «enmême temps» qui ne convaincguère. qu’ils jugent à la fois insuffi- sammentperformanteetdes- tructricedupaysage.À l’autre bout de l’échiquier politique, Yannick Jadot,désormaiscan- didat à la présidentielle, tient 3’:HIKKLA=]UXUUW:?k@t@d@a@a"; M 00108 - 930 - F: 3,00 E AND :3,20€-BEL :3€-CH :4,20FS-CAN :5,70$C-D :3,60€-A :3,60€-ESP :3,20€-Canaries :3,20€-GB :2,90£-GR :3,40€-DOM :3,20€- ITA :3,30€ LUX :3€-NL :3,40€-PORT.CONT :3,30€-MAR :23DH-TUN :4,40DT-ZONECFA :2.400CFA ISSN0182.5852 SarakulturhuS I lyauraitmille raisonsde s’inspirerdu modèle allemand, sur lequel notre voisinabâtisapuissanceéconomique. Luia su,parexemple, fortifier son in- dustrie faceà l’ogreasiatique,pendant que nous laissions nos entreprises et nos usinesdépérir.Luiencoreestparvenuàgé- rer ses comptes publics au cordeaumalgré les crises, tandis que nous nous noyions dansunocéandedettesetdedéficits.Desa politique économique performante, nous n’avons rien retenu pour améliorer la nô- tre.Mais,parun inexplicablemystère,nous avons en revanche décidé de le suivre -heureusementmoinsbrutalement-dans son aventureuse politique énergétique consistantà se retirerdunucléairepour se convertir au renouvelable. Le résultat est un fiasco.Dixansaprèssadécisionradica- le de stopper ses réacteurs, l’Allemagne, couverted’éoliennes,estcontraintedere- courirmassivement aux énergies fossiles (gaz, charbon…)pour s’éclairer, se chauf- fer et faire tourner ses usines. Le cham- pion autoproclaméde l’écologie estdeve- nu le plus grand pollueur d’Europe. Il se trouve par lamême occasion l’otage de la Masochisme énergétique eNquête lesgratte-ciel eNboisFleurisseNt eNscaNdiNavie Page 16 Russie, son principal fournisseur de gaz. Et, pour compléter le tableau, les Alle- mands paient leur facture d’énergie plus cherquepartoutailleurs. Nousn’ensommesheureusementpasenco- re là. Ici, ledéveloppement anarchiquedes éoliennes se heurte à une ferme opposition et devient un sujet politique. Sans même parler de la défigu- ration des paysages etde leursmultiples nuisances, l’actuelle flambée des prix du gazetde l’électricité invite sérieusement à la réflexion.Grâce à quelques diri- geants visionnaires, laFrancea lachancedebénéficierd’unparc nucléaire considérable, qui produit en abondance une énergie décarbonée et peu chère.Par idéologie-masochisme?-,nous avons décidé de réduire fortement sa part dans le«mix énergétique», comme disent les spécialistes, pour nous en remettre aux capricesdu soleiletduvent.Toutcelaest-il bienraisonnable? ■ est-ilbien raisonnable de s’en remettre aux caprices duvent? Dernièreédition Réponsesà laquestion demercredi : Croyez-vousàunrisque deconflitmilitaireentre lesÉtats-Uniset laChine? TOTALDEVOTANTS :55318 Vot ezaujourd ’hui sur lefigaro.fr Pensez-vous que larestriction sur lesvisasréduira l’immigrationclandestine enprovenance duMaghreb? oui 44% NoN 56% @ FIGARO OUI FIGARO NON éditorial parGaëtandeCapèle gdecapele@lefigaro.fr n les chroniques d’alexandre devecchio etdelucFerry n letêteàtête decharlesJaigu n unentretien avecvincent tournier n latribune d’adrienlouis n l’analyse dePierreavril PageS17à19 Champs lIbRes CALIBRERM07-01 www.richardmille.com BOUTIQUESRICHARDMILLE PARIS8 e MONACO +33(0)140151000+ 37797775614 Laquestiondeséoliennes,elle aussi, prend toute sa place dans la campagne. Xavier Bertrand mais aussi Marine Le Pen ont dit très tôt leur vive hostilité à cette énergie ronnementaless’invitentdans le débat public. Notamment cellesquiont traitaunucléaire - sujet clivant s’il en est-, sur lequel laclassepolitiquepeine à adopterundiscoursnuancé. Au lendemain du second tour de laprimairedes écologistes, à la veille de la présidence française de l’Union euro- péenneetà l’aubede l’élection de 2022, les questions envi- MAjOriTÉ entrebayrou etPhilippe, une inamicale concurrence PageS6et7 ÉTATS-UNiS lesprincipaux responsables militaires contredisent bidensur leretrait afghan Page9 TUNiSiE une femme chargéede former legouvernement Page 10 biOÉThiqUE Âge limite, congélation desovocytes : lenouveau moded’emploi de laPMa Page 11 biODiVErSiTÉ lesoiseaux ont investi lesvilles confinées Page 13 AÉrONAUTiqUE l’a220, lepariréussi d’airbus Page22 Éolien ou nucléaire : l’énergie dans la bataille présidentielle Selonnotre sondageOdoxa-BackboneConsulting, l’imagede l’éolien sedégrade fortement dans l’opinionalorsquecelledunucléaire s’améliore.Ledébat s’invitedans lacampagne. . è l’ImaGedel’éOlIeNsedéGRadefORtemeNteNfRaNCe è ÀOléRON,UN«NONfeRmeetdéfINItIf»aUpaRCOffshORe è laCRIseéNeRGétIqUemetÀmal lastRatéGIedUtOUt-ReNOUVelable è eNallemaGNe,latRaNsItIONéNeRGétIqUeCheRCheUNNOUVeaUsOUffle pAGes2à4etl’édItORIAl Alors que le public retrouve le plaisir des sorties cultu- relles après presque un an et demi de privations, il dé- couvre que les prix ont sou- vent flambé.Concerts, théâ- tre, expositions sont tous concernés. Contre-produc- tives, ces hausses n’aident pas à remplir les salles à l’heureoù les trésoreries sont au plus bas. Seuls les artistes rares et les concepts luxueux au cinéma, les deux très chers, font leplein. Page32 Cinéma, musique, théâtre… lesprix de laculture s’envolent L’hommagede lanation au sergentMaximeBlasco EmmanuelMacronarenduunhommagenational,mercrediaux Invalides,ausoldatdu7 e BCAmortauMali lors d’uncombatavecungroupedjihadiste.Lecaporal-chefBlascoaétéélevéaugradedesergentà titreposthume. Page5 SEBaStIENSOrIaNO/lEFIgarO leFigarolittéraire ModiaNo,roMaNcier etPersoNNagederoMaNs notreSuPPlément «Sans la libertédeblâmer, iln’estpointd’élogeflatteur»Beaumarchais lefigaro .fr Immobilier Lanouvelledynamique desprixseconfirme. //P.23 Shutterstock GillesBertrand/CIT’ImagesetShutterstock Prixdel’énergie : lebouclieranti-hausse dugouvernement l JeanCastexannonce legeldes tarifs réglementésdugaz jusqu’en juin2022. l Lahausseduprixde l’électricitéplafonnée à4%viaune fortebaissedes taxes. l L’exécutifveutéviter toute fièvre sociale à l’approchede l’électionprésidentielle. l Interview :PatrickPouyanné (TotalEnergies) livre sondiagnostic sur lemarchéde l’énergie. //PAGES2,4ETLEGRANDENTRETIENPAGE15 DOMINIQUESEUX DANS«L’ÉDITOÉCO» À7H45 DULUNDIAUVENDREDI SUR Présidentielle : Macronen positiondeforce àsixmois duscrutin SONDAGE Lechefde l’Etatestcré- ditéde24à28%des intentionsde votedans lenouveaubaromètre PrésiTrackOpinionWaypour«Les Echos», lancé jeudi.Ildevance lar- gementMarineLePen,affaiblie parl’émergenced’EricZemmouret sesdéboiresélectorauxauxrégio- nales.Lescandidatsdedroitesont loindesequalifierpour lesecond tour.Ceuxdegauchesesituenttous sous labarredes 10%d’intentions devote. //PAGE6 Eutelsatflambe enBourse,dopé parleprojet derachatde PatrickDrahi SATELLITES LecoursdeBourse d’Eutelsataprogresséde15%jeudi. Mais lecours s’estajustéendes- sousduniveaudeprixproposépar PatrickDrahi,quiaétééconduit par leconseild’administrationde l’opérateurde satellites.Resteà voir si lemilliardaire seraprêtà relever sonoffre.Et si l’Etatqui, pour l’instant, reste silencieux, valideraituneopération. //PAGE26ETL’ÉDITORIAL DEDAVIDBARROUXPAGE16 QueseraitlaFrance sanslesétrangers? Lachroniquede JacquesAttali Enréponseauxproposd’Eric Zemmour,JacquesAttalidresse la listedespersonnalitésvenues de l’étrangerquiontcontribué à lagrandeurde laFrance,dans tous lesdomainesetà toutes lesépoques. //PAGE13 Carrefour-Auchan : l’hypothèsed’un rapprochement Bourse :Parisappelle àlamobilisation faceàlaCity DISTRIBUTION Carrefour se rap- prochera-t-ild’Auchan ?L’hypo- thèsed’une fusionà 110milliards, émisepar«LeMonde»,relance le débatsur lanécessitéde laconsoli- dationdans lesecteurdessuperet hypermarchés.Laconcurrenceest rude,et laguerredesprix faitrage. Lesdeuxgroupesdiscuteraient, maisneseraientpassur lepointde sortirunprojet industriel.Carre- fourachèveàpeineleredressement deseshypermarchéstricolorespar lamise en location-gérance. Auchanestaussiunchampiondes hypermarchés.Est-ilpossiblede bâtirsurcettebasedatéeuncham- pionducommercenumériquede demain?AlexandreBompard, le PDGdeCarrefour,s’agitepourfaire décollersoncoursdeBourse.Sans succès jusqu’ici. //PAGE18 COMPÉTITIVITÉ Lesorganisations professionnellesdelaPlacealertent sur les risquespour lesmarchés européensdesréformesencoursà laCity.Ellescraignentuneconcur- rencedéloyale,alorsqueParisvient d’intégrerleTop10mondialdespla- ces financières.Certainesveulent construireuncadreréglementaire européenattractifpour lesacteurs financiers.D’autresmilitent en faveurd’ajustementsàParisafin d’attirerplusdecandidatsà lacota- tion. //PAGES30-31 Hamilton/RÉA ÀNOSLECTEURS En raisond’unmouvement socialcheznotre imprimeur totalement indépendantdenotrevolonté, nousne sommespasenmesuredevousproposernotremagazine «LesEchosWeek-End »aveccenuméro. Il sera toutefoisacheminéauxabonnésetdisponibleenkiosquece samedi sans surcoût. Nousvousprionsdenousexcuserpour lagêneoccasionnée. PEOPLE|BUSINESS|TECHNOLOGY EUROPE-MAROC-INDE TNP©2021 UNE SUPPLYCHAIN AUGMENTÉE COMMELEVIER DESTRATÉGIE OPÉRATIONNELLE Nos différenciants : Mettreàvotredispositionnotre plateformed’IAdédiée àlasupplychain Partagerles meilleurespratiqueslogistiques& transport àtraversnotre benchmarkingmondial Concilier pratiqueséprouvées et approches innovantes grâceànosexpertises hybridesmétiers& technologiques S’engagersurlesrésultats: niveauxdeservice,lead time,operatingcost... ISSN0153.4831 114 e ANNÉE NUMÉRO23550 44PAGES Antilles Réunion 4,10 €. Belgique 3,60 €. Espagne 4,40 €. Grande-Bretagne 3£80. Grèce 4,20 €. Italie 4,40 €. Luxembourg 3,80 €. Maroc 35DH. Suisse 5,90 FS. Tunisie 5,50TND. ZoneCFA 3100CFA. LesEchos PATRIMOINE DOSSIERSPÉCIAL LESOUTILSPOUROPTIMISER LAGESTIONDESONPATRIMOINE T.0153932323-www.cy rusconseil.fr GestionPrivée-GestiondeFortune VENDREDI1 ER ETSAMEDI2OCTOBRE2021 L’ArgusdeL’AssurAnce 86 N°7721-7722DU 10SEPTEMBRE2021 F aire de Paris une place financière attractive? «Cette discussion existe depuis longtemps et le Brexit avait déjàremis lesujetsur latable, lesgroupesdetravailsemulti- pliantsur lesujet», confirme RosyLaurent,directrice ana- lytics solutions de Marsh France.Enparallèle, ledur- cissementdumarchéde l’as- surance sur les risquesd’en- treprise, avecdes assureurs frileux voire en retrait sur certains segments, est éga- lement venu encourager les solutionsalternativesde gestion des risques, auto- assuranceetcaptivesen tête. «Riennes’estjamaisopposé à la créationde captives en France,mais leur installa- tionn’a jamais été particu- lièrement favorisée, explique OlivierBalken,directeurcap- tiveetréassurancefacultative d’AonFrance .Récemment, le Trésora revu saposition et considèrequedans lecontexte économique et de marché actuel, il serait préférable que lescaptives soientcréées surnotre territoireetque les réserves,quipeuventêtre très importantes, alimentent le Grands risques Le grand courtage impliqué dans la captive tricolore Bercyaimerait inciter lesentreprisesde toutes taillesà s’assurerelles-mêmes enpassantparunefiliale internegrâceà lacréationd’unecaptived’assurance enFranceplutôtqu’à l’étranger.Lescourtiers,déjà très investis, sepréparent àaccompagner leursclientsdansce sens. NEUfMoiS àUNaN PoURcRéER UNEcaPTivE Lacréationd’une captived’assurance obéitàunprocessus en7étapes : 1.étudede faisabilité (analysedes risques, structuration, businessplan … )  2.Choix de ladomiciliation  3.Validationduprojet decréationd’unecaptive par ladirectiongénérale 4.Dépôtdudossier d’agrémentauprèsdes autoritésde régulation 5.Créationde lasociété (dépôtdesstatuts, inscriptionau registre ducommerce…) 6.Négociationavec lesassureurs fronteurs etmiseenplacedes conventionsd’assurance 7.Selon lescas, miseenplacede la politiquedeprotection de lacaptiveparde la réassurance ( stop loss, excessof loss… ) circuitéconomique français» . EtRosyLaurentdecomplé- ter: «Mais levraidéclencheur aété lapandémieet ledébat sur lacouverturedesrisques extrêmes.Cetévénementsou- dain a ajouté un argument supplémentaire à ceux qui militentpour lamiseenplace d’un schémaplusapproprié pour les entreprises souhai- tantcréerunecaptive.» 28projetsbienavancés Avec seulementhuitcap- tivesdomiciliées enFrance à ce jour, contreprèsde 200 auLuxembourg, lamargede progression s’avère impor- tante. «La crise sanitairea accéléré laprisedeconscience de lanécessitédepermettre aux entreprises d’investir dans lapréventiondesrisques exceptionnels, ainsi que de pouvoirorganiser enamont leurfinancement», explique l’Amrae,quiarecensé50pro- jetsdecréationsdecaptives, dont28seraientdéjàdans les starting-blocks,attendant les annoncesdugouvernement pourse lancer. Mais qu’espèrent-elles exactement?Aprèsconsulta- tiondesprofessionnelsdusec- teur, leTrésorvaprendreplu- sieursdécisionsimportantesà larentrée...Àcommencerpar lamiseenplaced’uneprovi- siond’égalisation,d’unallé- gementdes taxesapplicables ou encore l’application du principe de proportionna- lité,quipermettraitd’adapter lesexigences réglementaires (reportings , règles de gou- vernance…), jugées souvent trop lourdespour lespetites spécialcourtage jeudi30septembre2021 le figaro C 26 EntrEprisEs dansun fondseneuros,certainsas- sureursenvisagentunesolutionplus visible (et radicale).C’est le caspar exempledeGenerali,qui réfléchità abaisser à 0,5% le rendement de son fonds.Mais laconcurrencereste toutdemême soutenueentreassu- reurs. «Plus que jamais les rende- ments des fonds en euros varieront beaucoup d’une compagnie à l’autre» ,prévoitGuillaumeLeroy. Pour autant, une chose est quasi certaine : larémunérationmoyenne desfondseneurosvatomberpour la première fois sous les 1% (avant prélèvements sociaux) cette année. Une douche froide pour les épar- gnants.D’autant que, compte tenu de la reprisede l’inflation (1,9%en août), ilssubirontunepertedepou- voird’achatavec leurassurance-vie eneurosen2021. ■ FFA. Cette tendance devrait sûre- ments’amplifier. De fait, le fondseneuroscoûtede plusenpluscherauxassureurs. «Ils sontconduitsà investirune largepart desnouveauxdépôtset lesobligations anciennes arrivant à échéance dans des obligationsdont le tauxd’intérêt estprochedezéro ,expliqueGuillau- meLeroy,actuaireassociéchezPri- m’Act. Si les taux restent durable- ment très bas, ils risquent un jour prochaindenepluspouvoirgarantir 100%ducapitaldu fondseneuros.» Chutederendement C’estpourcetteraisonque lescom- pagnies revoient leurs contrats en réduisant la protection du capital : dansbiendescas,seul98%ou97% en estgaranti (après les frais).Pour dissuader les épargnants d’investir 2020 selon le site spécialisé Good ValueForMoney),aucapitalgaran- ti, n’a pas refroidi les ardeurs des épargnants. Il fautdirequece fonds n’est plus le seulmoteurde l’assu- rance-vie.Lesassureursen limitent désormais l’accèsauprofitdesuni- tésdecompte (UC),dessupports fi- nanciers potentiellement plus ren- tables,maissansgarantieencapital. Et les épargnants, pourtant seuls à supporter le risque, se laissent ten- ter,attiréspar lesperformancesex- ceptionnelles des marchés finan- ciers. «Auxcôtésdu fondseneuros, ces supports permettent d’investir dans de l’immobilier, des ETF, des produits structurés du capital inves- tissement» , décrypte Antoine De- lon,présidentducourtierLinxea.La partdesUCdans l’assurance-vieat- teint désormais les 38% selon la En 2020, les épargnants, tétanisés par lacriseetconfinés,ontpeupla- céd’argentdans leurscontratsd’as- surance-vie, leurpréférant le livret Aou lescomptescourants.Et lacol- lecte avait flanché (-6,5 milliards d’euros).L’arrivéedesvaccins et le retourprogressif àunevienormale ont relancé lamachine.Aussi bien ducôtédesdépôts,en fortehausse, que des retraits, eux aussi élevés (86milliards d’euros). « Il y a une forme de rattrapage et l’on retrouve le niveau desmeilleures années , fait valoirPhilippeCrevel,directeurdu Cercle de l’Épargne. Entre ceux qui ont du cash à placer et ceux qui ont des projets immobiliers cela crée à nouveau des mouvements impor- tants» , indique l’économiste. La baisse continue des rende- mentsdu fondseneuros (1,08%en JorgeCarasso £ @JorgeCarasso etD.g. Épargne LesFrançaissontclaire- ment de retour dans l’assurance- vie.En l’espacedehuitmois, ilsont placé près de 100milliards d’euros dansceplacementphare, selondes chiffrespubliésmercredipar laFé- dération française de l’assurance (FFA). Un niveau jamais atteint à cetteépoquede l’année.Depuis jan- vier, lacollectenette (dépôtsmoins retraits) s’envole à 14 milliards d’euros. «L’assurance-vie est aujourd’hui un produit d’épargne plébiscité» , se félicite Franck Le Vallois, directeur général de la FFA.Lerebonddessouscriptionsest aussi spectaculaire que leur chute avait été violente l’année dernière. oliviaDétroyat £ @Oliviader agroalimentaire L’agtech fran- çaise fourmilled’idéespour trouver de nouvelles façons de nourrir les animaux et les hommes. Après Ÿnsectet InnovaFeed,c’estau tour d’Agronutrisde franchirune étape importante.LabiotechbaséeàTou- louse, spécialisée dans l’élevage de mouches soldats noires pour la nourritureanimale(chatsetchiens) et l’aquaculture vient de lever 50millions d’euros auprès de BPI France, de Mirova (filiale de Natixis), du groupe de complé- ments alimentairesNutergia, et de l’investisseur Bertrand Jelensper- ger,connupouravoircrééLaFour- chette.Ce tourde tableestcomplé- té par un financement bancaire de 40millionsetde8millionsoctroyés dans lecadreduplanderelance.Au total, legroupeadoncsécuriséprès de 100millionsde financementqui iront à la construction de son pre- mier site industrieldeproductionà Rethel (Ardennes),dont ladernière pierredoitêtreposée fin2022,puis d’undeuxièmesitedont la localisa- tionresteàdéfinir. Secteurémergent Ces huit prochaines années,Agro- nutrisespèrecréerunepetitedizai- nedesitespourprendresaplacesur unmarché de la nutrition animale estimé à 8milliards d’euros d’ici à 2030.Certes le groupe est loin des 100 sites visés parŸnsect, qui tra- vaille, lui,àpartirde larvesde sca- rabées.Et il restediscret sur ses fu- turescapacitésdeproduction, làou ses concurrents tricolores promet- tent à moyen terme 100000 à 200000tonnesd’ingrédients l’an. La biotech toulousaine est aussi enretardparrapportàceuxqui, tel InnovaFeed, ont déjà lancé la pro- duction et la commercialisation de leur protéine d’insectes pour les mêmesmarchésqueceuxviséspar labiotech toulousaine. «Mais il ya de laplacepour tout lemonde , esti- me Mehdi Berrada, président co- fondateur d’Agronutris. Surtout nousavonsdédié laquasi-totalitéde nos ressources au perfectionnement de notre savoir-faire de biologiste plusqued’industriel.C’estcequi fait notrevraiedifférence.» «Globalement, la coexistence de plusieurs groupes et start-up fran- çaises sur ce secteur émergent est très positive , renchérit ledirigeant. Celacréeuneémulationetunécosys- tème quiplacent laFrance enpointe sur le sujet.» Avec les Pays-Bas, l’Hexagoneestbien l’undes fersde lancedesprotéinesd’insectesdans le monde. Avec des capacités de production déjà opérationnelles dans ses frontières, et bientôt dis- ponibles aux États-Unis (pour In- novaFeed)ouenAsie.Récemment, le gouvernement a débloqué une enveloppede 200millions sur cinq ans, pour doper l’avance de ces start-upfrançaisesde l’alimentaire. Leur champ d’action pourrait vite s’étendre au contenu des as- siettes.Agronutris est ainsi la pre- mière d’entre elles à avoir reçu l’avaleuropéenpourutiliserdes in- sectes dans la nourriture humaine (des scarabées Tenebriomolitor en l’occurrence),mais son calendrier reste flou. «Pour l’instant, nous nous concentrons sur la nourriture animale ,préciseMehdiBerrada. Sur les applications dans l’alimentation humaine, toutes les options sont sur la table, du développement en pro- pre, à l’exploitation via un système de licence.» Sur cemarché,Ÿnsect a récemment faitpartde sesambi- tionsviadesutilisationspotentielles desesproduitsdansdesalimentsde nutrition sportive ou fonctionnelle pour les seniors.Un secteur où les valorisations sont élevées et où Ÿnsect a fait grandir ses capacités deproductionenrachetantenavril lenéerlandaisProtifarm. ■ BaséeàToulouse, l’entrepriseAgronutris estspécialiséedans l’élevagedemouches soldatsnoirespour lanourritureanimale et l’acquaculture. Agronutris LabiotechAgronutrisvientde réunir 100millionsd’eurosquiservirontàconstruiredeuxsitesdeproduction. L’élevaged’insectesdédiésà lanutritionenpleinessorenFrance Enhuitmois, ilsont investiprèsde 100milliardsd’euros.Lesunitésdecompteattirentdeplusenplus. Lesassureurs, déjàéchaudés par lapandémie, lient lahaussedes tarifsà une forteaugmentation de lasinistralité. AndrEy popov/stock.AdobE.com Lesassurancesd’entreprisevont flamber Lesprixdevraientaugmenter,avecdesgaranties réduitesetcertains risquesquineserontpluscouverts. Lesépargnants reviennenten forcedans l’assurance-vie Danièleguinot £ @danieleguinot proteCtion Latensionmontesur lemarché des assurances d’entre- priseà l’approchede la finde l’an- née et des renouvellements de contrats. Pour la troisième année consécutive les assureurs sont dé- terminés à augmenter leurs tarifs. Les hausses attendues pour l’an prochain sont vertigineuses, com- prises entre 10% et 50% en moyenne,voireentre 70%et80% pour les risques les plus sensibles, constate l’Association pour lema- nagement des risques et des assu- rancesde l’entreprise(Amrae). Cette dernière a réalisé un état des lieuxdumarchéavecdescour- tiers tels que Aon, Verlingue, Marsh,DiotouSiaciSaint-Honoré. «Pour lapremière fois en vingtans, tous les types d’assurances vont augmenterchez tous lesassureurset cela risque de peser sur lesmarges des entreprises déjà confrontées à des pressions inflationnistes , expli- que Léopold Larios de Piña, vice- présidentde l’Amrae. Lemarchéest extrêmement dur, il n’avait pas été aussi tendudepuis lesannées2001et 2002,quiont suivi l’éclatementde la bulle internet et les attentats du 11septembre2001.» «Les entreprises de toutes tailles sont concernées,de la trèsgrandeà laPME, et la tendance estmondiale , ajoute Philippe Maraux directeur des placements chezMarsh. Nous sommessurpriscar,en juillet, lesas- sureurs laissaient entendre qu’il n’y aurait pas d’augmentation sensible en 2022. Mais, les inondations en Allemagne et enBelgique enaoût les ont sûrementperturbés, leursprévi- sions les incitantà revoir leurpoliti- que tarifaire.» De fait, les assu- reurs,déjàéchaudéspar lapandé- mie, lient la flambéedes tarifsàune forteaugmentationde lasinistralité avec unemultiplication des catas- trophes naturelles d’envergure (ouragan Ida aux États-Unis, in- cendies géants, canicule…), qui coûtent très cher au secteur, et d’événements climatiques moins prévisibles comme les inondations en Allemagne et en Belgique au mois d’août (6 milliards d’euros pour les assureurs).Dans la foulée, les tarifsdes réassureurs (les assu- reursdesassureurs)ontaugmenté. «Lesassureursrefacturentunepar- tie de cette hausse à leurs clients , précise Léopold Larios de Piña. D’autantqu’enraisondes tauxd’in- térêtbas, ilsontdumalà rémunérer lesprimesdesassurés.» Outre les tarifs, les compagnies d’assurances continuent à durcir les conditions de souscription à leurscontratsd’assurancedomma- ges. La couverture des entreprises est souvent amoindrie par une hausse des franchises (jusqu’à 50%), une baisse dumontant des garanties et davantage d’exclu- sions. Les assurances pertes d’ex- ploitation, par exemple, ne cou- vrentplusque lesbaissesd’activité liées à un dommage (incendie…). De plus, certains risques ne sont quasimentplus couverts. «Les en- treprises ont des difficultés à sous- criredesassurancescontre la fraude financière, la responsabilité civiledu dirigeant et le risque cyber» , expli- queFrédéricDurot,directeurdom- mages et responsabilité chez Siaci SaintHonoré. Lesassureursveulent prendremoins de risques car ils re- doutent une hausse de la fréquence des sinistresetde leur intensitédans cesdomaines.» Alorsque lescybe- rattaques se sontmultipliées pen- dant lacrise sanitaire, lesassureurs sontdemoins enmoinsnombreux àcouvrircerisque,potentiellement systémique, qu’ils ne savent pas bien évaluer. Les dirigeants d’Axa proposent que, comme la pandé- mie, ilsoitcouvertparunmécanis- meassurantielpublicetprivé. Toutefois, lesgrandesentreprises pourraient à l’avenir avoirmoins de difficultés pour s’assurer. Le gouvernement envisage de fait de réformer lemodèledescaptivesde réassurance. De quoi s’agit-il? D’entreprises de réassurancecrééesparungrou- pe (quelle que soit son activité) pour qu’il réassure lui-même cer- tains de ses propres risques. Un amendement au projet de la loi de finances pour 2022 pourrait être déposé cet automne pour revoir le cadre fiscaldecescaptives.Cedis- positifdevra êtrenotifié à laCom- missioneuropéenne. ■ “ Lemarchéest extrêmementdur, iln’avaitpasétéaussi tendudepuis les années2001et2002 ” LéopoLdLariosdepina, vice-présidentdeL’amrae Ilyaune formede rattrapageet l’on retrouve leniveaudes meilleures années » phiLippecreveL, directeurducercLe deL’épargne marmara/LeFigaro 34 //FINANCE&MARCHES Vendredi1 er etsamedi2octobre2021 LesEchos COMMUNIQUÉ Avisdepublicationpourlevendredi1 er octobre2021 LeSERVICEDEPREVENTIONETDESANTEAUTRAVAILINTERENTREPRISETHALIE SANTEestuneassociationrégieparlesdispositionsdelaloidu1erjuillet1901dontle siègesocialestsitué7rueBergère75009PARIS,représentéeparsaPrésidente,Aurélie FOUCHER. LesadhérentssontconvoquésàlʼAssembléegénéraleordinairedeThalieSantéquise réunirale18octobre2021à14henprésentieletparvisioconférenceàlʼeffetdedélibérer surlʼordredujoursuivant: 1.Approbationdumontantdescotisationsappeléesen2022. 2.Questionsdiverses. Encasdʼimpossibilitépourcertainsadhérentsdʼêtreprésents,nousvousinvitonsàvous fairereprésenterparunautreadhérent. NousvousremercionsdebienvouloirnousconfirmervotreparticipationàcetteAssemblée généraleounousadresservotrepouvoir àag2021@thalie-sante.orgauplu stardle 12octobre2021enprécisantvosnom,préno m,raisonsociale,numéroSIRENe tnuméro dʼadhérent.Enréponse,nousvousadresseronslesinstructionspouryparticiperoules modalitéspourtransmettrevotrepouvoir. Sursimpledemandeformuléeaupr èsdedocag2021@thalie-sante.orgnous adresserons auxadhérentsquienfontlademan deleprojetdetextederésolutionsetles propositions tarifairesarrêtésparleConseildʼadministrationdeThalieSanté. DEAUVILLE SERVICESTECHNIQUES AVISDEPUBLICITÉSUITEÀMANIFESTATIONDʼINTÉRÊTSPONTANÉE LaVilledeDeauvillea reçuune manifestationdʼintérêtspontanéepourla miseàdispositiontemporairedeplaces destationnementsurledomainepublic pourlʼinstallationdebornesderecharge pourvéhiculesélectriques. LʼarticleL.2122-1-4duCodeGénéralde laPropriétédesPersonnesPubliques prévoitque«lorsqueladélivrancedʼun titredʼoccupationdudomainepublic intervientàlasuitedʼunemanifestation dʼintérêtspontanée,lʼautoritécompétente doit sʼassurer aupréalablepar une publicitésuffisantedelʼabsencedetoute autremanifestationdʼintérêtconcurrente». Laprésentepublicitéapourobjetde porteràlaconnaissancedupublicla manifestationdʼintérêtspontanéedʼune personneprivéepour lʼinstallationet lʼexploitationdebornesderechargepour véhiculesélectriquesetdepermettre àtoutopérateurqui lesouhaiteraitde manifestersonintérêtavantladatelimite deremisedesdossiersfixéedansle présentdocument. Ladatelimitederemisedesdossiersest fixéeau 25Novembre2021à12h00 . Toutemanifestationdʼintérêtspontanée parvenantaprèscettedateetcetteheure neserapaspriseencompte. Les opérateurs qui souhaiteraient manifester leur intérêt pour cette occupationdudomainepublicdevront transmettre leur candidatureet leur offreparvoieélectroniquesurleprofil dʼacheteurdupouvoiradjudicateur,à lʼadresseURLsui vante:http://www. deauville-marches.fr. Contact:M.CAZINLudovic, Adjointau DirecteurdesServicesTec hniques– l.cazin@deauville.fr COMMUNIQUÉ Venteauxenchèrespubliques,aupalaisdejusticedeBOBIGNY(93) le mardi9novembre2021à13h30-ENUNSEULLOT UNPAVILLONde90.12M² àAULNAYSOUSBOIS(93) 72rueJeanCharcot ComprenantauRdC:entrée,pièceprincipale,cuisine,chambre,WC, GARAGE –à l’étage:palier,troischambres,SdEavecWC,cagibi MiseàPrix:86400€-Occupé (Consignationpourenchérir:8.640€) S’adresser:-AMaître MyriamCALESTROUPAT avocat, SCPACALESTROUPAT-THOMAS etAssociés , 8terboulevard.Henri Barbusse(93)MONTREUIL, Tél.01.48.58.17.06 , mail :cabinet@fgtavocats.com, dépositaired’unecopieducahierdesconditionsdevente -AuGreffeduJugedel’ExécutionduTribunalJudiciairedeBOBIGNYoùlecahierdesconditions deventeestdéposé(N°RG20/01658). -Surleslieuxoùunevisiteseraorganiséele lundi25octobre2021de14h30à15h00 -INTERNET:www.licitor.comwww.avoventes.fr 93 Retrouveztouteslesinformationssurlesitewww .vench.fr( réf:138775) Venteauxenchèrespubliques,aupalaisdejusticedeBOBIGNY(93) le mardi9novembre2021à13h30-ENUNSEULLOT UNAPPARTEMENTde73.53M² àAULNAYSOUSBOIS(93) - 36avenuedeSavigny Au5 ème étagegaucheensortantdel’ascenseur:entrée,séjoursur BALCON ,cuisine,SdB,WC,3chambres dontunechambredonnantsur BALCON - CAVE n°6ausous-sol(Esc.D5,Bât.D5)- PARKING auRdC MiseàPrix:23000€ - Loué . (Consignationpourenchérir:3.000€) S’adresser:ÀMaître AlainCIEOL Avocat,2ruedeLorraine(93)BOBIGNY Tél.01.48.30.11.11 , dépositaired’unecopieduCCV-AuGreffeduJugedel’ExécutionduTJdeBOBIGNYoùleCCV estdéposé--Surleslieuxpourvisiterle vendredi22octobre2021à14h .. 93 Retrouveztouteslesinformationssurlesitewww .vench.fr( réf:138842) ventesauxenchèrespubliques ENPARTENARIATAVEC LESMEILLEURESOPPORTUNITÉS AUXENCHÈRES Retrouvezlecalendrierdesprochainesventesaux enchèresetconsultezgratuitementlesrésultatsainsi quenotrenewslettersurlesite: Vench.fr Sivoussouhaitezparaîtredanscetterubrique: contact@immolegal.fr Tél: 01.42.96.96.72 Publiezvosventesauxenchères immobilièresdansLesEchos annonces.lesechosleparisien.fr 0187397008 SolennPoullennec @SolennMorgan Déjàconfrontéesàunehaussedes prixde l’énergie,voireàdesdiffi- cultésd’approvisionnement, les grandes entreprises françaises s’apprêtentàencaisserunenou- velleaugmentationducoûtde la plupartde leursassurances. En2022, leshaussesdeprixsur cemarchédevraient se situeren moyenneentre 10%et50%,voire pluspourcertains risques, selon une enquêtepubliée jeudipar l’Associationpourlemanagement des risquesetdesassurancesde l’entreprise(Amrae). Pasdepointbasen2020 «Cette tendance s’inscritdans la continuitédesannées2019-2020, quiontvu lesconditionsdemarché sedurcir sur l’ensembledesbran- ches », noteLéopoldLariosde Piña,vice-présidentde l’Amraeen introductiondel’enquêteannuelle réaliséeauprèsde65entreprises avec l’aidedesgrandscourtiersde laPlace (Marsh,Aon,SiaciSaint Honoré,etc.). En 2020, la pandémie de Covid-19avait coûté cheràbon nombred’assureurs appelés à indemniser lespertes subiespar NessimAït-Kacimi @NessimAitKacimi Lesdevises2.0vont-ellesfragiliser lesystèmebancaireet financier? LaBanquedesrèglementsinterna- tionaux (BRI) s’est associée à 7banquescentrales (Angleterre, Etats-Unis,Canada,Suède,Suisse, zoneeuro,Japon)pourdéfinir les risquespour lastabilité financière desnouvellesmonnaiesnuméri- quesquiémergerontdans lescinq àdixprochainesannées.LaChine fait,elle,cavalierseuldanssonpro- jetdee-yuan,bienplusavancéque lesautres. Lesdépôtsbancairesmoyenspar habitantsontdel’ordrede20.000à 25.000dollarsdans lazoneeuro, auxEtats-UnisetauCanadamais bondissentà65.000dollarsau Japonetprèsde100.000dollarsen Suisse.Avec l’avènementd’une monnaienumérique, lesparticu- lierspourraientretirerunepartie desliquiditésplacéesdansleurban- quepour les transférer surune monnaienumérique. Entre4%et12%desdépôtsban- caires pourraient être ainsi «numérisés»etéchapperauxban- ques,selonlaBRI.D’autrestravaux donnentdeschiffresbienpluséle- vés.Lesménagespourraientplacer prèsde lamoitiéde leurs liquidités sur lesmonnaiesnumériques,sur- toutsiellesdélivrentdesrémunéra- tions(tauxd’intérêt). Inertie Cen’estpasparcequ’unebanque augmente larémunérationdeses dépôtsqu’elleparviendraàcapter beaucoup de clients chez ses concurrentes, du fait d’une certaine inertiedes comporte- ments.Maislesmonnaiesnuméri- ques sontunenouvelle classe d’actifsàpartentière. «Les transfertsd’argentà leur profitserontperçuscommebienplus pasassurés.Celaaccroîtralesrisques deretraitmassifdes liquiditéspla- céesauprèsdesbanques (« bank run»)», constate laBRI.Lorsde la grandecrise financièrede 1997- 1999auJapon,lesgrandesbanques avaientperduentre15%et30%de leursdépôtsenunmois, lesparti- culiersayantperdutouteconfiance dans lasoliditédusystème.Siun euronumériqueavaitexistéau momentde lacrisegrecque, « les dégâtspourlesystèmebancairedela Grèce auraient étéplus impor- tants». Pournepas fragiliser lesban- quesenentraînantunechutedes dépôts, lesbanquescentralespré- voientde limiterdansunpremier temps lemontantque lescitoyens peuventdétenirdansleurmonnaie numérique.Les fluxdesbanques verscenouvel instrumentseraient aussi limités.Placersonargentsur unemonnaienumériquene rap- porteraitaucun intérêt.Ellene pourraitpas jouer lerôledequasi fondsmonétaire,concurrentdes produitsproposéspar lesystème financieretbancaire. (*)«CentralBankDigitalCurrencies : FinancialStabilityImplications» Monnaiesnumériques :lesrisquespour lesbanquesetl’attraitpourlesépargnants CRYPTOMONNAIES Lescryptomonnaies pourraientconcur- rencer lesdépôts bancairesetentraîner undéplacement de l’épargne etdes liquidités vers lesdevises2.0. lesentreprisesdu faitdesconfine- ments.Sans surprise, ils s’étaient doncmontrésbeaucoupplusexi- geantsque lorsdesannéesprécé- dentesoù la concurrence entre acteursdel’assurancepouvaitper- mettreauxgrandesentreprisesde mieuxnégocier lescouvertures. «Onauraitpu croire etpenser que2020étaitlepointbas», remar- queLéopoldLariosdePiña.Pour- tant, les tensions sont ausside miseen2021et2022.Encettesor- tiedecrise, lesassureurssonttou- joursobligésdecomposeravecdes tauxd’intérêt trèsbasquipèsent sur leurs revenus financiers et leurséquilibres. Ilsontaussidû faire faceàdecoûteusescatastro- phesnaturelles,sur fonddechan- gementclimatique. Résultat,pour lesassurances dommages etpertesd’exploita- tion, « lesderniersrenouvellements furenttrèsdifficiles,lesprochainsle serontpeut-êtreencoreplus», souli- gne l’Amrae.Leshaussesdeprix peuventallerde70%à80%, «sur lesdossiersà risques sensiblesou quiont subides sinistres», assure l’association. Cesmouvementssonttrèssigni- ficatifscompte tenude l’étendue de ce typede « programmes » d’assurance. «Celareprésentedes millionsd’eurosdans les entrepri- ses,c’est très lourdàgérer», insiste LéopoldLariosdePiña. Alertesur lerisquecyber Lahaussedesprixn’estpas leseul phénomènequi inquiète lesgran- desentreprises.Lesassureursont tendanceàaugmenterlesfranchi- ses,àrevoiràlabaissel’étenduede leurscouverturesetàcouvrirdes montantsderisquesmoinsimpor- tants(«réductiondescapacités»). Lesgroupesdoiventdoncmulti- plierlespartenairesvoireassumer eux-mêmes plus de risques qu’avant.Danscetteveine,SEBet Bonduelleontd’ailleursdécidé d’établirenFrance leurspropres structuresdegestiondes risques ou«captives». La frilositédes assureurs est particulièrementmarquée lors- qu’ils’agitdecouvrirdescyberatta- ques,selonl’Amrae.Faceàlamul- tiplicationetau coût important desattaques informatiques, les assureurssontmoinsnombreuxà s’aventurersurcemarchéencoreà l’état de développement. Les « franchises sontdoublées» et « les primes explosent », souligne l’Amrae. n ASSURANCE Lesgrandes entreprisesanticipent deshaussesduprix de leursassurances dommagesde 10% à50%pour2022. Nouvelleflambéedesprixpour l’assurancedesgrandesentreprises Lahaussedesprixen2021et2022s’inscritdans lacontinuitédesannées2019-2020. facilesqu’entrebanques» ,souligne laBRIdanssonrapport(*). Pourcompensercettebaissedes dépôtsetmaintenirleurrentabilité, lesbanquespourraientaugmenter les tauxauxquelsellesprêtentde l’argent. Il faudraitqu’unebanque perdeaumoins20%à25%deses dépôtsauprofitde lamonnaie numériquepourqu’elleaugmente demanièresignificativeses taux (de0,2%à0,5%). «Durant lespériodesdecrise, la monnaienumériquedebanquecen- trale seraperçue commeunactif refugeen comparaisondesdépôts bancaires,surtoutceuxquinesont Pournepasfragiliser lesbanques, les banquescentrales prévoientde limiter dansunpremier temps lemontant que lescitoyens peuventdétenir dans leurmonnaie numérique. Shutterstock «Celareprésente desmillions d’eurosdans lesentreprises, c’est très lourd àgérer.» LÉOPOLDLARIOSDEPIÑA Vice-présidentde l’Amrae L’ArgusdeL’AssurAnce 87 N°7721-7722DU 10SEPTEMBRE2021 AFPorlicensors Dès juin2021,Sebaannoncé lacréationdesacaptiveenFrance, unesociétéquirejoindra lesautresentitésdugroupe auseindusiègesituéàÉcully (enphoto),enrégion lyonnaise. “ Riennes’est jamaisopposéà la créationdecaptives enFrance,mais leur installationn’a jamais étéparticulièrement favorisée.LeTrésor a récemment revu saposition. ” oLiviERBaLkEN directeurcAPtive etréAssurAnceFAcultAtive d’AonFrAnce structures.Sitoutvabien,ces annoncesseront intégréesau projetde loidefinances2022. Uncalendrier unpeucourt Est-ce néanmoins suf- fisant pour permettre aux entreprises françaisesd’être prêtesau 1 er janvier,pour la périodedesrenouvellemens deprogrammesd’assurance? Rienn’estmoins sûr. «Créer unecaptivenécessiteun tra- vailderéflexionetdeprépara- tionenamont.Lesdémarches et lesétaps sontnombreuses (lireencadré) .Pourceuxqui ont pris de l’avance, il fau- draquelqus semainespour adapter leurétudede faisabi- litéauxmesuresannoncées. Ensuite,entreledépôtdudos- sierd’agrémentetsoninstruc- tion, ledélaipourradifficile- mentêtre inférieuraux trois mois qu’il faut compter en moyennepourcertainesautres domiciliations.Pourceuxqui souhaitentattendrelesdispo- sitionsdu schéma français, il semble difficile pour leur nouvelle captived’être opé- rationnelleavant févrierou mars2022aumieux», estime RosyLaurent,égalementex- secrétairegénéralede l’Apref (Associationpour la réassu- ranceenFrance). Pourtant, l’objectif de Bercy semble bien de convaincre les entreprises encore hésitantes à sauter lepas,afinde renforcer leur résilience. «Dansunpremier temps,ledispositifviseàfavo- riser lescréationsde sociétés captives enFrance,pour les entreprisesn’enpossédantpas encore», confirme l’Amrae. «LeretourenFrancedescap- tivesdomiciliéesà l’étranger se ferapeut-être,maisdans un second temps.Lesgrands groupesserontsansdouteten- tésdefaireuneétuded’impact d’unpossiblerapatriementen France.Pourceuxquiavaient choisi leLuxembourg,comme laPFS(Provisionpourfluctua- tionde sinistralité)n’estpas si simple, ilsdevrontvendre leurcaptiveetpayer l’impôt différé», avertitRosyLaurent. Lerôlecroissant descourtiers Dans cette future confi- guration, le rôled’accompa- gnementdu courtage va se renforcer. «Lesgestionnaires decaptives sontpresque tous des filiales de courtiers», rappelleOlivier Balken.Et les grands courtiers de la place conseillent en amont leurs clients sur l’opportu- nitéd’ouvriroupasunecap- tive:étudede structuration (quelles branches intégrer en fonction de la sinistra- lité),domiciliation, business plan (avec stress tests ),calcul debesoindecapital,aideà la rédactiondudossierd’agré- ment,parfoisdépôtdudos- sierauxautoritésdecontrôle locales, rédactiondesstatuts etenregistrementau registre du commerce… «Nouspré- sentonsplusieursconfigura- tionsderisquesauclient,l’ob- jectifétantqu’ilobtienneun impactfinancier optimal et maîtrisable,avecunpilotage léger», expliqueRosyLaurent, avantdecompléter: «Depuis environunan,nous incluons systématiquement laFrance dans nos études de domici- liation,partantduprincipe que le systèmeesten trainde changer.Deseulementquatre étudesde faisabilitéen2020, nous sommespassésà 15 en 2021.Clairement,unmouve- mentestamorcé.» Autresignequine trompe pas,avantmêmelesannonces du Trésor, deux sociétés viennentdedéciderdecréer leurcaptiveenFrance: «Ense positionnantdèslemoisdejuin 2021,BonduelleetSebont fait unvraipari sur l’avenir.Les chosesvontdans lebon sens, le systèmedevraitgagner en souplesseau1 er janvier2022.» EtOlivierBalken de préve- nir: «Pourque lesentreprises françaisescréentourapatrient leurscaptivesenFrance,ilfau- dranonseulementuncontexte fiscal et réglementaire favo- rablemaissurtout l’assurance desastabilité» .Etdeconclure, optimiste : «La création de captivesenFrancerenforcera laplacefinancièredePariset pourracontribueràcréerun écosystèmefavorisantl’activité desavocats,descommissaires auxcomptes,desactuaireset desbanques…» Et ainsides courtiers. ● aURéLiENicoLaS CAPTIVES ÉTAT DU MARCHÉ TPE :uneprocédure permetderembourser lesPGEpendant10ans Captivesderéassurance: Bercy favorableàun nouveaudispositiffiscal ENTREPRISES ÉDITIONNATIONALE VENDREDI8OCTOBRE·N°7242 FibrepourtousenFrance : unessaicompliqué àtransformer ÉCONOMIE FRAIS DE DÉCOUVERT FRAIS DE TENUE DECOMPTE ÉDITION DE REPORTING COMMISSION D’INTERCHANGE COMMISSION D’AFFACTURAGE FRAIS DE RETRAIT TRAITEMENT DE CHÈQUE Dans cenuméro, legrandDébat «Dettesprivées» ASSETMANAGEMENT LesETFbattent denouveaux records RESSOURCESHUMAINES Directionsfinancières : les recrutements repartent N°1626 -Lundi18octobre2021 - ISSN /0989-1900 -11 € www.optionfinance.fr COMMISSION DE MOUVEMENT FRAIS BANCAIRES Faites baisser la facture LaTribunede l’assurance // juillet-août2021 // n°270 // unepublication 53 Hautdepage PORTRAIT OliverWild Parmonts et par eaux I nternational,développementdurable,gestiondes risqueset sportsdeglisse.Sansdoute, s’il fallait résumerOliverWild,neserait-onpasloinducompte aveccetteentréeenmatière. International,car notrehommepossèdetroispasseports.NéenFrancede parentsanglais,c’estàl’autreboutdumonde,enAustra- lie,que l’actueldirecteurdes risquesetdesassurances deVeoliaaconstruitsavisiondumétier.Unpaysdans lequelilapassédixansetobtenuunmasterendévelop- pementdurableen2001. «Lescursusproposéslà-basme plaisaientsurtoutparleursaspectspluridisciplinaires.On voitd’ailleursbien le lienquiviendraplustardavec le risk management, quinécessiteégalementdescapacitéstrans- versessansquel’onsoitforcémentunexpertsurlesdifférents risques», expliqueOliverWild.Quantaudéveloppement durable, ilest lefilrouged’uneactivitéprofessionnelle qu’ilentamesur l’île-continentdans l’auditet leconseil chezKPMG. «Jesuis toujourspartiduprincipequesi je devaispassermesjournéesencostumecravate,ilfallaitque cesoitpourdebonnesraisons», dit-il.Ilfautdirequel’écho environnementalraisonnedans laviepersonnelled’un OliverWildquiagrandi «avecunepassionpour l’eauet lamontagne». Surfer, foudeski,c’estpresqueenartde vivrequeleprésidentdel’Amraeaérigéleconceptdela maîtrisedesrisques…QuandilrentreenFranceen2009, pourserapprocherdesa familleetdesesracines,c’est, naturellement,auseind’uneentrepriseinternationaleet tournéeverslesmétiersdel’environnementqu’ilentend poursuivresacarrière. «Aprèsdixansdeconseil,jevoulais allerenentrepriseetj’aicibléVeoliapoursaraisond’être», sesouvient-il.Entrécommedirecteurdemissionadjoint dudirecteurdel’audit,ilal’opportunité,quatreansplus tard,d’yreprendre lagestiondesrisqueset l’assurance aumomentoùlesdirectionsserapprochent.L’occasion, également,de rejoindre lacommunautéde l’Amrae dont ildevientadministrateuren2016.Éluprésident de l’association l’annéedernière,c’estdans lecontexte particulierdelaCovid-19queledirecteurdesrisqueset desassurancesdeVeoliaaprissesnouvelles fonctions. Danscettepériodemarquéeparleséchangesàdistance, ilafallureleverlesdéfisopérationnelsetpolitiquesd’une crisequiasoulignél’importancedesmétiersdu riskmana- gement.«Lapandémieaétéun crashtest del’efficacitédela gestiondesrisquesetunrévélateurdesonimportancepour ceuxquin’ycroyaientpasforcément.L’Amraen’ad’ailleurs pasattendulacrisepourledire:quandlesrisquessontbien gérés, l’entrepriseestrésiliente,durableetresponsable», expliqueOliverWild. SOLUTIONSSOUPLESETANTICIPATRICES Faceauxpouvoirspublics,dontelleaétéuninterlocuteur clé,l’Amraeaainsidéfenduleprincipedesolutionssouples etanticipatrices. «Lespremièresréflexionssesontfocalisées sur lapandémieens’appuyantsurdesmodèlesancienset surunmarchédel’assurancedontonvoitbienqu’ilréduit sonappétenceaurisque.Alorsqu’ilyaunegrosseattente àceque le tissuéconomiquesoit leplusrésilientpossible etparticipeà larelance,c’est lebonmomentpourdonner auxentreprises lacapacitéd’accumulerunfinancement delapréventiondansletemps», faitvaloirsonprésident. Aménagementdescaptivesde réassurance,création d’uneprovisionpouraléas:lestravauxencoursàBercy semblentindiquerquelemessageestpassé.Lefruitd’une «approchecollégiale trèssoudée» qui règneauseinde l’Amrae.Surfantsur lavaguedes travauxmenésavant luiparBrigitteBouquot,OliverWildypuiselesgrandes lignesdesa feuillede route.Renforcer laprésencede l’associationenrégions,accueillirdenouvellescommu- nautéscommecelledesresponsablesdelacybersécurité desentreprises,etdévelopperdes formationssur les softskills sontainsi leschapitresd’unprogrammeque l’Amraesouhaiteproposerdans lecadred’une future maisondu riskmanagement.«Celapermettrad’avoirun lieud’échangeendehorsdes«Rencontres»pourdescontacts plus fréquentsetmoins formels», seprojette leprésident de l’association. n ParLouisJohen ©CharlesdeToirac «Lapandémieaétéun crashtest de l’efficacitéde lagestiondesrisques.» 2004-2008 : SeniorManager, Sustainability&ClimateChange Services chezKPMGAdvisory 2009-2013 : DeputyChiefAudit Officer deVeolia 2013 : GroupChiefRisk, Insurance and InternalControlCoordination Officer deVeolia 2020 : éluà laprésidence de l’Amrae PARCOURS DirecteurdesrisquesetdesassurancesdeVeoliadepuis2013, OliverWildaétééluà laprésidencede l’Amrae l’andernier, unepériodecharnièrepour lagestiondesrisques de l’entreprise. LTAM0270_053_DC612285.pdf Captivesderéassurance : Bercyveutcréerunnouveau dispositiffiscal EricBenhamou L eministrede l’économie,BrunoLeMaire,va prochainementdéposerunamendementà la loidefinances2022afindecréerunnouveau dispositiffiscalmieuxadaptéauxcaptives de réassuranceenFrance.Unenjeucléalorsque les entreprisessontdeplusconfrontéesàunehaussedes prixetdes franchisesdesassurances.Explications. C’estunalignementdesplanètesqui vapermettredemettre finàunserpentdemerde la (re) réassuranceenFrance.Selon nos informations, leministrede l’économie,BrunoLeMaire, vadéposer,dans les toutprochains jours,unamendementau projetde loidefinances (PLF2022),actuellementendiscussion à l’Assembléenationale, afindecréeruncadrefiscaldes provisionspour risquesexceptionnels , lequelseraspécialement dédiéauxcaptivesde (re)assurance.Pour rappel,unecaptive estunesociétéde réassurance,filialed’ungroupe industriel oucommercial,dont la vocationestdecouvrirunepartiedes risquesdesamaisonmèreetdesautresfiliales. C’estcechaînonfiscalmanquantquibride,depuisdesannées, ledéveloppementenFrancedescaptivesde (re)assurance. Ilexistecertesdéjàneuf “captives”de réassuranceenFrance. Mais,selon l’Associationdumanagementdes risquesetdes assurancesde l’entreprise (Amrae), il yauraitunecinquantaine deprojetsdecréationdecaptivesenFrance,dont30%de la partdesETI (entreprisesde taille intermédiaire),que lespouvoirs publicssouhaitentpromouvoir. Mais laFrancenedisposepasàce jourd’une réglementa- tionfiscaleadaptée,etsurtoutcompétitivepar rapportau Luxembourg,quiconcentre,historiquement,une forteactivité de réassurance. Ils’agitdepermettreauxcaptivesdeconstituer endifféréd’impôts,desprovisionsdans le tempspour faire face àdes risquesexceptionnels,comme lapandémieou le risque cyber . «Avec l’accélérationdes réflexionsdepuis lacrisesanitaire sur lacouverturedu risqued’entreprise,nousavons réalisé -24- Lesentreprisesnepeuventoune veulentassurerque10à30%de leurs risques.Et lacouverturedu risquecyber resteencore trèsmarginale. ÉDITIONNATIONALE VENDREDI8OCTOBRE·N°7242 ENTREPRISES 20 Option Finance n°1626 - Lundi18octobre2021 Entreprise&finance Gestion des coûts - Assurance : les prix augmentent encore L es tarifs des renouvelle- ments d’assurances pour 2022 seront, pour la troi- sième année consécutive, à la hausse pour les entreprises. Celles-ci pâtissent en effet d’un marché particulièrement tendu. Alors que le prix des assurances était particulière- ment attractif jusqu’en 2018, après presque 15 ans de baisse, le nombre de sinistres a depuis augmenté et les coûts de répa- ration ont progressé du fait de l’inflation concernant certaines matières premières. En paral- lèle, les taux d’intérêt auxquels les assureursplacenthabituelle- ment leurs liquidités ont chuté. Cette situation crée un déséqui- libre dans leurs finances, qui se répercute désormais sur le prix des contrats signés par les entreprises. Certes, l’étédernier,unecertaine accalmie sur les prix avait été observée. Mais celle-ci n’a pas duré. « Les événements naturels qui ont eu lieu cet été, les inon- dations en Allemagne notam- ment, n’avaient pas étémodéli- sés etontperturbé lesassureurs, qui ont de nouveau majoré leurs tarifs », explique Philippe Maraux, directeur placement chezMarsh. Deshaussesqui concernentavant tout lesassurances dommageset cyber D’après l’étude annuelle de l’Association pour le manage- ment des risques et des assu- rances de l’entreprise (Amrae) sur l’état du marché de l’assu- rance, tous les contrats (dom- mages et pertes d’exploitation, construction, risque cyber, res- ponsabilité civile…) voient leurs tarifs progresser, avec, dans certains cas, une augmentation des franchises et une baisse des couvertures. Toutes les entre- prises, qu’elles aient subi des sinistresounon, sontégalement concernées. Les assurances cyber subissent la hausse la plus élevée, avec un doublement des prix et des franchises...quand les assureurs veulent encore bien couvrir ce risque. « Les attaques cyber ont fortement progressé ces der- nières années, avec des sinistres représentant souvent plusieurs millions d’euros par entreprise, observe Philippe Maraux. De plus, le risque cyber est difficile àmodéliserpour lesassureurset représente un potentiel risque systémique. Le parcours pour obtenir une garantie cyber est douloureuxpour les entreprises, chargeànousde le simplifier ! » L’assurance dommages et pertes d’exploitation, généralement la plus coûteuse pour les entre- prises – plusieursmillions d’eu- rospour lesplusgrandes–,voit ses tarifs augmenter fortement, avec une augmentation des prix de 10 à 50%, voire de « 70 à80% sur lesdossiers à risques sensibles ou sinistrés », indique l’étude de l’Amrae. Les fran- chises, quant à elles, augmen- tent parfois de 50 %. Les prix des assurances sur les lignes financières, qui incluent l’assu- rance fraude et la responsabilité civile des mandataires sociaux (par exemple pratique commer- ciale déloyale, abus de biens sociaux, licenciement abusif de lapartd’undirigeant) sont éga- Pour la troisièmeannée consécutive, les tarifs desassurancesaugmentent, souventdeplus de10%,et les franchises suivent lamême tendance.Alorsque toutes lesentreprises sont concernéespar ceshausses, certains courtiersespèrent toutdemême réussirà les limiter lorsdes renouvellementsquiauront lieudans lesprochaines semaines. « Les événements naturels qui ont eu lieu cet été n’avaient pas étémodélisés et ont perturbé les assureurs, qui ont denouveaumajoré leurs tarifs. » PhilippeMaraux, directeurplacement,Marsh ENTREPRISES Captivesderéassurance :Bercyveutcréerunnouveaudispositiffiscal combien lacaptived’assuranceétaitunoutilutilepour l’entreprise,alorsquecelaétait vu jusqu’ici, ycompris par lesentreprises,plutôtcommeunoutild’optimisation fiscale »,  reconnaîtunprochedudossieràBercy. Unmarchéde l’assurance très tendu «C’est laconjonctiondenombreux facteursquiapermisde débloquer ledossier.D’autantqu’ilexisteune vraiedemandedes entreprises,notammentde lapartdesETI », confirme ladéputée LREMValériaFaure-Muntian,membrede lacommissiondes financesà l’Assembléenationale,enpointesur lesujetdepuis la polémiquesur “l’assuranceperted’exploitationsansdommages” l’andernier.Cetteancienneprofessionnellede l’assurancea d’ailleursdéposésonpropreprojetd’amendementsur lafiscalité descaptives. Mais,ajoute-t-elle,  « jen’aipasd’inquiétudesur l’aboutissement d’unamendementdéposépar leministrede l’économie. Ils’agit d’undifféréfiscalquipermetde renforcer lacompétitivitéet les fondspropresdesentreprisesmaisaussi l’attractivitéde laplace deParis ». Des thèmeschersà lamajoritéetaugouvernement. Lapandémiea jouéun rôlecertaindans laprisedeconscience desentreprisessur leur vulnérabilitémaisaussicelledes pouvoirspublicssur les limitesdumarchéde l’assurance.Aceci s’ajoute l’explosiondes risquescyber,sur lesquels lesassureurs ontencoredumalàcalibrer les risquesetàproposerdesoffres d’assuranceéconomiquement viables. Lacrisesanitaire,maisaussi leBrexitavec laquasi-fermeture auxentrepriseseuropéennesdumarchédesLloyd’sàLondres, ontentraînéunesous-capacitéde l’offred’assuranceetune explosiondesprix.Selonune toute récenteétudede l’Amrae, la haussedesprixsur lemarchédes risquesd’entreprisesdevrait augmenter ntre10et50%en2022,selon les risques. «Noussommesdansunesituationde “hardmarket”avecdes prixélevés,des franchisesélevéesetdessous-capacité.Dans cecontexte, la réflexionsurdesoutilsalternatifsà l’assurance s’impose.D’autantque l’assurancenecouvregénéralement que10à30%des risquesd’uneentreprise » ,a résuméFabien Graeff,associéaucabinetOptimind,quia récemmentorganisé une table rondesur lescaptives. Consensus sur la “captive” De fait, ilexistedésormaisun véritableconsensussur l’intérêt descaptives,à la foisauprèsdesentrepriseserdespouvoirs publics,maisa siauprèsdesassureurs. «Faceàdes risquesémergents, l’enjeuestdepermettrede mutualisercertains risquesdans le temps.C’estcequepermet de faire lescaptivesmais il fautaujourd’huiundispositifde provisionnementmieuxadaptéàce typede risque » ,a reconnu LionelCorre,enchargedesassurancesauTrésor, lorsde la table ronded’Optimind. «Mais lacaptivead’autres vertusque lasimplecouverturede la franchise », souligne lehaut-fonctionnaire,  «ellepermetà l’entreprisededévelopperen interneuneculturedu risqueetde montrerauxassureursqu’elleestcapabledegérerson risque,ce quipeut faciliter leplacementdesassurances ». «Lescaptivessont intéressantescarellespermettentdemieux arbitrer lemarchéde l’assurance,notammentsur leplande la tar- ificationdes risques.C’estparticulièrement vraisurdesmarchés émergents,encoremalcalibréspar lesassureurs,comme le risquecyber » ,préciseFabienGraeff. Lediabledans lesdétails Pourautant, leprojetd’amendementneserapasunecopie conformedecequisepratiqueauxLuxembourg,avecsa fameuseprovision (bloquée)d’égalisation.  «LeLuxembourg estcertainementunesourced’inspiration,maisnoussommes en traind’inventerquelquechose,etnonpasde répliquerun modèle », avanceLionelCorre. Leprincipalsujetesteneffet lepérimètredes risquesquiseront concernés,et lacapacitéàmutualiser tous les risquesausein de l’entreprise.Lechampdessinistresconcernésdevraitêtre assez largemaisstrictementdéfini,afinnotammentde justifier cetavantagefiscalà la foissurunplanconstitutionnelmais aussieuropéen.Ledispositifproposédevrad’ailleursêtrenotifié à laCommissioneuropéenne.Mais,une fois les risquesciblés, laprovisiondevraitêtreglobaleafindemieuxgérer lamutualisa- tion. «Endotantuneprovision transversenonaffectéeàunsinistre pressenti, l’entrepriseàaccumulerdes fondspropresqui vont entrerdans lecalcul réglementairedesolvabilité2etcetapport encapitalse faitpresquenaturellement.L’entreprisedémarre petit,etauboutdedixans,ellese retrouveavecunefiliale de réassurancecapabledeporterbeaucoupplusde risques qu’imaginéaudépart », expliqueFabienGraeff.Pourqui la captivedoitêtre  «globale ». « Il fautcomprendreque lesentreprisesse trouventnues face àcertains risques,quipeuventavoirun impactsur tout lecycle deproduction. Ilestdonc importantque lenouveaudispositif -25- ÉDITIONNATIONALE VENDREDI8OCTOBRE·N°7242 ENTREPRISES Option Finance n°1626 - Lundi18octobre2021 21 lement en hausse de 10 à 50%, en raison d’une augmentation de la sinistralité. Les franchises augmentent dans les mêmes proportions. Seule l’assurance automobile semble être plutôt éprgnée par cette inflation. Les hausses de prix ne devraient pas dépasser les10%et les franchisessuivent lamême tendane. « Les risques sur l’automobile sont mieux maîtrisés par les assureurs, ils répondentàdes lois statistiques, iln’y a pas d’événement impré- visible comme dans l’assurance dommages », indique Philippe Maraux. Une inflation justifiée ? Des nouvelles augmentations qui ont dumal à passer du côté des entreprises, et même des courtiers. Certains d’entre eux semontrenteneffetmoinscom- préhensifs qu’ils n’avaient pu l’être jusqu’alors. «Cela fait trois ans que nos clients entreprises subissent desmajorations, par- foisdeplusieursdizainesdepour cent,mêmepourdessociétésqui ne sont pas particulièrement exposées à un risque de catas- trophenaturelle etquin’ontpas sbide sinistre,déplorePhilippe Maraux. Nous commençons à nous poser des questions sur les arguments apportés par les assureurs pour justifier leurs hausses de prix. Par exemple, ils expliquent souvent lahausse de leurs tarifs par le fait que les réassureurs augmentent les leurs. Pourtant les augmenta- tionspratiquéespar cesderniers sontmoins importantes ! » Des interrogations influencées aussi par la publication de résultats financiers en hausse pour les principaux assureurs français. Les courtiers comptent ainsi se montrer plus offensifs lors des négociations avec les assureurs. « Pour chaque renouvellement, nousallons leurdemanderd’être beaucoup plus précis dans leurs arguments et espérons limiter cette hausse des prix », affirme Philippe Maraux. Les pro- chaines semaines seront donc décisives. n AnaïsTrebaul @AnaisTrebaul Deshausses tarifairesde10%à50% Typed'assurance Tarif Franchise Risquecyber x2 x2 Dommageetpertesd'exploitation +10%à+50% (voireplus) +10%à+40% (voireplus) Lignesfinancières +10%à+50% +10%à+50% Responsabilitécivile +20%à+30% destableà+50% Construction +20% jusqu'àx2 Risquepolitique +10%à+20% stable Transport +10% +10%à+20% Automobile +10% +10% Risquecrédit +10% stable SURWWW.OPTIONFINANCE.FR + L’accès àtous les contenusetarchivesd’Option Finance + Le cahier Entreprise&Expertise + Leshors-sérieset les cahiers spéciaux + Les lettresprofessionnelles + L’accèsauxarchivesde Fundsmagazine 48NUMÉROSPAPIER+LESHORS-SÉRIESETSUPPLÉMENTS DANSVOTREBOÎTEMAIL : + Chaque jour, lequotidienOF@18h + Chaque semaine leshebdomadairesA laune cette semaine et FundsWeekly Pack Premium web L’outildeveille,d’analyseetd’aideà ladécisiondesprofessionnelsde lafinance P k r m e L’util veill,d’analy ’ideà l déciion e fessionl lafi ESSAI GRATUIT 15 JOURS POURACTIVERVOTRE TESTGRATUIT,CONTACTEZ-NOUS abonnement@optionfinance.fr 0153635558 Source :OptionFinance et étudede l’Amrae sur l’étatdumarchéde l’assurance ASSETMANAGEMENT Collecte : lesgrandes maisonsen recul FINANCEDURABLE Les fondations se convertissent à l’impact investing FISCALITÉ L’heuredes comptespour lemanagement package N°1619 -Lundi30août2021 - ISSN /0989-1900 -11 € www.optionfinance.fr Les marchés jouent-ils à se faire peur ? Éditionde7h LEQUOTIDIENDESPROFESSIONNELSDELAFINANCE Vendredi1octobre2021 |111 e année |N°189 |3€ Ledollarsortgagnantde la remontéedes tauxetdes risques Par FabriceAnselmi t ››Suitep. 2 Lahaussedubilletvert,quasi-certainepour2022,pourrait connaîtreunralentissementcetautomne. CréditThomasBreher/Pixabay Lasurabondanced’épargnemondialedevraitconvergervers ledollar,alimentantsahausse. Lesrésolutions externes s’imposentdans lesAGdes grandes entreprises Lamoitié des 100 plus grosses capitalisations boursières américaines et européennes sont concernées, selon une étude SquareWell. La gouvernance est principalement visée. BrunoLeMaire mène lacharge contre les frais trop importantsdesPER Lemin istre considère que les acteurs du marché prennent des commissions excessives et veut jouer sur la concurrence par unemeilleure transparence. IntesaSanpaolose sentpousserdes ailesavecson modèlede bancassurance La banque italienne s’appuie sur sa première place en gestion privée en Italie pour accélérer sa croissance, y compris à l’international. ››Suitep. 8 ››Suitep. 14 ››Suitep. 15 Sommaire ÉCONOMIEETMARCHÉS La livre sterling subit les effets du Brexit Pékin cherche à endiguer le risque immobilier LaBRI et sept banques centrales ébauchent un cadre pour les monnaies numériques Bruxelles etWashington s’organisent face à la pénurie de semi- conducteurs ÉMETTEURS LesPGE font de l’ombre à l’affacturage La faible valorisation d'Eutelsat promet une lutte de haut vol pour l'acquérir Unilever progresse dans la cession des thés Lipton INDUSTRIEFINANCIÈRE Le cadrage de la réforme du courtage se frotte aux réalités de terrain Les captives sont une solution à la hausse des tarifs en assurance d’entreprises VirginMoney taille dans son réseau enGrande-Bretagne Kraken est dans le viseur du régulateur américain ÉCONOMIEETMARCHÉS Matignon annonce un blocage des prix du gaz et de l'électricité – 1 – CopyrightAGEFISA–2021 Option Finance n°1619 - Lundi30août2021 17 Assurance – Les captives séduisent les entreprises D epuis quelquesmois, les captives de réassurance connaissent un succès croissant auprèsdes entreprises. Alors qu’environ 120 groupes français sont pour l’instant équipés, dans l’Hexagone ou à l’étranger, d’une filiale dédiée à auto-assurer une partie de leurs risques, une cinquantaine d’entreprisesmèneraient actuel- lement un projet dans ce sens, soit cinq foisplusqu’habituelle- ment,d’après l’Amrae. Unmarché tendu Une dynamique favorisée par le contexte assurantiel. « Si pendant une dizaine d’années, le marché de l’assurance était plutôt favorable aux entre- prises, depuis l’an dernier, les conditions se sont détériorées et incitent cesdernières à revoir leur stratégieenmatièredecou- verture des risques », remarque Laurent Bonnet, directeur Captive and Alternative Risk Transfer hez Gras Savoye Willis TowersWatson. La crois- sanceàdeuxchiffresdesprimes sur plusiurs contrats d’assu- rance (dommage, responsabilité civile, cyber) observée depuis plusieurs mois, associée à la hausseduniveaudes franchises sur les contrats et au désenga- gement des assureurs de cer- tains risques,pousse en effet les entreprisesà revoir leurstratégie assurantielle. Cependant, pour assurer soi-même ses risques, ou du moins compléter les contrats des assureurs, les entreprises ont besoin d’avoir des fonds propres conséquents ou une capacité d’endettement impor- tante. Jusqu’à présent réservées aux grands groupes, les cap- tives s’ouvrent peu à peu à des entreprises de taille intermé- diaire. « Jusqu’à présent, seuls des grands groupes réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 5-10 milliards d’euros avaient une taille suffisante pour jus- tifier la mise en place d’un tel montage, observe Laurent Bonnet. Désormais, de plus en plus de groupes de plus petite taille, avec des revenus avoisi- nant lemilliardd’euros, s’y inté- ressent. L’arbitrage entre provi- sionner lesmontantsnécessaires pour couvrir ses risques avec l’espoir de les récupérer, ou payeruneprimepourêtreassuré qui sera perdue, n’aboutit plus auxmêmesdécisions. » Les ETI concernées Ainsi, aprèsWorldline (2,7mil- liards d’euros de chiffre d’af- faires en 2020) l’hiver dernier, le groupe SEB (6,9 milliards d’euros) et Bonduelle (2,8 mil- liards d’eurosfin juin 2021) ont obtenu l’agrément nécessaire pour pouvoir lancer leur cap- tive en juin dernier. « Depuis fin 2019, nous assistions à des hausses de primes inédites, sur ledommaged’abord,puis sur la responsabilité civile, ainsi qu’à une augmentation des fran- chises, rappelle Anne-Claire Péchoux Lokoto, responsable Assurances Groupe chez SEB. En septembre dernier, nous avons donc réfléchi à auto- assurer certains risques et cela s’est concrétisé fin juin avec la création d’une captive qui aura vocation à assurer nos risques de fréquence, c’est-à-dire les Peuutilisées jusqu’àprésent, les captivesde réassurance connaissentun regaind’intérêt en Francedepuisquelquesmois. Les tensions sur lemarchéde l’assurance incitenteneffet lesentreprisesà couvrirelles-mêmes leurs risques.Siplusieursprojets sonten cours, encore faut-ilque l’Hexagone revoie son régime comptablequiencadre les captives pourque celles-ci s’implantenten France. « Les fortes revalorisations de primes, et les difficultés à boucler certains programmes d’assurancenous ont incité à lancer notre captive. » GrégorySanson, chieffinance,digital transforma- tionanddevelopmentofficer,Bonduelle Une cinquantaine d’entreprises françaises chercheraitactuellement à lancerune captive. 18 Option Finance n°1619 - Lundi30août2021 Entreprise&finance sinistres les plus courantsmais de faible intensité, que nous maîtrisons bien et que nous sommes en capacité de retenir au seindugroupe. » ChezBonduelle ussi, lecontexte assurantiel a déclenché le lance- mntduprjet.«Jusqu’àprésent, nous avionsun politique systé- matique de transfert des risques, précise Grégory Sanson, chief finance, digital transformation and development officer du groupe Bonduelle. Toutefois, les fortes revalorisations de primes, et les difficultés à boucler cer- tains programmes d’assurance nousont incité à franchir lepas. De plus, les conditions demar- ché poussant les franchises à la hausse, notre captive peut nous permettred’enprendreencharge unepartie,etainsid’accepterdes franchisesplus élevéesde lapart des assureurs, afin de limiter la haussedesprimes.» Des risques couverts différents Ce désengagement des assu- reurs fait aussi varier la nature des risques pris en charge par les captives. « Les captives couvrent généralement les grands risques traditionnels du dommage et de la responsabi- lité civile, car ce sont les plus importants en termes de prime, remarque Laurent Bonnet. Cependant, le risque cyber et la perte d’exploitation sans dommage, qui sont tous les deux de plus en plus difficile- mentcouvertspar lesassureurs, font désormais régulièrement partie de la réflexion menée par les entreprises. » Bonduelle a, à ce titre, choisit de couvrir différents risques. « Notre cap- tive aura vocation à complé- ter notre couverture de dom- mage aux biens et pertes d’exploitation, qui est notre programme le plus important, mais égalementnos autrespro- grammes qui ne seraient pas couverts à 100% parnos assu- reurs, indiqueGrégory Sanson. Nous pourrions également ini- tier la couverture de risques spécifiques à notre activité, comme l’impact climat sur les volumes de récoltes pour les- quels nous ne trouverions pas decontrepartie. » Des franchisesmieux suivies Toutefois, l’essor des captives n’est pas uniquement dû au durcissement du marché de l’assurance. Les groupes sou- haitentaussipar cebiaismieux piloter leurs risques. « La cap- tive d’assurance ou de réassu- rance est avant tout un outil stratégique de management des risques de l’entreprise, qui favorise la connaissance de sa propre sinistralité et le déve- loppement de la prévention, déclare Jean-Philippe Pagès, directeur Industrie & Services chez Bessé. En devenant auto- assureur, les entreprises maî- trisent plus finement leurs risques. » En suivant plus pré- cisément ses risques, la captive permet notamment de mieux répartir les franchises d’une filiale à une autre. « Dans les contrats d’assurance, les franchises sont difficilement modulables d’une filiale à une autre, explique Benjamin Cogez, directeur financier de Lorsqu’uneentreprisesouhaiteauto- assurerses risques,ellepeutmettreen placeunecaptived’assuranceouune captivede réassurance.Dans90% descas,c’estcettedernièreoption quiestchoisie.Elleesteneffetplus simpleàmettreenplace.«Avecune captivede réassurance, l’entreprise retientunepartiedeses risquesvia la captive,maiscelle-ciest toujours liéeà unassureur fronteurenchargenotam- mentd’émettre lespolicesd’assurance, expliqueAnne-ClairePéchouxLokoto, responsableAssurancesGroupechez GroupeSEB.Certes, lescaptivesde réassurancedoiventobtenirunagré- mentde lapartde l’Autoritédecontrôle prudentieletde résolution (ACPR), néanmoins lagestionquotidienne reste relativementsouple.De leurcôté, les captivesd’assurancesontplusdifficiles àdéployercarellessontunevéritable compagnied’assurance traditionnelle soumiseàune règlementationstricteet quinécessitentplusdemoyenshumains etfinanciers.» Captived’assuranceoude réassurance? « La captive est avant toutun outil stratégique demanagement des risques, qui favoise la connaissancede sa propre sinistralité. » Jean-PhilippePagès, directeur Industrie& Services, Bessé «Certes, les captives de réassurance doivent obtenirun agrément de la part de l’ACPR, néanmoins la gestion quotidienne reste relativement souple. » Anne-ClairePéchoux Lokoto, responsableAssurancesGroupe, SEB AprèsWorldlineen fé- vrierdernier,en juin, le groupeSEBetBonduelle ontobtenu l’agrément nécessairepourpouvoir lancer leur captive. Option Finance n°1619 - Lundi30août2021 19 Bonduelle. Or toutes ne sont pas capables d’assumer le même niveau de franchise. La captive nous permet d’adapter leniveaude franchisepar site. » Unemiseenplace rapide Pour les spécialistes, l’intérêt demettre en place une captive dans la période actuelle est d’autant plus important que soncoûtest relativement faible. « L’entreprise peut financer sa captive avec ses fonds propres ou en levant de la dette pour profiter des taux bas actuls, constate Jean-Philippe Pagès. Les coûts de fonctionnement annuels d’une captive de réas- surance (fraisde fronting, sécu- risation du risque de crédit du fronteur, gestion administra- tive, comptable et financière, reporting aux autorités de contrôle) sont de l’ordre de 5 à 8% des primes qu’elle reçoit de lamaisonmère.A ces coûts récurrents, viennent s’ajouter leshonorairesdeconseil lorsde laphasedecréation. » La rapidité demise en place de cet outil est égalementmise en avant par les spécialistes. « Il faut compter6à9mois:3mois pour les premiers travaux sur le montage de la captive, et 3 à 6mois supplémentaires pour obtenir l’agrément de l’auto- rité de supervision, l’ACPR en France»,estimeLaurentBonnet. Son développement se fait ensuite progressivement. « En début d’activité, les captives commencent généralement à prendre en charge des risques de dommage fréquents et de faible intensité, précise Jean- Philippe Pagès. En fonction de leurs résultats et de l’augmen- tation de la taille de leur bilan, elles peuvent ensuite chercher à mutualiser des risques plus coûteuxde responsabilité civile, ainsi que ceux plus difficile- ment transférables aux assu- reurs comme le risque cyber aujourd’hui. » Un régime français àassouplir Reste à savoir désormais si les entreprises choisiront d’instal- ler leur captive en France… ou à l’étranger!En ffet, lemanque de soplesse du régime français des captives a pour l’instant poussé les groupes à s’établir horsdeFrance. Seules 9 entreprises françaises (SEB, Bonduelle, Worldline, Veolia, Orano, Arianespace, Dassault Aviation, L’Oréal et Geoxia)– sur environ120–ont immatriculé leur captive dans l’Hexagone. Les autres ont fait le choix de placer leur captive à l’étranger, au Luxembourg le plus souvent, où la réglemen- tation est plus favorable. « Au Luxembourg, la législation per- metauxcaptivesde réassurance de constituer des “provisions pour fluctuation de sinistres” permettant demettre en réserve l’intégralité des bénéfices réali- sés pour financer la sinistralité future, indique Jean-Philippe Pagès. Un dispositif équivalent est à l’étude en France. Il aurait aussi pour objectif de favoriser la résilience de l’entreprise face aux risques systémiques non transférables sur le marché de l’assurance. » Les risk managers, portés par l’Amrae,ont ainsidécidédepuis quelques mois de monter au créneau auprès du gouverne- ment, afin de rendre les cap- tives françaises plus attrac- tives. Des annonces de Bercy sont attendues depuis plusieurs semaines…mais, pour l’instant, les entreprises sont toujours dans l’inconnu.Car siBonduelle etSEBont fait lechoixd’imma- triculer leur captive en France sansattendre lesannonces, tous les groupes ne sont pas prêts à prendre cette décision. « Parmi les entreprises qui ont un pro- jet de captive en cours, cer- taines ont d’ores et déjà décidé d’établir leur captive en France, quelles que soient les annonces du gouvernement, mais plu- sieurs les attendentpour choisir leur lieu d’implantation », pré- vientLaurentBonnet. Si les précisions sur les futurs contours réglementaires des captives françaises tardent trop, ces projets pourraient être mis en place à l’étranger. Une fuite de capitaux qui serait regret- table dans un contexte aussi dynamique. n AnaïsTrebaul @AnaisTrebaul «Plusieurs groupes attendent les annonces du gou- vernement pour choisir le lieu d’implantation de leur captive. » LaurentBonnet, directeurCaptiveand AlternativeRiskTransfer chezGras SavoyeWillis TowersWatson 6à9mois, c’est le tempsnécessaire pourmettreen placeune captivede réassurance. Versementprime Versementprime Versementprime Indemnisation dessinistres Indemnisation dessinistres Indemnisation dessinistres Captivede éassurance :uneorganisation en3étapes Maisonmère Assureurs fronteur pour les risques retenus Cativede réassurance Réassureur classique Sources :OptionFinance etEnass le figaro mardi5octobre2021 A EntrEprisEs 23 DanièleGuinot £ @danieleguinot assurance Lesgrandesentrepri- ses pourraient bientôt disposer de meilleurs outils pour encaisser les coups durs et les hausses tarifaires de l’assurance. Le gouvernement travaillesurunprojetderéformedu régime des captives, ces compa- gnies de réassurance (assureur des assureurs) internesàungroupe.Un amendement pourrait être intro- duitavant la finde l’annéeauprojet de loide financespour 2022.L’ob- jectifétantquedavantagedegrands groupescréent leurpropre système dans lequel ilsmettent de l’argent de côté pour s’assurer. «Il y a ur- gence.Lapandémieaaccéléré lapri- se de conscience qu’il fallait que les grandesentreprisesaientunmatelas de sécurité pour encaisser les chocs exceptionnels comme les pertes d’exploitation liées à l’interruption d’activité »,expliqueOliverWild, le président de l’Association pour le managementdes risques etdes as- surancesde l’entreprise(Amrae). Lescaptivesdoiventaussiet sur- tout permettre aux sociétés d’être mieuxcouvertesà l’heureoù les ta- rifs d’assurances s’envolent (+10% à +50% d’augmentation attendues en2022)et lesgarantiesdiminuent. «Plusieurs risques comme le risque cybernesontquasimentplusassura- bles» ,souligneValériaFaure-Mun- tian,députéeLREMde laLoirequia piloté en 2020un groupede travail sur une possible assurance pandé- mie.Celle-cin’a finalementn’apas vu le jour. «Ce n’était pas la bonne solution.L’essordescaptivesdans les groupespermettraitdemieuxcouvrir cesrisquesendéveloppant l’auto-as- surance», estime ladéputée. En France, les entreprises peu- ventdéjàcréercetypedestructure. Cependant, faute de cadre régle- mentaire et fiscal suffisamment at- tractif, iln’existe quehuit captives françaises (Arianespace, L’Oréal, Veolia, Dassault Aviation, Orano, Worldline, SEB, Bonduelle). Les groupes (une soixantaine, dont la SNCFouEDF)préfèrent leplussou- ventcréerunecaptiveà l’étranger, notammentauLuxembourg,en Ir- landeou enBelgiqueoù le système estplusavantageux.Bercy travaille doncà l’élaborationd’uncadre fis- cal et réglementaire plus souple. L’ambition étant notamment de permettre aux captives de réassu- rance de constituer des provisions (avec un cadre fiscal adapté) pour faire face à des risques exception- nels, commeunepandémieouune attaquecyberdegrandeampleur. Questiondesouveraineté Le systèmeprésented’autres avan- tages. «Les entreprises dotées d’une captive connaissent bien mieux les risques liésà leursactivitésetpeuvent ainsi renforcer la prévention, et par- tant fairebaisser les tarifsd’assuran- ce» , expliqueFrançoisBeaume,vi- ce-président de l’Amrae. Parlant le même langageque lesassureurs, les gestionnairesdescaptives sontéga- lement àmême demieux négocier les contrats. «Les entreprises peu- ventenoutreauto-assurerunepartie desfranchises(deplusenplusélevées) oudespartiesdecontratsnoncouver- tes», ajouteFrançoisBeaume. «C’estaussiunequestionde sou- veraineté , assureOliverWild, éga- lement directeur des risques chez Veolia. Les captives de groupes français implantéesà l’étranger ex- ternalisent leurgestion et donnent à descabinetsextérieursdes informa- tions qu’il vaudraitmieux conserver enFrance.» La demande pour des captives basées en France est importante. Plus d’une cinquantaine d’entre- prisesontdéjàmanifesté leur inté- rêt. Les compagnies d’assurances, elles, ne sont pas menacées, les captives couvrant des risques qu’ellesn’assurentpas. ■ Alorsque les tarifs flambent,unprojetd’amendemententenddoper l’essordesociétésd’assurance interne. LesiègedudéveloppeurchinoisEvergrande, àShenzhen,dans laprovinceduGuangdong,enChine le29septembre dernier. KoKiKataoKa/theYomiuriShimbun/reuterSconnect Au bord de la faillite, le géant Evergrande suspend sa cotation à Hongkong Lepromoteur,criblédedettes,auraitaccepté decéder51%desa filialedegestion immobilière. Bercy veut inciter certains groupes à créer leur propre assureur MrieVisot £ @MarieVisot attractivité C’est un fait: la crise du Covid-19 s’est traduite, pour les entreprises étrangères installées en France, par moins d’activité et d’investissements. C’estcequ’affirment77%desdiri- geants de sociétés internationales interrogéspar Ipsos en cemoisde septembre 2021, à l’oc casionde la 16 e édition des États de la France, qui se tientmardi etmercredi à la Sorbonne.Àvraidire, lecontraire eût été étonnant, tant l’année qui vientdes’écouleraétéchahutée. Mais la bonne nouvelle, c’est que la gestion de la crise par la France a été appréciéepar les en- treprisesétrangères:75%desres- ponsables indiquentque leurmai- sonmère porte un regard positif sur les outilsmis en place par la France (PGE, chômage par- tiel, etc.) pour accompagner les entreprises, indique l’étude,révé- léepar LeFigaro . Ilssontaussiprès de9 sur 10 à approuver leplan relance de 100 milliardsd’euros du pays. «Si la France a subi un fort coup d’arrêt, elle a su égale- ment briller par une réactivité et une solidarité qu a été saluée, no- tamment dans nosmaisonsmères qui gardent parfois l’image d’une France marquée par une inertie consubstantielle» , souligne Éric Fourel, leprésidentd’EYFrance. La conséquence directe de ce satisfecit, c’est que les deux tiers desdirigeants interrogésconsidè- rent que l’image globale de l’Hexagone s’est améliorée au coursdesdouzederniersmois.Et ils sontdésormais73%àconsidé- rerque lepaysestperçupositive- ment par leurs siègesmondiaux, une proportion en hausse de 13pointspar rapport à 2019, tan- dis qu’il oscillait de 21% à 27% entre2014et2016. Mais la compétition mondiale continue de faire rage entre les payseuropéenspourattirer les in- vestissements.Les troisquartsdes responsables d’entreprise consi- dèrent que la France est aujour- d’huiunpaysattractif- «unepro- portion certes en recul de 9 points par rapportà2019,mais toujoursà un niveau très élevé par rapport à avant 2017» , note l’étude. Si son tissu industrieldmeure son talon d’Achille, ellemaintientun avan- tagecomparatifenEuropeen ter- mes de formation des talents, de respect de l’environnement o encore d’excellence technologi- que.Sur lepodiumde l’attractiv- té, cela lui permet d’être mieux placée que l’Italie (à 73% contre 8% qui la jugentmoins atracti- ve), l’Espagne (63% contre 12%) et le Royaume-Uni (52% contre 18%).En revanche, laFrancede- meure en retrait par rapport à l’Allemagne (51% jugent l’Hexa- gonemoins attractif, contre 8% plus attractif) et, dans unemoin- dremesure,auxPays-Bas. Nepasbaisser lagarde Signeque lepaysnedoitbaisser la garde.Notamment enmatière de réformes. Celles qui ont étéme- nées depuis 2017 vont toujours dans lebonsenspourplusde9di- rigeants sur 10 (92%), même si plus des deux tiers d’entre eux considèrent que le rythme n’est pas assez rapide. C’est donc sans attendre qu’il faut, de leur point devue,poursuivre la transforma- tiondupays.Etc’estclair: lestrois quarts des dirigeants insistent sur la réformedes retraites et cellede l’assurance-chômage. «La crise a mis en place de nouveauxmodèles de travail, basés sur le flex office, maintenant il nous faut le flex em- ploi.Lesentreprisesdoiventavoir la possibilité d’être de plus en plus agilesdansunmondequinous l’im- pose» , relève François Bourzeix, présidentdeXeroxFrance,Belgi- que&Luxembourg. Les deux tiers attendent aussi qu’elle devienne leader dans le domaine des technologies d’ave- nir. «Innover,cen’estpasuncoût, mais un investissement pour le fu- tur» , insisteLucaMollo,directeur médicaldePfizerFrance.Lamoi- tié,enfin,considèrequ’il faut faire de la transition écologique une priorité, marquant un bond de 21pointsenunan. ■ Source:Ipsos 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 Infographie RÉPONSESEN% Imagepositive Imagenégative 20 10 0 30 40 50 60 70 80 27 35 21 79 L'imagedelaFranc auprèsdessiègesmondiaux 73 60 Les troisquartsdes investisseurs internationauxattendentque lepayspoursuivesa transformation. Joséphinepasquier Pékin chine Nouveau rebondissement dans la sagaEvergrande, lepromo- teur immobilier croulant sous une dette équivalente à 2% du PIB chinois. Evergrande aurait accepté decéder51%desa filialedegestion immobilière au groupe cantonais Hopson Development Holdings pour 40milliards de dollars hon- gkongais (4,43milliardsd’euros),a affirmé le quotidien chinois Global Times . Lundi, les trois entités ont suspendu leur cotation à la Bourse deHongkong,entraînantunebais- sede l’indiceHangSengde2,2%. Avantcette interruption, la filiale Evergrande Property Services Group étaitvalorisée à 55milliards de dollars hongkongais (6,09mil- liards d’euros), soit l’un des actifs les plus importants du groupe. Evergrandeapréciséavoirdeman- dé cette suspension «dans l’attente de l’annonce d’une transactionma- jeure» , sans toutefois dévoiler le nomde l’acquéreur. Valorisé à 60,4milliards de dol- lars hongkongais (6,7 milliards d’euros),Hopson st le 13 e promo- teur immobilier du pays.Depuis le débutde l’anée, l groupeavuson actiongrimperde40%,aprèsavoir augmenté ses profits et versé des dividendes à ses actionnaires. Son nivau d’endettement est égale- ment beaucoup moins élevé que pour les leadersdusecteur.En2017, Hopson avait déjà volé au secours deWanda,autrepromoteur immo- bilierendétresse,enrachetantcinq desescentrescommerciaux. Cette possible transaction avec Hopson représenterait une vérita- ble bouffée d’air frais pour Ever- grande, qui a manqué depuis le 23 septembre, troiséchéancesobli- gataires en dollars. Le dernier en date, de 260 millions de dollas, étaitdû le3octobre, selon l’gence Bloomberg. Quelques joursplus tôt, legroupe avait prévenu qu’il pourraitne pas êtreenmesured’honorersesenga- gements, confronté à des « défis sans précédent» . Les investisseurs sepréparentdéjàaupire :depuis le début de l’année,la apitaisation boursière d’Evergrande a fondu d’environ 80%. Engagé dan une véritable course contrelamont avant ledéfautdepaiement,Ever- grandechercheàsedélesterauplus vite de certains de ses actifs. Fin septembre, il a annoncé la vente d’une participation de 1,5milliard de dollars dans une banque régio- nale.Lepromoteurveutégalement se séparerd’une partiede sa filiale de véhicules électriques, et de sa tourdebureauxàHongkong. Avec une dette totale estimée à 260milliards d’euros, ls déboires d’Evergrande font craindredes ré- percussions sur l’économie chinoi- s. Pour prévenir tout risque de contagionau sectur immobilier, la Banquecentralechiniseademan- dé la semaine passée aux institu- tions financièresde faciliter l’accès au crédit aux éventuels acheteurs, demanièreàsoutenir lesecteur. Pékinsilencieux Plusieursarticlesdepresseontéga- lement rapporté que les autorités ont demandé aux gouvernements locauxde seprépareràunévetuel effondrement d’Evergrande n in- citant des groupes public et pro- moteurs immobiliers soutenus par l’État àprendre le contrôl de cer- tainsdesesactifs. Cette consigne vient éloigner un peu plus la probabilité d’un ren- flouementmajeur de l’État, déter- miné à assainir le scteur immobi- lier. En effet, depuis le début de la crise,Pékin est resté ilencieux sur ses intentions d’intervenir - ou non - pour restructurer le promo- teur privé, alimetant la nervosité des marchés. « Si les autorités ne donnent pas d’indications claires, le marchévadevenir trèsvolatildur t les vacances d’octobre », avertit Bo Zhuang,économisteà lafirmed’in- vestissementLoomis Sayles, à Sin- gapour. ■ Les firmes étrangères saluent la gestion française de la pandémie « Si les autoritésne donnentpas d’indications claires, le marchéva devenir très volatildurant lesvacances d’octobr e » BoZhuang, économiste àLoomissayLes , àsingaPour 8 sociétés ont leurcaptive d’assuranceenFrance C 3,00 € mardi5octobre2021 le figaro -N°23988- www.lefigaro.fr -Francemétropolitaineuniquement versaire. Mais rester silen- cieux face à ses propos qui enflamment le débat politi- que, c’est le laisser installer ses thèmes dans la précam- pagneprésidentielle. percée de Zemmour pour- rait rebattre les cartes. Pour certains, évoquer le polé- miste, dont la candidature est toujours en suspens, c’est l’élever au rang d’ad- 3’ :HIKKLA=]UXUUW:?b@k@a@f@k" ; M 00108 - 1005 - F: 3,00 E AND :3,20€-BEL :3€-CH :4,20FS-CAN :5,70$C-D :3,60€-A :3,60€-ESP :3,20€-Canaries :3,20€-GB :2,90£-GR :3,40€-DOM :3,20€- ITA :3,30€ LUX : 3€-NL :3,4 0€-PORT.CONT :3,30€-MAR :23DH-TUN :4,40DT-ZONECFA :2.400CFA ISSN0182.5852 JohannaGeron/reUTerS L epetit théâtre antifasciste a rouvert ses portes. On y joue toujours la même pièce, Le Retour des an- nées 1930 ,mais c’est désormais sur le visage d’Éric Zemmour que l’on peint lamoustachedeHitler.Sur lascène,aux côtésdesvieuxroutiersde l’indignationvenus de lagauche,sepressentdésormaisdescomé- diensque l’onattendaitmoins.Lesmacronis- tes, à Avignon, ont épuisé en unweek-end l’intégralitéduchamp lexicalolfactif («remu- gles», «nauséabond», «fétide») tandis que Gérard Larcher lâchait sur Europe 1 : Zem- mour, c’est «radio Kaboul». Les dignitaires LRdéfilentunàunpourexpliquerqu’ilsn’ont rien en commun avec un homme qui était reçu«commechez lui»auparti,avecqui ils déjeunaientvolontiers,dans lesémissionsdu- quel ils suppliaientd’être invités.MaisZem- mour est-il encore un homme? Jean-Marc Borello,Marcheurhistorique, y voit un «vi- rus». Un«virus»? Les années 1930 ne sont pastoujours làoùon lescherche… Malgréeux, tousces indignés forment lapre- mière ligne de l’équipe de campagne d’Éric Zemmour. Comme l’antitrumpisme à front detaureau-onsesouvientdes «déplorables » Zemmour et l’ère du vide moqués parHillary Clinton - fut un provi- dentiel leviermédiatique et électoralpour le candidat américain, l’antizemmourisme outrancier est une des causes de l’envol du presquecandidatdans lessondages. La droite, dans cette histoire, ne peut s’en prendre qu’à elle-même. Empêtrée depuis desmois dans d’assommantes procédures, elle est inaudible sur le délitement de l’autorité, lapression migratoire, la délin- quance ordinaire, le déclassement éco- nomiquedupays, les enjeux climatiques. Ses électeurs tendent l’oreille,mais n’entendent rien d’autre que ladisqualificationmoralede l’auteurdu Sui- cide français ! Zemmourn’aniparti,nistructure,niéquipe, ni programme,ni expériencedu pouvoir, et son aventure politique a quelque chose d’abracadabrantesque. Pourtant, il exerce une attractionplus forteque tous lesprofes- sionnels réunis. Feu de paille ou poutre qui travaille,sonsuccèsestd’abord lesymptôme d’unedéfaillancepolitiquecollective. ■ Ladroite nepeuts’en prendrequ’à elle-même Dernièreédition Réponsesà laquestion de lundi: Lacrisediplomatique entre laFranceet l’Algérie vous inquiète-t-elle? TOTALDEVOTANTS :191600 Votezaujourd’hui sur lefigaro.fr L’Europedoit-elle considérer lenucléaire commeuneénergieverte? OUI 13% NON 87% @ FIGARO OUI FIGARO NON ÉcOLOgiE L’exécutifattentif à lacandidature de Jadot PAGE5 DÉFENSE Burkhardveut préparer l’armée à livrerdesconflits hybrides PAGE8 rÉpubLiquE Legouvernement inaugure lebureau de la laïcité PAGE 10 rEchErchE LeNobelde médecine récompensedes découvertes liées ausensdu toucher PAGE 11 DiSTribuTiON Delipopmodernise leretraitdes coursesen ligne PAGE24 éDItOrIaL parVincentTrémoletdeVillers vtremolet@lefigaro.fr n église :après lescandaledes abussexuels, Lyonespère sortir dumarasme n LaSuisse est-elle toujoursun paradisfiscal? n Lestibunes deMaurice- rubenHayoun etdeMezri Haddad n Lachronique derenaud Girard n L’analyse deGuillaume Perrault PAGES14à17 champs lIbRes SPÉCIALISTE DES MÉTAUX PRÉCIEUX DEPUIS 1933 ACHAT • VENTE WWW. AOEA .FR WWW. ACHAT-OR-ET-ARGENT .FR PARIS02 • PARIS05 • PARIS07 • PARIS16 • PARIS15 VINCENNES • NEUILLY • BOULOGNE • VERSAILLES STGERMAIN • LILLE • LAROCHELLE • GUADELOUPE STBARTHÉLÉMY • TOULOUSE • BOURGOIN JALLIEU LYON6 • VANNES • METZ • BORDEAUX • TROYES ANGERS • REIMS • ORLÉANS • CHARTRES • MORTEAU AVIGNON • LEMANS • ROUEN de l’État hésitent sur l’atti- tude à adopter. Macron s’était préparé de longue date à un duel avecMarine LePen.Or,même si celui-ci est toujours d’actualité, la notre sondage Ifop-Fiducial pour Le Figaro et LCI, l’es- sayiste est ennetteprogres- sion en gagnant entre 5 et 7 points. L’état-major de LR comme l’entourage du chef Ilest lephénomènepolitique de cetteprécampagneprési- dentielle. Éric Zemmour bouscule la stratégie de la droite, deMarine Le Pen et d’Emmanuel Macron. Dans Dansnotre sondage Ifop-Fiducialpour «LeFigaro»etLCI, lepresquecandidat recueilleentre 12%et 15%d’intentionsdevote,obligeant sesconcurrentsà revoir leur stratégieélectorale. è L’essayIsTeesTeNfORTehaUsse,seLONNOTResONdage è gUeRRedepOsITIONsàdROITe è UNegaUcheexpLOséefaçONpUzzLe è L’eNTRéedaNsLeTempsdes INceRTITUdes pAGes2,4, 16etl’édItORIAl Soumis à la hausse vertigi- neuseduprixdugaz,qui en- traîne par ricochet celle de l’électricité, les Européens tententde trouveruneparade commune. Paris réclame une meilleure régulation des stocks de gaz et l’Espagne proposedesachatscommuns. En France, la pressionmonte pour relancer le nucléaire à travers la construction de mini-réacteurs. Emmanuel Macron devrait prochaine- ment renouveler son soutien à la filière. PAGES20Et21 L’Europe cherche à contenir la flambée des prix de l’énergie Le Texas prend la tête de la fronde anti-Biden DansuneAmériquepolarisée, l Texasapromulguéplusde600 loisquicontredisentcellesde l’Administrationfédérale. Traverséparuncourant indépendantiste, l’Étatsudistefaitofficed’exemplepourd’autresbastionsrépublicains. PAGE9 BranDonBeLL/GeTTy ImaGeSvIaaFP DIPLOMatIE LESEUrOPéENSENqUêtE DEStratéGIEPOUrtENIr têtEàLacHINE PAGES6Et7 «Sans la libertédeblâmer, iln’estpointd’élogeflatteur»Beaumarchais lefigaro .fr Macron et la droite face à la percée de Zemmour LEFIGarO ENtrEPrENEUrS cESPDGqUIPaSSENtLEFLaMBEaU àLEUrSFILLES notrEcAhiErSPéciAl PORTRAIT

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